INTERVIEW
Interview de Hubert Reeves
Président de la Ligue pour la préservation de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs - ROC(avril 2002)
« 7 réponses pour l’environnement »
Univers-nature – En février 2001, vous avez pris la présidence du ROC avec la volonté de lui donner une dimension internationale. Quelles ont été vos motivations, est-ce la volonté de faire tomber les frontières pour la protection de l’environnement ?
Son
Hubert Reeves - Oui bien sûr, le problème de l’environnement, le problème de la biodiversité, ce sont des problèmes internationaux. Les oiseaux traversent les frontières? donc on devient fort dans ces questions si on peut se joindre à d’autres groupes et travailler sur des thèmes communs. J’ai pris ce poste parce que je trouve que c’est particulièrement important.
Une des questions les plus vives aujourd’hui pour l’avenir de la planète, c’est la vitesse à laquelle les espèces animales et végétales disparaissent. On dit que c’est de 1000 à 10 000 fois plus vite qu’avant l’ère industrielle. Nous sommes dans une véritable crise.
Je la compare quelquefois à la crise qui s’est passée il y a 65 millions d’années quand une météorite géante a frappé la Terre quelque part au Yucatan et qu’elle a exterminé les dinosaures. A cette période, 50 % des espèces animales et végétales ont disparu. Aujourd’hui, on prévoit qu’en 2025, on en aura détruit 25 %. Et il n’est pas garanti que cela soit terminé.
Nous sommes vraiment dans une phase d’une importance capitale et nous devons de toute urgence mettre les gens au courant du fait que nous sommes en pleine crise. Je ne crois pas qu’on puisse trop insister sur cette nécessité.
Donc, pour revenir à cette question d’internationalisme, c’est une crise de toute la planète et je pense que l’on acquiert beaucoup de force quand on peut se regrouper, spécialement vis-à-vis des gouvernements. D’ailleurs, on a les mêmes problèmes en science : quand on veut faire un projet local, on est à la merci des changements de gouvernements, qui disent oui c’est bien beau votre projet mais nous on a changé, ça ne nous intéresse plus. Alors que font les scientifiques quand ils font des télescopes ou des accélérateurs ? La première chose, c’est d’avoir des collaborateurs étrangers et là, les Etats hésitent à revenir sur leurs pas. C’est la même chose : si on a cette mondialisation, j’appelle ça “mondialisation de l’écologie”, en parallèle avec la “mondialisation de l’économie”, on devient beaucoup plus fort.
Univers-nature – 1992, Rio de Janeiro est le 1er sommet de la Terre; pour la 1ère fois, on assiste à une prise de conscience officielle des dirigeants de la planète en faveur de l’environnement. Dix ans après, quel constat en tirez-vous ?
Son
Hubert Reeves - On peut dire que c’était un grand moment malgré tout. C’est le moment où, je pense, le mot écologie a été perçu, connu par l’ensemble de la planète. Je crois qu’un grand nombre de personnes ne connaissait même pas le terme et le problème avant Rio.
Et le fait qu’il y ait tous ces pays, je ne sais combien, 150, 160… je ne sais même plus combien se sont retrouvés là, avec leurs présidents, c’est un événement je dirais psychologiquement très important. C’est le moment où les gens ont compris à l’échelle mondiale qu’on était dans un grand problème.
Au point de vue des résultats, il faut bien dire que malheureusement, c’est pas grand chose. j’ai vu l’autre jour une liste des résultats : la plupart des promesses qui ont été faites n’ont jamais été tenues, l’argent qui devait être libéré ne l’a pas été, sauf quand c’était payant de le faire.
C’est un peu un échec, ça ne me paraît pas anormal, les forces en jeu sont énormes, mais c’était un bon début.
Et puis ensuite il y a eu Kyoto, il y a eu Bonn, il y a eu le Caire, et nous aurons bientôt Johannesburg. Je pense que c’est une force, la force écologique, qui prend de l’ampleur.
La question est de savoir si elle va arriver à temps pour contrecarrer la pollution qui, elle, prend énormément d’ampleur.
C’est vraiment une joute, que je compare quelques fois à Goliath, le géant Goliath de la détérioration face au petit David qui prend des forces. Il y a trente ans, l’écologie, on n’en parlait pas, c’était des joyeux drôles, c’était des rigolos. Maintenant, on voit que tout le monde en parle, c’est au moins une chose. Nos candidats aux élections, Jospin et Chirac, n’ont que ce mot-là à la bouche. Savoir ce qu’ils en feront, c’est autre chose. Mais il y a un progrès et sur ce plan, je crois que Rio a joué un rôle capital, malgré les demi-échecs, quand ce n’était pas totalement des échecs.
Univers-nature – En France, le ROC vient de lancer par votre plume un appel aux enseignants. Que pensez-vous de la place de l’environnement dans les systèmes éducatifs français et canadien ?
Son
Hubert Reeves - Oui, ça c’est fondamental.
Je crois que l’écologie, le respect de la nature, ça s’apprend à l’école, ça s’apprend avec les tout petits qui réagissent et qui sont prêts à entendre ces choses. Il est trop tard si on s’adresse à des adultes qui par exemple, ont des traditions de chasse, de ci et de ça… C’est au niveau des enfants qu’il faut travailler. Je crois qu’il est très important que ce soit mis en place dans les écoles.
Au Canada ça se fait aussi, ici c’est en train de se faire. Bon, des deux côtés, il y a des problèmes. Je ne citerais pas le Canada en exemple, parce que sur certains points, il y a aussi des choses assez lamentables qui se sont passées, mais je pense que la jonction des deux pays c’est justement d’avoir des projets communs, des échanges et le projet de cet enseignement. Je sais que ça se fait dans quelques écoles au Canada.
Je pense que l’idée de le généraliser est très importante et je vais aussi essayer de faire connaître cela à mes collègues québécois.
Univers-nature – Quels que soient les pays, la communauté scientifique semble souvent absente des débats; quelles en sont pour vous les raisons ?
Son
Hubert Reeves - Vous savez, la communauté scientifique c’est un mot plutôt vague. Il y a des scientifiques, il y a de tout. Il y en a qui sont intéressés à l’écologie, pas assez, nous sommes bien d’accord, il y en a d’autres qui s’en fichent éperdument et qui sont pris dans leurs problèmes.
On trouve la même chose au niveau des armes nucléaires, par exemple. Il y a eu beaucoup de scientifiques qui s’y sont opposés, et puis il y en a au contraire…, ça existe, j’en ai rencontrés. Des gens qui sont des fous d’armes. Pour eux, c’est un érotisme de créer des armes toujours plus puissantes. Je voyais récemment quelqu’un qui vient de l’ex-Union soviétique, qui a dirigé pendant 25 ans un centre pour mettre des virus dans des armes, il employait des milliers de personnes, il en parlait comme un exploit, on aurait dit quelqu’un qui venait de gagner une médaille d’or. On ne sentait aucun remords, c’était on a fait des choses formidables.
Donc pour vous dire, les idées scientifiques c’est comme les êtres humains, c’est comme les plombiers, les médecins, il y a du pire et du meilleur, voilà.
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Energie
Interview : le concept Ecowatt pour lisser les pics de consommation
ÉcoWatt Bretagne est une démarche éco-citoyenne et gratuite qui a pour objectif d’inciter les bretons à modérer leur consommation d’électricité, en particulier en hiver, le matin et entre 18h et 20h. Sandrine Morassi, responsable de la communication répond aux questions d’Univers Nature.
1/ Pouvez-vous nous présenter le concept d’Ecowatt ?
Le dispositif ÉcoWatt déclenche des alertes lors des périodes à risques, dans l’esprit des journées vertes, orange ou rouges de Bison futé, afin d’inviter tous les bretons à pratiquer les bons gestes énergie.
Pour recevoir gratuitement ces alertes (par mail, sms, appli mobiles…) et ainsi procéder aux Eco’gestes, il suffit de s’inscrire depuis le site internet dédié : www.ecowatt-bretagne.fr
Aujourd’hui, la démarche compte plus de 50 000 inscrits.
2/ Comment a t-il vu le jour ? Ce dispositif peut-il être étendu aux autres régions françaises ?
La démarche ÉcoWatt Bretagne a été initiée en novembre 2008 par RTE (Réseau de Transport d’Electricité), et ses partenaires (la Préfecture de Région Bretagne, le Conseil régional de Bretagne, ERDF et l’ADEME), pour répondre aux risques de coupures d’électricité en Bretagne, lors des pics de consommation.
Ce dispositif a été mis en place en raison de la fragilité électrique que connaît la Bretagne. En effet, avec une croissance de la consommation électrique supérieure à la moyenne nationale, la Bretagne est dans une situation fragile : véritable péninsule électrique, la région est située en « bout de réseau », l’électricité devant être acheminée sur de longues distances depuis les centrales principalement situées dans la vallée de la Loire. La production est par ailleurs loin de couvrir tous les besoins, la région ne produisant que 11% de l’électricité qu’elle consomme. Dans ce contexte, les risques de coupures peuvent survenir, lors des pointes de consommation en hiver, notamment en cas d’incident sur un moyen de production ou sur le réseau électrique.
Aujourd’hui, il existe en Bretagne et en région PACA (www.ecowatt-paca.fr), les deux seules régions en France qui connaissent une situation de péninsule électrique.
3/ Le but est de lisser les pics de consommation ? Comment cela fonctionne ?
Les risques de coupure interviennent lors des pics de consommation en hiver, qui ont lieu en Bretagne le matin et le soir (entre 18h et 20h). L’enjeu est donc d’inviter les bretons à procéder aux bons gestes sur ces instants, afin de contribuer à baisser ces pointes et donc à lisser la courbe de consommation sur la journée.
4/ Quels sont les résultats dont vous disposez sur les précédentes éditions ?
A titre d’exemple, nous avons pu évaluer que, lors de la vague de froid de février 2012, les effets des gestes des inscrits durant les 7 jours de froid, se sont traduits par une réduction de la consommation qui a pu atteindre jusqu’à 2 à 3% aux heures les plus chargées, l’équivalent de la consommation cumulée des villes de Quimper, Saint-Malo et Vannes.
5/ Quelles sont les principales actions que les particuliers peuvent mettre en place pour réduire leur consommation électrique ?
Pour réduire la consommation lors des pics, il existe des gestes simples à mettre en place à la maison ou sur le lieu de travail : il s’agit par exemple d’éviter pendant le temps de l’alerte d’utiliser la machine à laver, le lave-vaisselle ou le four ; pour le chauffage électrique, de baisser le thermostat…
6/ Quel rôle peuvent jouer les énergies renouvelables dans ce système ? Quelle part représentent les énergies renouvelables au niveau régional ?
Le déclenchement d’une alerte EcoWatt dépend des prévisions de consommation réalisées par RTE, à partir de plusieurs paramètres : consommation, production, disponibilité du réseau, météo. La production émise par les énergies renouvelables est donc prise en compte. Toutefois, du fait de son intermittence, cette production est plus difficilement prévisible qu’une production classique. Aujourd’hui, RTE dispose d’un outil IPES (Insertion de la Production Eolienne et photovoltaïque sur le Système). Installé dans les dispatchings (les « tours de contrôle de l’électricité »), cet outil permet de disposer d’une prévision de production éolienne et photovoltaïque heure par heure pour la journée en cours et le lendemain, en fonction des prévisions de vent et d’ensoleillement.
La production des énergies renouvelables en Bretagne en 2012 représentait 89% de la production totale d’électricité en Bretagne.
Habitat
Interview avec Vidal Benchimol, auteur de « Vers un nouveau mode de ville»
En 2007, dans un contexte de crise écologique et économique, Vidal Benchimol conçoit les « Écofaubourgs », un concept d’habitat collectif écologique. Il vient de publier l’ouvrage « Vers un nouveau mode de ville », aux Éditions Alternatives, co-écrit avec Stéphanie Lemoine qui souhaite dresser un état des lieux des tendances et un inventaire des pratiques contemporaines de la fabrique de la ville.
Votre livre s’appelle vers un nouveau mode de ville, quel est selon vous le visage de la ville contemporaine ?
En Europe, la ville contemporaine est en pleine transformation. Les élus et les urbanistes voient bien que les modèles d’aménagement fondés sur la séparation des fonctions urbaines (on mange d’un côté, on travaille ailleurs, etc.), et qui ont prévalu ces cinquante dernières années, ne marchent pas. Il faut inventer autre chose ! C’est ce à quoi s’emploie l’urbanisme durable, qui cherche à rendre la ville plus compacte, plus économe en ressources et plus solidaire…
Quelles sont les principales mutations (habitat, mobilité, mode de consommation) qu’opère la ville depuis quelques décennies ? En quoi la ville évolue à l’aune des problématiques environnementales ?
Les transformations les plus visibles ces dernières années sont liées à la nécessité de maîtriser l’énergie. Dans le bâtiment, cela se traduit par l’adoption de réglementations thermiques plus contraignantes. Depuis l’an dernier, la RT 2012 oblige ainsi les maîtres d’ouvrage à concevoir des bâtiments 4 fois plus performants qu’un immeuble haussmannien. De la même manière, les métropoles cherchent de plus en plus à encourager les alternatives à la voiture, que ce soit via l’offre de transports en commun et de vélos en libre service ou l’aménagement de zones 30. L’objectif est de grignoter petit à petit l’espace dévolu à la voiture, en vue d’un meilleur partage modal.
Quels sont les principaux défis qui attendent la ville actuelle pour devenir « durable » ?
L’adaptation au changement climatique, avec ce qu’elle implique d’incertitude, est l’un des premiers défis auxquels doit s’affronter la ville contemporaine. Pour y faire face, les villes ont tout intérêt à devenir résilientes : elles doivent diversifier leurs modes de production, leur approvisionnement, et apprendre à compter sur les ressources locales. D’où les projets d’agriculture urbaine qui fleurissent un peu partout, mais aussi l’essor des circuits courts et de la consommation collaborative…
Selon vous, quelles sont les initiatives actuelles les plus pertinentes pour la fabrique de l’espace urbain ?
Toutes celles qui s’opposent à l’aménagement « autoritaire » de la ville, et conçoivent l’écologie urbaine en relation étroite avec la démocratie locale. Si la fabrique de l’espace urbain n’est pas le fruit d’une négociation, et même pourquoi pas d’un conflit fécond entre décideurs et citoyens, elle a peu de chance de déboucher sur un cadre de vie vraiment durable. A cet égard, l’exemple des écoquartiers nord-européens est édifiant : ceux qui parviennent le mieux à concilier qualité de vie et économie de ressources sont nés d’une implication forte de leurs habitants, et parfois d’un bras de fer corsé avec la municipalité…
Quels sont les freins actuels au développement de la ville durable ?
Ils sont nombreux ! La crise économique, qui a partiellement détourné les citoyens des enjeux écologiques, en est un. Certains voient pourtant dans cette crise une conséquence de nos choix énergétiques. La ville contemporaine est aussi de plus en plus clivée socialement. Dans ces conditions, la mixité sociale, même avec ce qu’elle a de compliqué à mettre en œuvre, devient un véritable enjeu…
Habitat
« On ne peut plus construire aujourd’hui comme il y a quelques années ou décennies »
Olivier Silder et Philippe Bovet, deux spécialistes de l’énergie et de l’habitat viennent de publier l’ouvrage « Bâtiments performants. Des constructeurs relèvent le défi du réchauffement climatique » aux éditions Terre Vivante. Philippe Bovet a répondu aux questions d’Univers Nature sur l’enjeu que représente l’habitat dans la transition énergétique.
1/ Qu’est ce qui vous a motivé à écrire cet ouvrage ?
D’abord la rencontre avec Olivier Sidler, un des énergéticiens les plus compétents d’Europe et un excellent pédagogue pour toutes ces questions énergétiques. Ensuite connaître ces décideurs qui ont compris que la donne énergétique avait changé et qu’on ne peut plus construire aujourd’hui comme il y a quelques années ou décennies.
2/ Sur quels critères avez-vous sélectionné les bâtiments ?
Des critères essentiellement géographiques, afin que nous n’ayons Olivier et moi-même peu à nous déplacer. Tous les entretiens ont eu lieu dans un triangle Paris-Valence-Mulhouse. Olivier habite dans la Drome et moi à Bâle. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’exemples intéressants en Bretagne ou à Toulouse, mais pour nous cela évitait des déplacements inutiles et nous permettaient aussi d’être cohérents en matière d’énergie et de transports.
3/Quels sont les freins actuels à lever pour favoriser la transition énergétique dans ce secteur ?
Comme je l’explique dans l’introduction, la forte inertie des mentalités entraine une certaine difficulté pour mettre en place le changement. Aussi, on relève des freins réglementaires comme la garantie décennale (qui protège pendant 10 ans après la livraison l’acquéreur contre tout vice de construction) qui opère comme un frein à l’innovation, des freins liés à à la formation et au manque de compétences de certains corps de métiers ainsi que des difficultés de financement.
4/ Quel projet a particulièrement retenu votre attention ? Pourquoi ?
Tous sont intéressants car différents. De la maison individuelle rénovée à l’immeuble neuf de bureaux à énergie positive de la ZAC de Bonne. Cette diversité montre qu’un changement est possible dans tous les secteurs du bâti et rapidement si on le veut et si on s’en donne la peine.
5/ En moyenne, quel est le surcoût pour construire des bâtiments basse consommation ?
On doit ne pas parler de surcoût, mais de surinvestissement, mais avoir ensuite des factures énergétiques plus faibles. Il y a de multiples surcoûts acceptés et jamais remis en cause, comme les places de parkings en grande partie inutile dans les centres urbains bien desservis par les transports en commun. Ou encore une entrée d’immeuble en marbre, alors que d’autres matériaux peuvent être choisis. Et au delà, le dérèglement climatique nous oblige à agir. Quand quelqu’un se noie et qu’on doit lui jeter une bouée, on ne discute pas du prix de celle-ci.
6/ C’est quoi pour vous un bâtiment intelligent ?
C’est avant tout un bâtiment low-tech (et non high-tech) performant. Il ne faut empiler les systèmes énergétiques et avoir des bâtiments complexes.
7/ La prochaine RT 2020 qui généralisera le Bepos est-elle une réponse suffisante pour atteindre les objectifs de réduction de CO2 fixés par la France ?
Absolument pas puisque nous émettons du CO2 selon 4 axes: l’habitat, les transports, les achats et les déchets. Le bâtiment n’est donc qu’un des 3 secteurs. De plus le bâtiment neuf ne représente qu’1% du parc annuel de logement mis en chantier, il faut absolument s’attaquer à la rénovation du parc existant.