Energie
Pompes à chaleur, les consommateurs sont les ‘dindons de la farce’
Pour faciliter laccès aux équipements les plus performants dun point de vue énergétique, lEtat subventionne leur adoption par les particuliers au travers de loctroi de crédits dimpôt (1) plus ou moins intéressants.
Parmi ces équipements on trouve toute la famille des pompes à chaleur (2), dont les aérothermiques dites ‘air/air’. Par le biais dun échangeur thermique, un peu sur le principe dun réfrigérateur, ces modèles puisent la chaleur dans lair extérieur pour la redistribuer grâce à des diffuseurs dans le logement.
Présentant un rendement intéressant par rapport à un chauffage électrique classique (pour une même quantité dénergie consommée la production de chaleur est au minimum 3 fois supérieure), ces pompes à chaleur rencontrent depuis 2005 un succès réel auprès des particuliers grâce à un crédit dimpôt atteignant 40 %, et même 50 % depuis le 1er janvier 2006. Techniquement, elles sont constituées dun groupe producteur de chaleur, placé à lextérieur, et dun ou plusieurs diffuseurs dair chaud à lintérieur.
Or, suite à linstallation de pompes à chaleur air/air, des personnes pensant bénéficier dun crédit dimpôt se sont vues exclure les diffuseurs dair chaud du matériel éligible, quand les professionnels leur avaient annoncé que ceux-ci étaient inclus. Pire, certains ont d’ores-et-déjà bénéficié du crédit d’impôt et se voient aujourd’hui soumis à un redressement…
Tout le problème semble venir de la formulation peu précise du texte qui prévalait pour définir l’attribution d’un crédit d’impôt suite à l’achat d’une pompe à chaleur. Il est vrai qu’habituellement très précise, pour ne pas dire tatillonne, l’Administration des finances a été brouillonne en la matière, tandis que les professionnels s’engouffraient dans la faille. C’est ainsi, qu’alors que certaines pompes à chaleur sont réversibles, et peuvent à ce titre produire de l’air frais en été, la fonction première de ces équipements a été détournée en voyant des particuliers s’équiper pour climatiser une pièce, le tout avec le soutien économique involontaire de l’Etat… Néanmoins celui-ci a rapidement réagit, en précisant que l’installation devait couvrir la majorité des pièces de l’habitation et avoir, notamment, une vocation de chauffage.
Si à cette époque, les personnes qui s’équipaient bénéficiaient d’un crédit d’impôt de 40% sur l’ensemble du matériel (groupe producteur de chaleur et diffuseurs), le montant sujet à déduction s’est élevé à 50% du matériel en 2006, sans pour autant que l’Administration ne définisse avec précision les bornes de son dispositif. Pour cela il a fallu attendre le 11 juillet 2007 (3), date à laquelle l’Administration a textuellement restreint l’assiette de calcul du crédit d’impôt en excluant les diffuseurs intérieurs, tout en prenant soin de préciser que ce texte s’appliquait logiquement aux dépenses réalisées à compter de la publication de la présente instruction.
Or, on le sait, l’Etat à besoin d’argent, et il semble que tout soit bon pour en trouver. En effet, selon lassociation de consommateurs CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie), le fisc demande aujourd’hui à plusieurs centaines de personnes de rembourser une partie du crédit dimpôt qui leur a été attribué, soit des sommes qui varieraient entre 2 000 et 9 000 . Interpellé sur le sujet par l’association, Jean-Louis Borloo, le ministre de l’écologie et du développement durable, a noté qu’aucune disposition antérieure ne soulignait que les unités intérieures puissent ouvrir droit au bénéfice d’un avantage fiscal et qu’à ce titre le texte de juillet 2007 n’était pas une modification de la fiscalité en vigueur. Autrement dit, pour faire simple, l’Administration fiscale aurait précédemment fait une mauvaise interprétation du texte qu’elle veut aujourd’hui corriger en réclamant ce qui n’aurait pas dû être versé aux personnes qui s’équipaient.
L’association de consommateurs fait évidemment une interprétation différente, considérant que les règles du jeu ne peuvent changer en cours dexercice, et que les modifications doivent être annoncées longtemps à lavance. Aussi, la CLCV a saisi les ministres concernés pour que les contribuables ayant procédé à une installation conforme avant le 11 juillet 2007 bénéficient du crédit dimpôt qui était initialement défini et que le redressement quils ont reçu et les pénalités soient supprimés.
Cela dit, si la position de l’Etat dans cette affaire apparaît pour le moins douteuse, soulignons que le dispositif du crédit d’impôt constitue un argument de vente fort pour les professionnels qui en usent, voire en abusent comme pour la vente de pompes à chaleur dédiées à la production de froid. De même, trop de professionnels (fabricants comme installateurs) ont trop facilement tendance à augmenter leur marge au prorata du crédit d’impôt offert, faisant ainsi leur ‘gras’ sur le dos de leurs clients et de l’Etat.
Bref, face à des textes peu précis et soumis à l’interprétation des professionnels et du fisc, ce sont encore une fois les contribuables les ‘dindons de la farce’.
1- Les dépenses correspondantes, effectuées entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2009, ouvrent droit à un crédit dimpôt pouvant aller jusquà 50 % du montant engagé. N’importe qui peut en bénéficier, imposable ou non, puisque si le crédit d’impôt est supérieur au montant à percevoir par l’Etat c’est le fisc qui fait un chèque.
2- Pour en savoir plus sur les pompes à chaleur, voir sur le dossier ‘Pompes à chaleur : laquelle choisir ?’ que leur consacre le magazine Echo Nature n°18.
3- La circulaire du 11 juillet 2007 précise notamment : « Sagissant des modalités de calcul du crédit dimpôt afférent aux dépenses dacquisition dune pompe à chaleur air/air, entre dans la base du crédit dimpôt lunité extérieure qui compose léquipement de production de chaleur. ».
ACTUALITE
Les territoires sont les acteurs clés de la production locale d’énergie
L’avenir de la production d’énergie en France trouvera tout son potentiel dans les territoires qui la composent.
La production locale d’énergie répond à une volonté sociétale souhaitant renforcer la responsabilité des acteurs locaux. Ces derniers développent d’ores et déjà les expertises qui accompagneront la transition énergétique. Solaire, éolien ou encore biomasse sont des technologies qui ont été impulsées par les tissus territoriaux des régions et des intercommunalités.
La diversification nécessaire des sources d’énergie place les territoires au premier plan dans la maîtrise énergétique nationale. Les chiffres viennent confirmer cette tendance : les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 23% de l’énergie finale en France, l’objectif est de les porter à 32% en 2030.
Une expertise garantie par les territoires afin d’assurer la transition énergétique
En matière d’énergie, les ressources locales sont les plus adaptées pour répondre aux besoins d’un quartier, d’une ville et de communes satellites. Le secteur de la construction offre des exemples très concrets comme les bâtiments à énergie positive.
Dans ce sens, régions et intercommunalités construisent des partenariats avec des acteurs privés. Ces réseaux constituent les intelligences collectives qui travaillent à partir des spécificités de chaque territoire. La production locale d’énergie d’EDF participe pleinement à cette évolution. L’opérateur historique s’est placé au côté des régions depuis le début de cette prise de conscience écologique, proposant aux acteurs locaux une pluralité d’expertises afin de les accompagner dans la transition énergétique.
Les acteurs locaux répondront aux enjeux de demain
Les territoires suivent une tendance éco-citoyenne oú le consommateur adopte une démarche responsable et informée. Dans cette perspective, les collectivités territoriales occupent une position stratégique, nourrissant le lien entre état et éco-citoyenneté. Elles sont essentielles pour mettre en avant une dynamique où l’économie respecte l’écologie. Les valeurs sous-jacentes à la production locale d’énergie sont ancrées dans les mots responsabilité, solidarité, confiance et partage. Les territoires s’inscrivent dans ces aspirations sociétales, ils transmettent l’image la plus proche et la plus forte d’un état définissant les possibilités énergétiques du futur. A la fois exemples et forces de proposition, les collectivités se présentent comme les acteurs clés de la production locale d’énergie. Leurs potentiels uniques permettra de maîtriser la stratégie et l’autonomie énergétique propres aux ressources de chaque territoire.
ACTUALITE
L’électricité, le sujet d’actu en été ?
Le premier juin 2019, avec une hausse du tarif réglementé proche de 6 %, EDF tremblait-elle pour ses 25,3 millions de clients (à fin 2018) encore abonnés au tarif bleu ? La saison étant particulièrement propice au changement et le marché remplis de compétiteurs, ces 23,5 millions d’abonnés au bleu allaient-ils tous basculer sur les nouveaux entrants ? Chaque consommateur allait-il changer et choisir son fournisseur d’énergie ?
À la fin mai, donc quasiment au même moment, était publié un sondage (réalisé en mars) par l’institut CSA pour le comparateur d’offres LeLynx.fr qui annonçait que 56 % des personnes interrogées ne savaient pas que leur facture allait augmenter. Entre temps, les médias communiquèrent largement sur l’augmentation du prix de l’électricité à grands coups de baisse du pouvoir d’achat. Cependant, l’étude révélait aussi que nombreux seraient le consommateurs qui profiteraient de l’augmentation pour changer de fournisseurs.
Les paradoxes de l’électricité d’été
Premier paradoxe, ce n’est pas l’augmentation des tarifs qui favorise les résiliations d’abonnements par milliers, mais… les congés scolaires. En effet, l’été est le moment le plus intense de l’année pour… les déménageurs. Qui dit nouveau nid douillet, dit… nouveaux contrats (et résiliation des précédents).
Le second paradoxe. Toujours en juin 2019, les médias nous rappelèrent que la chaleur estivale engendre des records de production énergétique. Par exemple, le jeudi 27 juin à 12H40 avec une consommation de 59.460 mégawatts, nous égalions presque le précédent « record » saisonnier du 22 juin 2017 (59.500 MW), chiffre RTE. La faute à qui ? Aux ventilateurs et autres climatiseurs. Plus il fait chaud, plus on refroidit notre intérieur en réchauffant l’extérieur…
Elle est verte mon électricité…
… et souvent moins chère ! Oui certains fournisseurs s’engagent à ce que votre consommation soit compensée par l’injection d’énergie d’origine renouvelable à volume identique. Faut-il se jeter sur ses offres ? Pas obligatoirement : on pourrait imaginer qu’en achetant son électricité à A, ce fournisseur de part ses engagements se force à verdir son réseau. Et bien non. En fait A, il va acheter des Garanties d’Origine (GO) à B. Le GO correspond à un MWh d’électricité d’origine renouvelable produit mensuellement dans la centrale d’électricité de B. Donc si B injecte 10MWh d’énergie renouvelable dans son réseau électrique, il peut vendre 10 GO au fournisseur A qui lui est installé ailleurs.
En conclusion
La plupart des acteurs énergétiques sont sur les rangs pour capter des nouveaux client, et l’été est particulièrement propice aux changements de fournisseurs. Engie, Total, EDF, mais aussi Casino tous alignés pour la course à la signature de contrats. Avec comme arguments le coût, les services ou encore une offre « verte ». Vous avez maintenant quelques cartes en main pour choisir le prestataire qui correspondra le plus à vos attentes.
ACTUALITE
Le Vatican en route vers le tout électrique
Dans leur résidence d’été, les papes Benoît XVI et son successeur François Ier, se déplacent aussi en papamobile. Il ne s’agit cependant pas du même modèle qui leur permet de traverser la foule lors des grands évènements publics, celui qui, depuis l’attentat dont Jean-Paul II a été la cible en 1981, est équipé d’une verrière pare-balle. Nous parlons là d’un exemplaire plus classique, où le souverain pontife peut s’installer dans de confortables sièges en cuir. Et bien devinez quoi : en 2012, c’est une voiture électrique française, la Renault Kangoo ZE, spécialement modifiée et aménagée dans des ateliers de la Mayenne, qui a été offerte au Pape par Carlos Ghosn.
Depuis l’annonce hautement symbolique de la conversion à la mobilité électrique du chef de l’Eglise catholique, le Vatican a persisté dans la voie des énergies propres : des panneaux solaires sur les toits du micro-Etat, dont l’installation a débuté en 2008 et s’est poursuivie ensuite, fournissent aujourd’hui 20% de l’électricité consommée là-bas, ce qui en fait le pays qui produit le plus d’énergie renouvelable au monde par habitant. Vous penserez peut-être qu’il est plus facile d’atteindre de tels sommets lorsque le pays en question ne détend que sur un demi-kilomètre carré et qu’il ne recense que 804 habitants (ce qui en fait évidemment le plus petit de la planète), mais tout de même.
Le Vatican ne semble pas vouloir s’arrêter en si bonne voie puisqu’il vient de signer un contrat avec le fournisseur d’électricité italien Enel X pour l’installation d’une vingtaine de bornes de recharges pour véhicules électriques. Vingt bornes de recharges sur un espace de 0,44 kilomètres carré qui propulseront immédiatement le Vatican en tête des pays les mieux équipés pour la mobilité électrique. D’ailleurs, le gouvernement vient aussi d’annoncer la conversion de la flotte de véhicules des Postes Vaticanes à l’hybride et à l’électrique.
A ce rythme là, et même si rien n’a été annoncé, la prochaine étape se dessine : appliquer à tout le territoire national les règles en vigueur dans certains centre villes qui ont instauré le péage urbain pour restreindre leur accès aux véhicules polluants. Après tout, depuis 6 mois, la ville de Madrid vient de prendre une telle décision, pour une zone de 5 kilomètres carré. 10 fois plus grande que tout le Vatican.
Sachant cela, pour imaginer le micro-Etat comme devenant le premier au monde à devenir 100% mobilité électrique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.
Photo : GaryCampbellHall/Flickr/CC