Faune
Des représentations en contradiction
S’abonner
pour recevoir
les articles par mail
Prédateur en France : un statut à haut risque !
Faune
=================> Page précédente de l’article <=================
Des représentations en contradiction
Des concepts contradictoires
A La question de l’installation durable des grands prédateurs en France ne s’arrête pas à ces seules contradictions. Il est en effet indispensable d’aborder le côté contradictoire inhérent à la notion même de conservation et de protection de la nature.
4.1. Un anthropocentrisme inévitable
Bien que la Nature soit externe à celui qui l’observe, car soumise à ses propres lois, indépendantes de l’observateur, nous ne pouvons pourtant pas l’appréhender autrement qu’en lui appliquant nos propres systèmes de fonctionnement. En effet, quelque soit le sujet, nous sommes forcés de l’évaluer, de le juger et de le rapporter à nos propres normes et notre propre système de conception. Dans cette mesure, le risque de ne pas servir les intérêts réels de la nature est inévitable. L’anthropocentrisme ne peut être résolu puisqu’il constitue le seul mode de pensée que l’esprit humain puisse concevoir.
Keith THOMAS écrit à ce propos : Car toute observation du monde naturel implique l’utilisation de catégories mentales avec lesquelles nous, les observateurs, nous classons et ordonnons la masse des phénomènes qui nous entourent, qui sans cela seraient incompréhensibles; et il est notoire qu’une fois ces catégories apprises, nous avons beaucoup de peine à voir le monde d’une autre manière, quelle qu’elle soit. (Dans le jardin de la nature, la mutation des sensibilités en Angleterre à l’époque moderne (1500-1800), traduction de Catherine MALAMOUD, éditions Gallimard, 1983, p.66).
La nature a ses propres droits. Certains protecteurs de la nature désirent aller plus loin encore dans l’argumentation juridique en faisant évoluer le statut de la nature d’objet* à sujet de droit*. Certes, le principe est intéressant. Mais l’impossibilité dans laquelle nous sommes de nous débarrasser de notre anthropocentrisme pose un problème fondamental dans cette revendication.
Si toute la faune acquérait le statut de sujet de droit*, nous serions amenés à traiter des oppositions entre espèces, ce qui ne ferait que renforcer notre anthropocentrisme.En effet, nous serions à la fois juge et partie. Cela est inconcevable d’un point de vue juridique dans la mesure où le principe même de justice s’en trouve exclu. L’anthropocentrisme semble donc indépassable, et donc incontournable sur le plan de l’action. La protection de la nature, qui a pour objectif absolu de réduire au maximum l’influence de l’homme sur celle-ci est pervertie avant même d’avoir commencée.
les bovidés ont cédé leur place aux ovins dans les Alpes françaises – Photo P. FARCY
La nature sauvage que l’on entend préserver se définit comme un espace libre de toute volonté humaine. Or la protection résulte non seulement d’une volonté humaine, mais elle s’exprime à travers des actions humaines, qu’elles soient pratiques (radiopistage, nourrissage…) ou non (instruments juridiques, sensibilisation….). La contradiction est évidente. La protection tuerait-elle la nature sauvage? Les animaux sauvages sont marqués, surveillés et suivis pour assurer la pérennité de leur retour.
La notion de liberté qui est associée à leur nature sauvage est donc ici remise en cause. Il est d’ailleurs important de faire remarquer que malgré l’attribution de prénoms bucoliques et rassurants comme l’ours Papillon, ceux-ci restent sauvages et ne doivent pas être assimilés par un public enthousiaste à des peluches familières et dociles. Il est donc nécessaire de porter une attention toute particulière aux réappropriations propices à brouiller les limites du sauvage et du domestique. En effet, il ne s’agit pas de supprimer des fantasmes pour en créer d’autres.
Ajoutée aux représentations dont cette nature sauvage fait l’objet, cette contradiction nous permet de mieux comprendre la difficulté de mettre en place une cohérence au sein des actions et des réflexions que ce débat génère.
4.3. une intervention humaine inévitable
De même, le statut d’espèce protégée a pour but de permettre le développement des loups, ours et lynx, ainsi que leur installation progressive mais définitive. Si, en tant qu’espèce protégée, leurs effectifs restent raisonnablement supportables, de nombreux exemples de gestion ont montré, qu’à terme, les populations devaient souvent être maîtrisées. Une contradiction supplémentaire est ici soulevée. La protection de la faune mène à sa régulation forcée et donc à la remise en cause des principes stricts de non-capture et de non-destruction. La chasse à l’ours est autorisée sous certaines conditions en Finlande, Suède, Bulgarie, Slovénie et Slovaquie. En Italie, le gouvernement ferme les yeux sur le braconnage envers les loups, malgré une protection officielle intégrale.
Illustration suivante : répartition du lynx en Europe en 1995 – Document KORA – http://www.kora.unibe.ch
=================> Suite de l’article <=================
Bibliographie et Glossaire
Echo Nature
Le nouveau magazine d’information environnementale
Les derniers titres de l’actu
"Santé et habitat sain"
Faune
Un son, non des sons, la nature est pleine de chants et cris
S’abonner
pour recevoir
les articles par mail
Les sons de la nature
Faune
Dans la nature, le chant des oiseaux laissent place à de nombreux sons et cris d’ animaux lorsque la nuit arrive. Dans l’obscurité notre aptitude à capter des sons est étonnante, celui qui a passé une nuit en forêt le sait bien.
Si l’observation d’animaux sauvages est un privilège rare, notre oreille capte leur présence.
Dans cette page, Univers-nature et les éditions Chiff-Chaff vous propose de fermer les yeux et au calme, d'écouter... le son des insectes, des mammifères, des oiseaux, des batraciens... classé par milieu naturel.
dans le ciel
dans la forêt
dans la campagne
– la tempête
– l’alouette
– l’hirondelle de fenêtre
– la chouette hulotte
– le pic vert
– le roitelet huppé
– la tourterelle des bois
– le verdier d’Europe
– une branche qui grince
– le blaireau
– le brame du cerf
– le chevreuil
– le grillon des bois
– le lynx
– le renard
– le sanglier
– le termite
– le criquet des clairières
– la grande sauterelle verte
– la grande cigale commune
– le grillon provençal
à la montagne
à la mer
dans les zones humides
– le bouquetin
– le chamois
– le loup
– la marmotte
– la mer calme
– la baleine grise
– la baleine boréale
– le cachalot
– groupe de cachalots
– le dauphin
– le globicephale noir
– le macareux moine
– le marsouin
– le narval
– l’orque
– le phoque gris
– le pingouin
– le rorqual
– le crapaud calamite
– la grenouille verte
– le flamand rose
– la loutre
– le ragondin
– la rainette verte
Echo Nature
Le nouveau magazine d’information environnementale
Les derniers titres de l’actu
"Nature"
Faune
Dossier sur la salamandre, un amphibien urodèle
La salamandre tachetée
Faune
Salamandra salamandra
Fiche d’identité
– classification : amphibien
– famille : urodèle
– alimentation : vers, mollusques, insectes, etc…
– habitat : proximité des ruisseaux, sources, lacs…
– moeurs : crépusculaire et nocturne
– reproduction : ovovivipare (l’incubation des oeufs se fait dans les voies génitales de la femelle)
– longueur : 20 cm en moyenne, plus rarement 25
– longévité : 25 ans maximum
– maturité sexuelle : environ 4 ans
– prédateurs : hérisson, couleuvre à collier…
– distribution : Europe centrale et méridionale
Comment la reconnaître
Ce petit animal facilement reconnaissable pourrait par sa forme, être confondu avec un lézard, mais la salamandre est dodue, brillante, et de couleur noir tachetée de jaune. Les dessins qu’elle porte sur son dos sont en quelque sorte sa carte d’identité, en effet chaque salamandre possède un dessin différent, celui-ci ne variant pas dans le temps.
Sa morphologie
Sa peau fine, est constituée de plusieurs couches. La couche superficielle tombe environ tous les mois ( c’est une mue), elle commence à se détacher près de la bouche, et glisse ensuite le long du corps.
Sa peau très vascularisée contient de nombreuses glandes, dont certaines lui permettent de maintenir l’humidité corporelle qui lui est nécessaire. Une autre glande produit un venin laiteux irritant, qu’elle rejette lorsque un danger se présente (glande parotoïde, qui se trouve entre ses yeux).
Ses pattes au nombre de quatre sont pourvues de doigts (4 sur les mains et 5 sur les pieds).
A l’âge adulte, elle a des poumons, et son odorat est très développé, lui permet de dénicher une proie hors de son champ de vision, située à quelques mètres d’elle (surtout les lombrics dont elle raffole) qu’elle peut ainsi « croquer » à belles dents (dentition sur les 2 mâchoires).
Sa reproduction
Vers la fin de l’été ou au début du printemps, le mâle va venir à la rencontre de la femelle et se placer sous elle (elle se retrouve sur son dos) il n’y a pas de pénétration, juste un frottement. Le mâle, va émettre des spermatozoïdes regroupés en spermatophore que la femelle va absorber avec son cloaque. L’accouplement dure entre 15 et 30 minutes et la fécondation est interne.
La gestation, mal définie, est assez longue (plusieurs mois).
La naissance a lieu parfois en octobre, mais plus fréquemment après l’hibernation en mars. La femelle libère dans l’eau, par son cloaque, des larves bien développées (entre 10 et 35, parfois beaucoup plus) de 3 cm de long. Exceptionnellement, il arrive que la femelle expulse les larves encore dans leur oeuf, l’éclosion ayant alors lieu dans les secondes qui suivent.
Les larves naissent dans un milieu aquatique où l’eau est peu profonde. Elles ressemblent à des petits tritons avec 4 membres, et possèdent au départ de leur vie une respiration branchiale, ainsi qu’une nageoire caudale. Elles sont facilement reconnaissables grâce à leur couleur jaune au niveau des pattes.
La salamandre qui possède des poumons après sa transformation, ne peut aller dans l'eau qu'à une seule condition : il faut qu'elle ait pied, pour ne pas se noyer !
Petit à petit la métamorphose va se faire, les pattes et les poumons vont se développer, et les larves vont se préparer pour sortir de l’eau et avoir une vie terrestre. La métamorphose dure de 2 à 6 mois, selon les régions et parfois plus en montagne. Une fois sortie de l’eau, notre salamandre n’y retournera que pour donner naissance à ses petits.
Moeurs
Elle aime surtout sortir la nuit, et après les pluies orageuses. Elle passe la majeure partie de sa journée cachée dans des endroits frais et humides, (sous une vielle souche d’arbre, pierre, caverne, etc…), elle y passe aussi l’hiver d’octobre à mars, où elle hiberne.
On peut la rencontrer quelquefois le jour, lorsque pour mettre au monde ses petits, elle cherche un point d’eau.
Son prèsent
Bien que protégée, elle est comme beaucoup d’animaux, en voie de disparition, le déboisement, la pollution des eaux, sont en partie responsables, mais les voitures ont aussi leur part de responsabilité.
Dans certaines régions des initiatives sont prises. Las de retrouver les salamandres, grenouilles et autres amphibiens écrasés sur les routes, l’O.N.F et diverses associations ont aménagé les bas-côtés en barrages munies de seaux. Lorsque les amphibiens veulent traverser, ils longent la paroi, tombent dans un des seaux, et se trouvent piégés. Le matin il suffit de récupérer le seau avec tous ses occupants, et de traverser la route pour les y déposer de l’autre coté.
Grâce au système des barrages sur le bas-coté, plusieurs milliers d'amphibiens échappent à la mort chaque année.
Croyance
Auparavant, on pensait que les salamandres étaient incombustibles et vivaient dans le feu.
Faune
De qui, la chauve-souris ou la poule, faut-il s’occuper ?
Environnement
L’une est menacée de disparition, l’autre se retrouve entassée avec 100 000 autres congénères dans un hangar. Face à la multitude des urgences, faut-il placer des priorités dans nos réflexions, à savoir : est-il plus important de préserver les espèces au nom de la biodiversité, ou de mettre fin aux souffrances animales causées par l’Homme ?
L’un n’empêche pas l’autre, me direz-vous, alors pourquoi sentons-nous une certaine division entre les naturalistes d’un côté, et les protecteurs des animaux de l’autre ?
Révolte et passion pour le monde animal
De très nombreuses associations de protection animale sont spécialisées pour une cause très précise et correspondant à une vision très imagée de la souffrance animale : pour l’une, ce sera le combat pour l’abolition du foie gras ou de la corrida (sadisme, agonie…), pour l’autre, celui pour promouvoir des cirques sans animaux (enfermement, esclavage…) ou encore pour l’interdiction de l’expérimentation animale (stress, torture…).
D’autres associations de terrain s’attachent plus particulièrement à soigner les animaux blessés ou à accueillir dans les refuges des animaux abandonnés ou maltraités.
Il en va, pour toutes ces associations, de la protection de l’animal en tant qu’individu, avec une motivation généralement basée sur la révolte face à une souffrance considérée comme injuste.
Parallèlement à ces combats, d’autres auront une conception plus naturaliste et se mobiliseront pour pérenniser des espèces protégées dans un souci de biodiversité. Là encore, c’est l’imaginaire qui va souvent orienter l’engouement pour tel ou tel animal : ainsi les baleines, les dauphins, ou encore de nombreux oiseaux, vont-ils bénéficier d’une bonne image et provoquer l’empathie. Parallèlement, le thon rouge, aussi protégé soit-il en tant qu’espèce, est avant tout considéré en tant que « stock » de nourriture, et la souffrance du poisson que l’on pêche ne mobilise guère les foules.
Ces amoureux de la nature sont, pour la plupart, animés par une passion et une fascination pour ces espèces, et c’est tout naturellement qu’ils souhaitent protéger ces êtres qu’ils admirent.
Une même solidarité ?
Protecteurs des animaux et défenseurs de « la faune » ne doivent pas se sentir opposés. Il n’y a pas les bons protecteurs d’un côté et les mauvais de l’autre, il n’y a pas les « radicaux » d’un côté et les « modérés » de l’autre. Il y a des personnes qui, en fonction de leur sensibilité, de leur expérience, s’orienteront vers tel ou tel aspect de la cause animale, vers telle spécialisation ou vers telle généralité. Tous sont les composantes d’une même solidarité pour le monde animal, les premiers s’attachant à défendre l’animal exploité par l’homme, les seconds tentant de préserver les animaux libres de l’expansion humaine.
Une Terre
pour
tous
Enfin, faut-il toujours garder à l’esprit qu’un troisième aspect du monde animal nécessite d’être défendu avec autant d’énergie, c’est la notion de « lieux de vie », ou habitats, afin que ces animaux que nous défendons puissent trouver refuge dans un espace qui corresponde à leurs besoins.
Chaque année l’urbanisation, l’industrialisation et l’infrastructure des transports suppriment et fragmentent des millions d’hectares de terres cultivables et d’espaces naturels aux dépens des lieux de vie des espèces animales.
Pour votre publicité ici
contactez-nous