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Pollution - Déchêts

Les européens continuent à gaspiller le papier

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Faisant écho au lancement du site Shrink (1) permettant à tout à chacun d’évaluer l’impact de sa consommation personnelle de papier, un sondage Ipsos, réalisé en mai 2008 sur demande de la société Lexmark, a enquêté auprès de salariés européens sur leur propension à imprimer des documents au travail. Quelques 5 676 Européens, répartis entre la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Suède, la Norvège, le Danemark, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et le Portugal, ont ainsi donné leur point de vue sur l’utilisation du papier dans le cadre professionnel.

Premier constat, un salarié européen imprime en moyenne 31 pages par jour. En tête des mauvais élèves, l’Espagne et l’Autriche affichent respectivement des moyennes de 41 et 37 pages par jour et par salarié. A l’inverse, les pays nordiques se distinguent par un comportement plus respectueux de l’environnement, à l’image de la Norvège dont la moyenne est établie à 20 pages par jour et par personne. Elle est suivie de près par la Suède. La France, quant à elle, est relativement fidèle à la moyenne européenne, avec un nombre quotidien de pages imprimées par personne estimé à 28. Bien que conséquents, ces chiffres ont connu une évolution à la baisse entre 2006 et 2007, celle-ci variant selon les pays entre -2 pages (Suède) et -9 pages (Italie) par jour et par personne. Seule l’Espagne fait exception avec une hausse moyenne de 5 pages.

Les personnes identifiées comme les plus grandes consommatrices de papier sont majoritairement des femmes, dont l’âge varie entre 18 et 34 ans. Le facteur socioprofessionnel est lui aussi déterminant, les employés étant la catégorie la plus gaspilleuse, devant les cadres et les dirigeants. Les ouvriers arrivent en troisième position. On note également que le phénomène est plus marqué au sein des entreprises de 500 employés et plus, et concerne plus spécifiquement le secteur des services.

Se basant sur ces données initiales, les personnes ont donné une estimation de la part d’impressions inutiles sur la consommation globale de papier. Représentatifs de l’opinion générale, 61 % des salariés européens estiment que moins de 10 % de leurs impressions quotidiennes sont inutiles. Ils sont 17 % à penser que 10 à 33 % de leurs impressions sont inutiles et 21 % jugent que plus de 33 % de leurs impressions sont gaspillés. Au final, 26 % des Européens reconnaissent que l’on « imprime beaucoup de papier pour rien ». Mais si l’on pose la même question en substituant au pronom indéfini « on » le pronom personnel « vous », on obtient une réponse bien différente. En effet, seulement 8 % ont admis imprimer personnellement « beaucoup de papier pour rien ».

Si chacun estime jouer un rôle minoritaire dans le gaspillage de papier, 71 % des Européens interrogés affirment pourtant « être conscients des conséquences financières et environnementales de papier » et tentent de « réduire ses impressions inutiles ». Plus préoccupant, 19 % sont conscients de l’impact écologique de leur consommation de papier mais ignorent comment la réduire.

Si l’on se rapporte cette fois au niveau de l’entreprise et non plus à celui de l’individu, les résultats restent tout aussi parlants. Questionnés sur l’engagement écologique de leur société, 49 % des salariés européens ont déclaré que la société pour laquelle ils travaillent a opéré au cours des 2 dernières années des changements « légers ou structurels » en matière d’impression. Les deux changements les plus souvent invoqués sont l’incitation à imprimer moins et l’achat d’imprimantes multifonctionnelles (imprimante, fax, photocopieuse). D’importance moindre, viennent ensuite l’impression recto verso, la diminution du nombre d’imprimantes et les messages incitateurs en signature de mail. La mesure la moins répandue, et qui semble pourtant la plus efficace, est l’imposition d’une carte ou d’un code PIN pour imprimer.

On peut certes reprocher à ce sondage son manque d’objectivité puisqu’il se base uniquement sur des estimations personnelles, la notion même « d’impressions inutiles » pouvant être perçue très différemment d’un individu à l’autre. Mais, paradoxalement, c’est ce défaut qui fait l’intérêt de ce document, lequel donne un aperçu de la perception des européens sur leurs propres efforts en matière d’écologie et de protection environnementale.

Cécile Cassier
1- Le site Shrinkpaper.org, (en anglais) a été lancé au début du mois de juin dans le cadre de l’initiative Shrink, soutenue par un réseau de plus de 50 ONG européennes et destinée à sensibiliser sur le gaspillage de papier. Voir le site (
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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