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Les coulisses de l’assiette

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A l’heure actuelle, on estime que le secteur de l’agroalimentaire est responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Reflet de ce que contient notre assiette, celui-ci est intrinsèquement lié aux habitudes de consommation véhiculées par les pays industrialisés et fondées sur des modes de production intensifs hautement néfastes à l’environnement. Pour répondre à cette forte demande, les pays du Sud sont mis à contribution, contraints de céder une grande partie de leurs ressources. Aussi n’est-ce pas une surprise si, comme le rappelle Nicolas Hulot, sur les 923 millions de personnes souffrant de la faim, les trois quarts sont des paysans.

Photo ci-contre – D’origine brésilienne, 80% du jus d’orange arrive en Europe avec un bilan énergétique désastreux.

Contraire à l’éthique, cette production débridée est également lourde de conséquences pour l’environnement. Exemple frappant du monopole et de la pression exercés par les pays industrialisés, l’huile de palme est un ingrédient majeur, entrant la composition de près d’un produit alimentaire sur dix vendus en Europe (biscuits, chocolat, bonbon, crème glacée, sauce, margarine…). Or, si l’on croit la fondation Hulot, sa culture serait la cause de 90 % de la déforestation sévissant en Malaisie. Un chiffre pas si surprenant puisque 17 m2 de palmiers à huile sont nécessaires pour satisfaire les besoins annuels d’un seul Français. Une atteinte grave pour ces forêts tropicales naturelles, véritables réservoirs de la biodiversité.

La problématique de la surexploitation des ressources ne concerne pas que la terre ferme, bien au contraire. Les écosystèmes marins sont eux aussi gravement affectés avec 70 % des stocks de poissons menacés. A l’origine de cette raréfaction des richesses halieutiques, une augmentation de la consommation individuelle des pays riches due notamment à l’engouement pour de nouvelles pratiques culinaires (sushis…). Ce contexte déjà peu favorable est encore aggravé par la surpêche ainsi que les prises accidentelles et la dégradation des milieux marins perturbés par les changements climatiques (disparition des récifs coralliens…).

Les conséquences sur l’environnement de notre mode de consommation ne se limitent pas à la question de l’approvisionnement en matières premières. Une fois celles-ci prélevées, encore faut-il les transformer en un produit fini, lequel implique un emballage et un conditionnement spécifiques. La clientèle étant souvent très éloignée du lieu de production, de l’énergie supplémentaire sera nécessaire pour l’acheminer de son lieu de création à son point de vente et le conserver une fois arrivé à destination. Destination somme toute provisoire, le dit produit étant amené à être transporté à nouveau pour aboutir dans un réfrigérateur familial ou sur une plaque de cuisson… On l’aura compris, ce type de consommation, et le système productif qu’il implique, génère une dépense énergétique massive. Or, celle-ci pourrait être évitée si les produits consommés étaient cultivés localement. Ainsi, un fruit importé hors saison par avion consomme 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit produit localement. Dès lors, un kilo de pommes provenant d’Afrique du Sud correspond à 5 litres de gasoil, soit 20 fois plus qu’un kilo de pommes cultivées localement. Autre exemple parlant, les 80 % du jus d’orange à base de concentré, bus en Europe, proviennent du Brésil. Si l’on tient compte des diverses opérations générées par leur transformation et leur transport, boire un verre de jus d’orange à base de concentré revient à avaler plus de pétrole que d’orange.

Si une alimentation locale est bénéfique à l’environnement, il faut de même savoir faire varier les plaisirs. Manger varié est certes bon pour la santé mais cela a aussi une incidence notable sur la nature. Pour répondre aux normes dictées par l’industrie agroalimentaire, des variétés de fruits et de légumes ont fait l’objet de standardisation. Outre une vulnérabilité accrue aux aléas climatiques, cette production uniforme conduit à un appauvrissement de la biodiversité. De fait, bien que l’on recense quelque 6 000 races d’animaux d’élevage de bétail et de volailles, seules 3 races bovines assument à elles seules 98 % de la production mondiale bovine. On observe des phénomènes similaires du côté des cultures. Ainsi, alors qu’il existerait près de 7 000 variétés de tomates à travers le monde (1), nous n’en ingérons pas plus de 5 distinctes.

S’intégrant toujours dans cette politique du haut rendement, les techniques agricoles majoritairement employées étendent cet appauvrissement général à la qualité des sols. Premier consommateur européen et troisième à l’échelle mondiale, la France est particulièrement friande de produits phytosanitaires. Mais, outre qu’elles dérogent à leur fonction première en favorisant l’émergence d’insectes ravageurs libérés de leurs prédateurs, ces substances chimiques non biodégradables s’accumulent dans les milieux naturels et intoxiquent les espèces végétales et animales environnantes. La chaîne alimentaire étant ce qu’elle est, l’animal n’est pas le seul à pâtir du recours à ces composés chimiques. Selon l’INRA, en 2006 on estimait qu’un Français pouvait ingérer jusqu’à 1,5 kg de pesticides par an.

Constatant que notre mode de consommation actuel a eu pour effet d’éloigner le consommateur des techniques de production en veillant à lui offrir la plus large gamme de produits sur un plateau d’argent, la fondation Nicolas Hulot a décidé de s’investir dans une opération massive de sensibilisation et d’information sur l’impact environnemental de nos choix alimentaires. Intitulée « Des fraises au printemps », celle-ci repose principalement sur le prochain lancement à la mi-octobre d’un site Internet sur lequel seront référencés les réseaux de magasins et de marchés bio. En parallèle, d’autres outils informatifs seront mis à disposition des consommateurs à l’image d’un mini-guide « Repères pour faire ses courses » ou encore un éventail de fiches pratiques (quel poisson consommer…). L’objectif est de faire la lumière sur des réalités que l’on a plus ou moins caché au consommateur en l’entretenant dans le mythe du tout disponible, de tout temps et à toute saison.

Cécile Cassier

1- Univers-nature vous en propose un petit échantillon de leur diversité en photo
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Les bons outils font les bons… agriculteurs

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Pour le matériel agricole en général qu’il s’agisse d’une moissonneuse batteuse ou d’une tondeuse en passant par les outils, que l’on soit particulier ou professionnel, avons-nous besoin impérativement d’acheter du neuf ?

Faut-il forcément passer par la case Grande Surface de Jardinage/Bricolage pour acheter sa tondeuse ? Pourquoi ne pas privilégier un vieux tracteur à une neuve tondeuse autoportée ? De la même manière, le matériel agricole en général, coute cher, tracteur, benne agricole, moissonneuse batteuse, avec les années, ces engins offrent des technologies de plus en plus pointues, pour des prix de plus… mirobolants.

Cependant, depuis plusieurs années il existe un site spécialisé pour découvrir les annonces de tracteurs agricoles ? Il s’agit du site Agriaffaire, le lieu dédié à l’achat et à la vente de matériel agricole, viti-vinicole, forestier et de motoculture, qu’il s’agisse de matériel neuf ou d’occasion.

Fondé en 2000 par trois agriculteurs français, ce site est la plateforme d’annonces d’achat et de vente de matériel agricole d’occasion comme neuf. Offrant de multiples possibilités et méthodes d’achat et de vente, il met aussi à disposition des vendeurs et acheteurs, un Observatoire des prix pour permettre à chacun d’évaluer les fluctuations et les prix moyens des principaux matériels agricoles.

Outre l’observatoire, parmi les nombreuses bonnes idées  qui animent ce site, se trouve la rubrique dédiée aux épaves, une sorte de « casse » pour y chiner en ligne les pièces mécaniques,  comme vous pourrez le constater en cherchant à en savoir plus sur les modèles.

Près de 300.000 machines y sont commercialisées, cela va du matériel peu utilisé à des pièces de collection toujours en état de marche. De l’arracheuse de pomme de terre dernière génération en passant par le tracteur de 1958, vous y trouverez un vaste choix pour répondre à tous les besoins.

 

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De l’engrais dans mes toilettes

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Dans le monde de demain, l’eau deviendra (si elle ne l’est pas déjà) la plus importante des ressources. Réfléchir dès aujourd’hui à des solutions pour l’économiser apparaît comme une sage solution. Interdire de laver sa voiture ou de remplir sa piscine en période de canicule font déjà partie des solutions, mais il s’agit de mesures d’urgence, pas de prévention. D’après le centre d’information de l’eau, l’un des postes où les économies d’eau pourraient être les plus spectaculaires, ce sont les toilettes, qui engloutissent 20% de notre consommation quotidienne.

La solution des toilettes sèches existe, mais il faut bien reconnaître que nombre d’entre nous pouvons bloquer sur le principe (recouvrir ses déjections de sciure, les récupérer et les composter), y voyant un manque d’hygiène rédhibitoire. Des étudiants britanniques imaginaient eux économiser l’équivalent du volume de 26 piscines olympiques chaque année en encourageant simplement leurs camarades sur leur campus universitaire d’uriner dans leur douche le matin, sans passer par la case toilettes. Même problème, cela peut poser un problème d’hygiène à la majeure partie de la population. En revanche, la solution de récupérer l’urine des toilettes pour la transformer en engrais devrait être plus facilement acceptée. Après tout, c’est comme cela que nous produisons des engrais naturels depuis des siècles, grâce aux rejets des élevages agricoles.

Toopi Organics, une société française, travaille sur un procédé qui permettrait d’économiser de substantiels volume d’eau potable, dont 200 milliards de litres sont pollués chaque année en France dans nos toilettes. L’idée est simple et comprend 3 étapes :

  • récupérer l’urine, qui est naturellement riche en azote, phosphore et potassium (3 nutriments qui favorisent la croissance des plantes) pour le dépolluer d’abord en filtrant les résidus médicamenteux et hormonaux. Les festivals, les collectivités et les laboratoires d’analyse sont ciblés comme « sources » dans un premier temps.
  • enrichir l’urine nettoyé en micro-organismes pour améliorer son potentiel fertilisant pour les plantes.
  • distribuer cet engrais 100% biologique dans des coopératives agricoles ou auprès des fabricants d’engrais bio.

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Des tests sont actuellement en cours pour valider le procédé de Toopi Organics, et dès qu’ils se seront avérés concluants, le produit de leurs recherches devrait être disponible à la vente.

Vous ne regarderez plus jamais vos toilettes de la même façon…

Photo : www.toopi-organics.com

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Ensemble avec les labels MSC et ASC pour la Semaine de la Pêche Responsable

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A l’occasion de la deuxième édition de la semaine de la pêche responsable (19-25 février), différents protagonistes se mobilisent pour mieux sensibiliser le public à la nécessité de préserver les ressources aquatiques et les écosystèmes marins. Venez découvrir deux labels qui offrent la possibilité de faire le bon choix de produits pour préserver l’environnement.

Une semaine pour sensibiliser

Chaque année dans le monde, une personne consomme en moyenne 20 kg de poisson par an, soit près de deux fois plus qu’il y a 50 ans. En conséquence, 90 millions de tonnes de poisson sont capturées chaque année, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Les limites des ressources océaniques sont presque franchies et les mauvaises pratiques, la surpêche ou la pêche illégale vident nos océans. Dans son rapport 2017 sur les impacts environnementaux, le MSC précise que la démarche invitant les consommateurs à privilégier les produits de la mer labellisés durables incite les pêcheries à améliorer leurs pratiques pour répondre aux critères environnementaux du MSC.

C’est pourquoi La semaine de la pêche responsable donne l’occasion aux consommateurs de mieux comprendre les enjeux de la pêche durable et de l’aquaculture responsable. Mais aussi de mieux comprendre les solutions qui sont proposées. Retrouvez l’appel à action en suivant ce lien

 

Lors de vos achats, vous aussi, vous pouvez avoir un rôle actif.

Les lables MSC et ASC vous permettent d’identifier rapidement et facilement les produits qui sont respectueux des ressources marines et des écosystèmes. La prochaine fois que vous aurez envie de poisson, n’oubliez pas de chercher les deux logos bleu et vert dans les rayons :

Label MSC

 

Des entreprises qui encouragent la consommation responsable des produits de la mer

Supermarchés, marques, restaurants collectifs, fournisseurs… soutiennent eux aussi la Semaine de la pêche responsable avec le MSC et l’ASC. Ces acteurs participent également activement auprès des consommateurs, puisqu’ils représentent une quantité importante de prises de poissons capturés, et sont donc essentiels à la préservation de la biodiversité marine. Tout au long de la semaine, ces entreprises sensibilisent eux aussi à l’importance des labels MSC et ASC auprès du grand public. Demandez plus d’information à ce sujet dans votre magasin !

 

Pour plus d’informations sur la Semaine de la Pêche Responsable, rendez-vous sur le site internet du MSC

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