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Pollution - Déchêts

La méthanisation offre une seconde vie aux déchets organiques

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Technique de valorisation des déchets, la méthanisation est encore marginale en France. Reposant sur un processus de dégradation de la matière organique par des micro-organismes en milieu privé d’oxygène, celle-ci offre pourtant de multiples avantages. Intégrant tous déchets dits organiques, elle s’applique aussi bien aux rejets municipaux (déchets alimentaires, journaux, emballages, déchets verts, sous-produits de l’assainissement urbain), industriels (boues et effluents des industries agroalimentaires…) qu’agricoles (déjections animales, substrats végétaux solides…).

Une fois ceux-ci récupérés, deux types de valorisation par méthanisation sont envisageables. D’un côté, ce procédé de décomposition de la matière produit du « digestat » (1), à partir duquel peut être élaboré un compost agricole utilisé pour des cultures alimentaires ou non alimentaires (selon sa composition). Outre cette application, le digestat peut également être utilisé pour combler d’anciennes décharges ou réhabiliter des sites pollués.

La seconde forme de valorisation, par méthanisation, consiste en la production d’un mélange gazeux composé de 50 à 70 % de méthane appelé « biogaz ». Source d’énergie renouvelable, il sert à la production de chaleur, d’électricité ou encore à une combinaison des deux.

Mais, la solution miracle n’existant pas, la méthanisation impose quelques contraintes d’utilisation. Propre aux déchets organiques, il est nécessaire de l’associer à un système complémentaire d’incinération ou à des centres de stockage de déchets non dangereux. D’autre part, l’écart séparant les déchets hautement dégradables de ceux dont le processus de dégénérescence est plus long implique un traitement adapté à chaque catégorie. Enfin, l’installation d’un dispositif contre d’éventuels excédents hydriques lors de la transformation doit de même être traité.

Malgré ces contraintes, la méthanisation reste une solution avantageuse, permettant de réduire le volume final de déchets tout en en tirant le meilleur parti possible. Un point de vue partagé par l’enseigne Carrefour, laquelle vient de convertir à cette technique l’un de ses magasins implanté dans la ville de Lomme, près de Lille. Le supermarché s’est en effet vu équipé d’une benne fermée de 30 m², destinée à stocker les déchets alimentaires. Une fois par semaine, celle-ci est vidée et les déchets redirigés vers un centre de transformation. Aux dires du groupe, après 6 mois de tests, alors que 75 % des déchets du magasin sont recyclés, 20 % le seraient par méthanisation. Un pourcentage qui représenterait environ 20 tonnes par mois.

A terme, Carrefour projette, dès début 2009, de faire suivre le même chemin à d’autres magasins situés dans le Nord du pays. Une volonté d’expansion freinée par la rareté des structures de méthanisation en France. D’après le Syctom (2) de l’Agglomération parisienne, la France compterait aujourd’hui trois unités de méthanisation. En fonction depuis 1988, celle basée à Amiens affiche une capacité de 86 000 tonnes par an. Elle est secondée par l’unité de méthanisation de Varennes-Jarcy en Essonne, d’une capacité estimée à 100 000 t/an et mise en service en 2002. La dernière en date est celle de la commune Le Robert en Martinique. D’une capacité de 40 000 t/an, sa mise en service remonte à 2006. D’autres projets sont d’ores et déjà à l’étude sous la direction du Syctom, dont deux unités de traitement biologique des déchets en Seine Saint-Denis.

Cécile Cassier
Schéma Sitom 93
1- Le « digestat » est « un produit humide riche en matière organique ».

2- Syndicat intercommunal de gestion des déchets réunissant 85 communes de l’agglomération parisienne.
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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