Connecte-toi avec nous

Pollution - Déchêts

La crise économique : un levier pour la filière du réemploi

Publié

au

Réalisé en septembre 2010, un sondage de l’institut Ipsos s’est intéressé à la position des français face aux produits et objets issus du réemploi. Par « réemploi », on entend la réutilisation d’un objet qui a déjà servi, soit en tant que produit d’occasion à la durée de vie prolongée, soit en tant qu’objet recyclé en vue d’une seconde vie.

Les conclusion de cette enquête montrent que, sous la pression de l’actuelle conjoncture économique, de plus en plus de consommateurs modifient leurs habitudes de consommation, voir de surconsommation, pour se tourner vers l’alternative qu’offre le réemploi. Sans surprise, pour 64 % des participants au sondage, le prix reste la principale motivation de l’achat d’occasion. Mais d’autres moteurs se dessinent. De fait, une fois clairement définie la notion de réemploi, nombreux sont les répondants à estimer que le réemploi permet de réduire la quantité de déchets produits et représente une aide à la réinsertion des personnes en difficulté. En outre, 90 % des interviewés pensent que ce mode de consommation a de l’avenir.

Preuve que ces arguments ont su trouver bons entendeurs, on constate une augmentation de la fréquentation des structures de réemploi. En effet, 41 % des personnes interrogées à la sortie de magasins de réemploi déclarent davantage fréquenter les structures proposant des produits d’occasion qu’il y a deux ans. Cette tendance est plus marquée au sein des catégories les plus fragiles, comme les jeunes et les plus modestes. Mais la filière du réemploi est loin de se réduire à un simple mode de consommation « de nécessité ». Le sondage révèle, en effet, une très forte mixité sociale au sein des consommateurs. Ainsi, l’achat de produits issus de réemploi est désormais une habitude pour les classes de la population les plus aisées, dont le revenu mensuel est de 3000 € et plus. Illustrant cette diversité sociale, 79 % des cadres supérieurs, 74 % des employés et 73 % des ouvriers déclarent avoir déjà acheté des produits d’occasion. Globalement, pas moins de 7 Français sur 10 affirment avoir déjà acheté des produits d’occasion.

Du point de vue du type de magasins fréquentés, le niveau de connaissance spontanée des endroits, enseignes et organismes susceptibles de proposer des produits de réemploi a fortement progressé entre 2004 et 2010. Sur l’ensemble des personnes interrogées, 39 % sont capables d’en citer spontanément. Si presque tous les types de structure progressent, les magasins spécialisés dans les produits d’occasion et les brocantes ou vides grenier ont enregistré une réelle augmentation au cours des dernières années. De nouveaux concepts tels que les ressourceries font également de plus en plus parler d’eux (1). Parallèlement, l’essor d’Internet a joué un rôle prépondérant. Il est le troisième moyen le plus cité comme ayant été utilisé lors du dernier achat (11% contre 2% en 2004). Ces tendances témoignent du développement croissant des modes d’achat de particulier à particulier.

Prometteurs pour l’avenir de ces modes d’achat, les témoignages d’expériences sont positifs. Ainsi, 95 % des répondants sont satisfaits de l’accueil et 90 % du choix proposé, quel que soit le type de magasin fréquenté. Près de huit personnes sur dix se disent satisfaites de l’aide et des conseils apportés par les vendeurs ainsi que de la qualité et de la durée de vie des produits.

Pour l’heure, les principaux freins tiennent au flou et à la connotation négative associés au terme de « réemploi ».

Cécile Cassier
1- Considérant des objets obsolètes non pas comme des déchets mais des ressources, la ressourcerie répare et recycle des produits dont les propriétaires veulent se débarasser. Pour en savoir plus, se référer à l’article « Les ressourceries : du recyclage à la vente d’occasion » accessible dans le n°34 d’Echo Nature (novembre / décembre 2010).
Continuer la lecture

ACTUALITE

Les emballages plastique de retour chez Tropicana

Publié

au

Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

tropicana-univers-nature

Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

Continuer la lecture

ACTUALITE

Le taux de CO2 intègre la météo britannique

Publié

au

Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

guardian-carbone-450

Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

Continuer la lecture

ACTUALITE

C’est la semaine des alternatives aux pesticides

Publié

au

A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

Continuer la lecture

Tendance