INTERVIEW
J. Baillon du Groupe loup France (GLF)
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Question reçu par email – Est-il vrai qu’il y ait un loup dans les Pyrénées françaises ? Si oui, dans ce cas n’est-il pas probable qu’il s’agit d’un animal relâché, les loups vivant normalement en meute.
Jacques Baillon - Oui, c’est vrai. Nous avons publié dans notre bulletin « La Gazette de la Meute » un article complet sur cette question, signé par le conservateur de la réserve de Nohèdes où a été certifiée la présence de ce loup. C’est dans les Pyrénées Orientales. Il montre une structure génétique proche du loup italien. On n’en sait pas plus pour l’instant.
S’agit-il d’un loup provenant de la population « alpine » actuelle ou d’un loup d’Espagne ? On n’en sait encore rien, du moins à ma connaissance. Vu son comportement, il est peu probable qu’il s’agisse d’un loup relâché. Là encore la presse a été un peu vite en besogne en écrivant, carte à l’appui, qu’il arrivait tout droit des Abbruzes !
Mais le loup se réinstallera un jour davantage dans les Pyrénées, venant d’Espagne ou des Alpes, c’est quasi certain. Ce ne sera évidemment pas une réintroduction (!), mais un retour naturel, dont il faudrait, comme dans les Alpes se préoccuper dès maintenant…
Question reçu par email – Que pense le GLF de la suppression sytématique des loups trouvés ailleurs que dans les Alpes ?
Jacques Baillon - Le plus grand mal. Nous pensons que la protection intégrale du loup doit être effective partout en France, a fortiori dans les zones protégées (type parcs nationaux), qui soit dit en passant ne représentent que quelques % du territoire national. En tout état de cause, la régulation du loup ne peut envisagée, discutée, étudiée, que lorsque des attaques fréquentes surviennent sur des troupeaux alors que les mesures de prévention ont été mises en place et qu’elles ont échoué.
Question reçu par email – Comment se fait-il que même dans les parcs nationaux naturels, où la faune et la flore sont strictement protégées, on privilégie l’élevage (activité économique, polluante et dégradante à cause de trop grands troupeaux) à la place d’un animal sauvage théoriquement protégé par les parcs.
Jacques Baillon - Cette question pose le problème de l’histoire de la fondation des parcs. Ces parcs nationaux n’ont pas été enfantés dans le consensus général ! Il a fallu faire des concessions par rapport à l’idée de « sanctuaire pour la nature ». Donc, depuis le début, le pastoralisme est à sa place dans les parcs nationaux. Il y joue même parfois un rôle positif. Et parfois un rôle négatif (piétinement par exemple).
Pour l’instant, il faut que les hommes et la faune cohabitent. Et que nous continuions à défendre bec et ongles nos parcs nationaux et l’éthique qui devrait les animer tous.
Question reçu par email – Pourquoi n’oblige t’on pas les éleveurs à avoir un berger et un chien en permanence avec leur troupeau, en plus cela créerait des emplois ?
Jacques Baillon - Certains le font, d’autres n’ont pas les moyens. Nous avons apporté une petite pierre à l’édifice l’été dernier en proposant à deux éleveurs 6 écovolontaires (bénévoles) pour les aider, en collaboration avec A Pas de Loup. FNE l’a fait aussi, dans le Queyras, avec un aide-berger financé par un emploi jeune. Il y a eu d’autres initiatives que je connais moins. Je crois qu’il y en a eu en Savoie avec des emplois jeunes recrutés par un groupement pastoral.
Là évidemment est une des solutions. Mais il faut des sous, de la formation, et surtout la volonté de le faire. Il y a évidemment des tas de jeunes au chômage qui n’attendent que cela !
Question reçu par email – Suite à un voyage en Amérique du Nord, j’ai eu l’occasion de rencontrer des éleveurs et des bergers. Comme pour les éleveurs français, pour eux, un bon loup est un loup mort, mais néanmoins ils protègent généralement leurs troupeaux qui sont immenses et ne déplorent que peu de perte. Pourtant, en plus des loups, ils ont des ours, des coyotes et des pumas !!
Enfin, ils ne vivent pas aux crochets de la société, comme nos éleveurs avec leurs subventions. Alors, le problème du loup, et des grands prédateurs en général, n’est-il pas principalement français, et quelque part, l’expression d’un mal-vivre du monde rural ?
Jacques Baillon - Bien sûr, nulle part les éleveurs ne peuvent accepter de gaieté de coeur l’idée de voir leurs troupeaux menacés par des prédateurs. Ensuite viennent les différences de comportements. Ou on braille de manière stérile (comme souvent en France), où on cherche des solutions, comme au Canada ou aux Etats-Unis. Question de mentalité.
Quant au « mal-vivre » du monde rural, le loup n’y est pour rien. D’autres ont du mal à vivre, dans les banlieues urbaines par exemple, ou dans les pays pauvres, à qui l’on fait pourtant la leçon en matière de protection de l’environnement.
Un dernier mot sur les éleveurs de moutons : leur revenus sont inférieurs de 45% au revenu des autres agriculteurs. Ce n’est pas à cause des loups. Les syndicats agricoles pourraient peut-être s’occuper de ce problème et organiser la solidarité entre les agriculteurs « riches » et ceux qui survivent. Ce pourrait être un de leurs rôles, non ?
Question reçu par email – A votre avis, au XXIème siècle, la cohabitation entre les grands prédateurs, comme le loup, et une activité humaine importante, est-elle possible et durable ?
Jacques Baillon - Possible, oui. Difficile, oui. Souhaitable, oui. Durable : oui, sinon à quoi bon lutter ?
Question reçu par email – Etes-vous favorable au parc du Gévaudan, et qu’en pensez-vous (ainsi que du projet de parc de vision du Maire de St Martin en Vésubie, à proximité du parc national du Mercantour, ndlr) ?
Jacques Baillon - Nous préférons les loups en liberté. Mais nous avons des amis dans les parcs de vision comme celui du Gévaudan, de Ste Croix, d’Orlu etc.
Il faut reconnaître que cela correspond à une demande du public, et que le discours que tiennent les animateurs de ces zoos modernes est en général bon et favorable à la présence du loup en liberté en France. Il faut se souvenir que le fondateur du parc animalier du Gévaudan, Gérard Ménatory, s’est longtemps battu seul – en précurseur – pour réhabiliter le loup. Et que la présentation de ses loups – même captifs – a contribué à faire bouger les mentalités, alors que les milieux naturalistes traditionnels se désintéressaient de la question du loup.
En ce qui concerne St Martin de Vésubie, il y aura effectivement un enclos où l’on pourra voir des loups captifs. Mais il y aura surtout un « Centre du Loup » mi-musée, mi- lieu de rencontres et de travail qui devrait participer activement à la réhabilitation du loup. L’idée est de promouvoir une activité « macro-économique » autour du loup. Comme dans les Abruzzes, toutes proportions gardées. C’est donc, a priori une bonne idée.
Univers-nature – Demain, on vous donne carte blanche pour régler le problème du loup, que faites-vous, et pensez-vous réussir ?
Jacques Baillon - D’abord je fais un discours pour remercier Univers-Nature de m’avoir nommé Ministre du Loup. Ensuite, je trouve de l’argent (il y en a dans les milieux agricoles) pour mettre en place la réforme du pastoralisme. J’associe les éleveurs (financièrement) à la conservation durable du loup et je prends à témoin en permanence l’opinion publique que les loups de France sont placés sous la protection de la population rurale et sous la surveillance des naturalistes. Ensuite, tout baigne…
Univers-nature – Pour finir, et en prélude à votre conclusion, à la veille de la manifestation du 25 mars à Paris en faveur du loup, êtes-vous optimiste quant à l’avenir du loup en France ?
Jacques Baillon - Pour l’avenir du loup, difficile de lire dans le marc de café ! Il sera ce que nous en ferons, collectivement. Rendez-vous d’abord le 25 mars, puis le 15 avril 2000.
Difficile de faire une conclusion sans trop tomber dans la langue de bois. Je me bornerai à ces deux « petites phrases » :
- Soyons plus nombreux à défendre le loup, l’ours, le lynx, les oiseaux migrateurs (ou sédentaires) et plus unis. Même s’il y a des nuances entre nous.
- Ne soyons pas des « écolos intégristes » perçus par le monde rural comme des missionnaires ou des évangélistes citadins. Ce message ne passe pas dans le monde rural. On peut être compris dans ce milieu si l’on a un discours réaliste et loyal. Mais soyons aussi intransigeants. La protection de l’environnement, loups compris, est un devoir pour tous, citadins et ruraux.
Energie
Interview : le concept Ecowatt pour lisser les pics de consommation
ÉcoWatt Bretagne est une démarche éco-citoyenne et gratuite qui a pour objectif d’inciter les bretons à modérer leur consommation d’électricité, en particulier en hiver, le matin et entre 18h et 20h. Sandrine Morassi, responsable de la communication répond aux questions d’Univers Nature.
1/ Pouvez-vous nous présenter le concept d’Ecowatt ?
Le dispositif ÉcoWatt déclenche des alertes lors des périodes à risques, dans l’esprit des journées vertes, orange ou rouges de Bison futé, afin d’inviter tous les bretons à pratiquer les bons gestes énergie.
Pour recevoir gratuitement ces alertes (par mail, sms, appli mobiles…) et ainsi procéder aux Eco’gestes, il suffit de s’inscrire depuis le site internet dédié : www.ecowatt-bretagne.fr
Aujourd’hui, la démarche compte plus de 50 000 inscrits.
2/ Comment a t-il vu le jour ? Ce dispositif peut-il être étendu aux autres régions françaises ?
La démarche ÉcoWatt Bretagne a été initiée en novembre 2008 par RTE (Réseau de Transport d’Electricité), et ses partenaires (la Préfecture de Région Bretagne, le Conseil régional de Bretagne, ERDF et l’ADEME), pour répondre aux risques de coupures d’électricité en Bretagne, lors des pics de consommation.
Ce dispositif a été mis en place en raison de la fragilité électrique que connaît la Bretagne. En effet, avec une croissance de la consommation électrique supérieure à la moyenne nationale, la Bretagne est dans une situation fragile : véritable péninsule électrique, la région est située en « bout de réseau », l’électricité devant être acheminée sur de longues distances depuis les centrales principalement situées dans la vallée de la Loire. La production est par ailleurs loin de couvrir tous les besoins, la région ne produisant que 11% de l’électricité qu’elle consomme. Dans ce contexte, les risques de coupures peuvent survenir, lors des pointes de consommation en hiver, notamment en cas d’incident sur un moyen de production ou sur le réseau électrique.
Aujourd’hui, il existe en Bretagne et en région PACA (www.ecowatt-paca.fr), les deux seules régions en France qui connaissent une situation de péninsule électrique.
3/ Le but est de lisser les pics de consommation ? Comment cela fonctionne ?
Les risques de coupure interviennent lors des pics de consommation en hiver, qui ont lieu en Bretagne le matin et le soir (entre 18h et 20h). L’enjeu est donc d’inviter les bretons à procéder aux bons gestes sur ces instants, afin de contribuer à baisser ces pointes et donc à lisser la courbe de consommation sur la journée.
4/ Quels sont les résultats dont vous disposez sur les précédentes éditions ?
A titre d’exemple, nous avons pu évaluer que, lors de la vague de froid de février 2012, les effets des gestes des inscrits durant les 7 jours de froid, se sont traduits par une réduction de la consommation qui a pu atteindre jusqu’à 2 à 3% aux heures les plus chargées, l’équivalent de la consommation cumulée des villes de Quimper, Saint-Malo et Vannes.
5/ Quelles sont les principales actions que les particuliers peuvent mettre en place pour réduire leur consommation électrique ?
Pour réduire la consommation lors des pics, il existe des gestes simples à mettre en place à la maison ou sur le lieu de travail : il s’agit par exemple d’éviter pendant le temps de l’alerte d’utiliser la machine à laver, le lave-vaisselle ou le four ; pour le chauffage électrique, de baisser le thermostat…
6/ Quel rôle peuvent jouer les énergies renouvelables dans ce système ? Quelle part représentent les énergies renouvelables au niveau régional ?
Le déclenchement d’une alerte EcoWatt dépend des prévisions de consommation réalisées par RTE, à partir de plusieurs paramètres : consommation, production, disponibilité du réseau, météo. La production émise par les énergies renouvelables est donc prise en compte. Toutefois, du fait de son intermittence, cette production est plus difficilement prévisible qu’une production classique. Aujourd’hui, RTE dispose d’un outil IPES (Insertion de la Production Eolienne et photovoltaïque sur le Système). Installé dans les dispatchings (les « tours de contrôle de l’électricité »), cet outil permet de disposer d’une prévision de production éolienne et photovoltaïque heure par heure pour la journée en cours et le lendemain, en fonction des prévisions de vent et d’ensoleillement.
La production des énergies renouvelables en Bretagne en 2012 représentait 89% de la production totale d’électricité en Bretagne.
Habitat
Interview avec Vidal Benchimol, auteur de « Vers un nouveau mode de ville»
En 2007, dans un contexte de crise écologique et économique, Vidal Benchimol conçoit les « Écofaubourgs », un concept d’habitat collectif écologique. Il vient de publier l’ouvrage « Vers un nouveau mode de ville », aux Éditions Alternatives, co-écrit avec Stéphanie Lemoine qui souhaite dresser un état des lieux des tendances et un inventaire des pratiques contemporaines de la fabrique de la ville.
Votre livre s’appelle vers un nouveau mode de ville, quel est selon vous le visage de la ville contemporaine ?
En Europe, la ville contemporaine est en pleine transformation. Les élus et les urbanistes voient bien que les modèles d’aménagement fondés sur la séparation des fonctions urbaines (on mange d’un côté, on travaille ailleurs, etc.), et qui ont prévalu ces cinquante dernières années, ne marchent pas. Il faut inventer autre chose ! C’est ce à quoi s’emploie l’urbanisme durable, qui cherche à rendre la ville plus compacte, plus économe en ressources et plus solidaire…
Quelles sont les principales mutations (habitat, mobilité, mode de consommation) qu’opère la ville depuis quelques décennies ? En quoi la ville évolue à l’aune des problématiques environnementales ?
Les transformations les plus visibles ces dernières années sont liées à la nécessité de maîtriser l’énergie. Dans le bâtiment, cela se traduit par l’adoption de réglementations thermiques plus contraignantes. Depuis l’an dernier, la RT 2012 oblige ainsi les maîtres d’ouvrage à concevoir des bâtiments 4 fois plus performants qu’un immeuble haussmannien. De la même manière, les métropoles cherchent de plus en plus à encourager les alternatives à la voiture, que ce soit via l’offre de transports en commun et de vélos en libre service ou l’aménagement de zones 30. L’objectif est de grignoter petit à petit l’espace dévolu à la voiture, en vue d’un meilleur partage modal.
Quels sont les principaux défis qui attendent la ville actuelle pour devenir « durable » ?
L’adaptation au changement climatique, avec ce qu’elle implique d’incertitude, est l’un des premiers défis auxquels doit s’affronter la ville contemporaine. Pour y faire face, les villes ont tout intérêt à devenir résilientes : elles doivent diversifier leurs modes de production, leur approvisionnement, et apprendre à compter sur les ressources locales. D’où les projets d’agriculture urbaine qui fleurissent un peu partout, mais aussi l’essor des circuits courts et de la consommation collaborative…
Selon vous, quelles sont les initiatives actuelles les plus pertinentes pour la fabrique de l’espace urbain ?
Toutes celles qui s’opposent à l’aménagement « autoritaire » de la ville, et conçoivent l’écologie urbaine en relation étroite avec la démocratie locale. Si la fabrique de l’espace urbain n’est pas le fruit d’une négociation, et même pourquoi pas d’un conflit fécond entre décideurs et citoyens, elle a peu de chance de déboucher sur un cadre de vie vraiment durable. A cet égard, l’exemple des écoquartiers nord-européens est édifiant : ceux qui parviennent le mieux à concilier qualité de vie et économie de ressources sont nés d’une implication forte de leurs habitants, et parfois d’un bras de fer corsé avec la municipalité…
Quels sont les freins actuels au développement de la ville durable ?
Ils sont nombreux ! La crise économique, qui a partiellement détourné les citoyens des enjeux écologiques, en est un. Certains voient pourtant dans cette crise une conséquence de nos choix énergétiques. La ville contemporaine est aussi de plus en plus clivée socialement. Dans ces conditions, la mixité sociale, même avec ce qu’elle a de compliqué à mettre en œuvre, devient un véritable enjeu…
Habitat
« On ne peut plus construire aujourd’hui comme il y a quelques années ou décennies »
Olivier Silder et Philippe Bovet, deux spécialistes de l’énergie et de l’habitat viennent de publier l’ouvrage « Bâtiments performants. Des constructeurs relèvent le défi du réchauffement climatique » aux éditions Terre Vivante. Philippe Bovet a répondu aux questions d’Univers Nature sur l’enjeu que représente l’habitat dans la transition énergétique.
1/ Qu’est ce qui vous a motivé à écrire cet ouvrage ?
D’abord la rencontre avec Olivier Sidler, un des énergéticiens les plus compétents d’Europe et un excellent pédagogue pour toutes ces questions énergétiques. Ensuite connaître ces décideurs qui ont compris que la donne énergétique avait changé et qu’on ne peut plus construire aujourd’hui comme il y a quelques années ou décennies.
2/ Sur quels critères avez-vous sélectionné les bâtiments ?
Des critères essentiellement géographiques, afin que nous n’ayons Olivier et moi-même peu à nous déplacer. Tous les entretiens ont eu lieu dans un triangle Paris-Valence-Mulhouse. Olivier habite dans la Drome et moi à Bâle. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’exemples intéressants en Bretagne ou à Toulouse, mais pour nous cela évitait des déplacements inutiles et nous permettaient aussi d’être cohérents en matière d’énergie et de transports.
3/Quels sont les freins actuels à lever pour favoriser la transition énergétique dans ce secteur ?
Comme je l’explique dans l’introduction, la forte inertie des mentalités entraine une certaine difficulté pour mettre en place le changement. Aussi, on relève des freins réglementaires comme la garantie décennale (qui protège pendant 10 ans après la livraison l’acquéreur contre tout vice de construction) qui opère comme un frein à l’innovation, des freins liés à à la formation et au manque de compétences de certains corps de métiers ainsi que des difficultés de financement.
4/ Quel projet a particulièrement retenu votre attention ? Pourquoi ?
Tous sont intéressants car différents. De la maison individuelle rénovée à l’immeuble neuf de bureaux à énergie positive de la ZAC de Bonne. Cette diversité montre qu’un changement est possible dans tous les secteurs du bâti et rapidement si on le veut et si on s’en donne la peine.
5/ En moyenne, quel est le surcoût pour construire des bâtiments basse consommation ?
On doit ne pas parler de surcoût, mais de surinvestissement, mais avoir ensuite des factures énergétiques plus faibles. Il y a de multiples surcoûts acceptés et jamais remis en cause, comme les places de parkings en grande partie inutile dans les centres urbains bien desservis par les transports en commun. Ou encore une entrée d’immeuble en marbre, alors que d’autres matériaux peuvent être choisis. Et au delà, le dérèglement climatique nous oblige à agir. Quand quelqu’un se noie et qu’on doit lui jeter une bouée, on ne discute pas du prix de celle-ci.
6/ C’est quoi pour vous un bâtiment intelligent ?
C’est avant tout un bâtiment low-tech (et non high-tech) performant. Il ne faut empiler les systèmes énergétiques et avoir des bâtiments complexes.
7/ La prochaine RT 2020 qui généralisera le Bepos est-elle une réponse suffisante pour atteindre les objectifs de réduction de CO2 fixés par la France ?
Absolument pas puisque nous émettons du CO2 selon 4 axes: l’habitat, les transports, les achats et les déchets. Le bâtiment n’est donc qu’un des 3 secteurs. De plus le bâtiment neuf ne représente qu’1% du parc annuel de logement mis en chantier, il faut absolument s’attaquer à la rénovation du parc existant.