Energie
Des bactéries utilisées pour optimiser lextraction du pétrole
Sil est évident que le pétrole est tout sauf une solution davenir, cela ne justifie pas, pour autant, que lon gaspille inutilement les modestes réserves dont nous disposons. Lexploitation optimale des gisements pétroliers simpose en effet, aujourdhui, comme une donnée, non conseillée, mais malheureusement nécessaire en lattente de meilleures alternatives.
En matière dextraction pétrolière, on distingue trois niveaux de récupération. Tout dabord, la méthode dite « primaire » consiste à récupérer « passivement » une partie du pétrole grâce à la pression élevée existant dans le gisement. Mais, plus le gisement vieillit, plus la pression interne du réservoir diminue, jusquà devenir insuffisante pour assurer la récupération. On recourt alors à des méthodes de récupération dites « secondaires », procédés complémentaires visant à stimuler la production.
A lheure actuelle, on recense plusieurs techniques dextraction assistée de pétrole. Pour modifier la pression de fond, on peut ainsi injecter du gaz. Cest la méthode du « gaz lift », comptant parmi les plus répandues bien que peu bénéfique à lenvironnement. Mais, on peut également injecter de leau ou recourir à des pompes immergées en fonds de puits. Pourtant, à en croire la société de conseil ALCIMED, ces méthodes dextraction traditionnelles ne permettent de récupérer que 30 % en moyenne des réserves présentes dans les gisements.
Ce constat a amené les compagnies exploitantes à sorienter vers des voies plus complexes de récupération dites « tertiaires », intervenant sur la viscosité des fluides ou la diffusion à lintérieur du gisement via linjection de CO2, de vapeur ou de composés tensioactifs. Jusqualors délaissés car non viables économiquement parlant, ces procédés ont trouvé un regain dintérêt face aux cours élevés du pétrole des dernières années et au vieillissement des gisements exploités. Daprès ALCIMED, 70 % de la production pétrolière mondiale provient de champs matures (1).
Peu connue bien quexpérimentée depuis les années 1920, la récupération assistée du pétrole par procédé microbien est une de ces voies détude « tertiaires ». Elle consiste à injecter des micro-organismes, généralement des bactéries, dans les puits avec des nutriments afin de leur faire synthétiser des composés chimiques in situ. Ces micro-organismes peuvent, entre autres, provoquer lémulsion eau/pétrole, réduire la viscosité des huiles lourdes et augmenter la pression dans le réservoir par production de CO2. Cette alternative savère, en outre, moins polluante que ses équivalents, certaines bactéries ayant la capacité doxyder certains composés dangereux pour lenvironnement et corrosifs pour le matériel de forage.
Mais, bien quelle progresse sans cesse du fait des avancées de la biotechnologie moderne, la récupération assistée du pétrole par procédé microbien conserve une part dincertitude. Dune part, elle doit assurer la survie des bactéries au sein des réservoirs, milieux hostiles par excellence (haute salinité, température et pression). Dautre part, le risque reste présent de voir se développer des micro-organismes défavorables à lexploitation pétrolière. Néanmoins, alors quune augmentation de 5 % du taux de récupération actuel reviendrait à récupérer léquivalent de notre consommation actuelle pendant vingt ans selon Vanessa Godefroy, responsable de lactivité Energie dALCIMED, le défi vaut le coup dêtre relevé. Mais que cela naille pas nous faire retomber, pour ne pas dire persister, dans notre aveuglement car, cest un fait, le pétrole est une denrée non renouvelable. Doù une échéance inéluctable quaucune technologie, aussi poussée soit-elle, ne pourra éviter.
1- On considère quun champ devient mature lorsque sa production commence à décliner. Le terme de champ désigne un ensemble de gisements exploités avec des procédés similaires.
ACTUALITE
Les territoires sont les acteurs clés de la production locale d’énergie
L’avenir de la production d’énergie en France trouvera tout son potentiel dans les territoires qui la composent.
La production locale d’énergie répond à une volonté sociétale souhaitant renforcer la responsabilité des acteurs locaux. Ces derniers développent d’ores et déjà les expertises qui accompagneront la transition énergétique. Solaire, éolien ou encore biomasse sont des technologies qui ont été impulsées par les tissus territoriaux des régions et des intercommunalités.
La diversification nécessaire des sources d’énergie place les territoires au premier plan dans la maîtrise énergétique nationale. Les chiffres viennent confirmer cette tendance : les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 23% de l’énergie finale en France, l’objectif est de les porter à 32% en 2030.
Une expertise garantie par les territoires afin d’assurer la transition énergétique
En matière d’énergie, les ressources locales sont les plus adaptées pour répondre aux besoins d’un quartier, d’une ville et de communes satellites. Le secteur de la construction offre des exemples très concrets comme les bâtiments à énergie positive.
Dans ce sens, régions et intercommunalités construisent des partenariats avec des acteurs privés. Ces réseaux constituent les intelligences collectives qui travaillent à partir des spécificités de chaque territoire. La production locale d’énergie d’EDF participe pleinement à cette évolution. L’opérateur historique s’est placé au côté des régions depuis le début de cette prise de conscience écologique, proposant aux acteurs locaux une pluralité d’expertises afin de les accompagner dans la transition énergétique.
Les acteurs locaux répondront aux enjeux de demain
Les territoires suivent une tendance éco-citoyenne oú le consommateur adopte une démarche responsable et informée. Dans cette perspective, les collectivités territoriales occupent une position stratégique, nourrissant le lien entre état et éco-citoyenneté. Elles sont essentielles pour mettre en avant une dynamique où l’économie respecte l’écologie. Les valeurs sous-jacentes à la production locale d’énergie sont ancrées dans les mots responsabilité, solidarité, confiance et partage. Les territoires s’inscrivent dans ces aspirations sociétales, ils transmettent l’image la plus proche et la plus forte d’un état définissant les possibilités énergétiques du futur. A la fois exemples et forces de proposition, les collectivités se présentent comme les acteurs clés de la production locale d’énergie. Leurs potentiels uniques permettra de maîtriser la stratégie et l’autonomie énergétique propres aux ressources de chaque territoire.
ACTUALITE
L’électricité, le sujet d’actu en été ?
Le premier juin 2019, avec une hausse du tarif réglementé proche de 6 %, EDF tremblait-elle pour ses 25,3 millions de clients (à fin 2018) encore abonnés au tarif bleu ? La saison étant particulièrement propice au changement et le marché remplis de compétiteurs, ces 23,5 millions d’abonnés au bleu allaient-ils tous basculer sur les nouveaux entrants ? Chaque consommateur allait-il changer et choisir son fournisseur d’énergie ?
À la fin mai, donc quasiment au même moment, était publié un sondage (réalisé en mars) par l’institut CSA pour le comparateur d’offres LeLynx.fr qui annonçait que 56 % des personnes interrogées ne savaient pas que leur facture allait augmenter. Entre temps, les médias communiquèrent largement sur l’augmentation du prix de l’électricité à grands coups de baisse du pouvoir d’achat. Cependant, l’étude révélait aussi que nombreux seraient le consommateurs qui profiteraient de l’augmentation pour changer de fournisseurs.
Les paradoxes de l’électricité d’été
Premier paradoxe, ce n’est pas l’augmentation des tarifs qui favorise les résiliations d’abonnements par milliers, mais… les congés scolaires. En effet, l’été est le moment le plus intense de l’année pour… les déménageurs. Qui dit nouveau nid douillet, dit… nouveaux contrats (et résiliation des précédents).
Le second paradoxe. Toujours en juin 2019, les médias nous rappelèrent que la chaleur estivale engendre des records de production énergétique. Par exemple, le jeudi 27 juin à 12H40 avec une consommation de 59.460 mégawatts, nous égalions presque le précédent « record » saisonnier du 22 juin 2017 (59.500 MW), chiffre RTE. La faute à qui ? Aux ventilateurs et autres climatiseurs. Plus il fait chaud, plus on refroidit notre intérieur en réchauffant l’extérieur…
Elle est verte mon électricité…
… et souvent moins chère ! Oui certains fournisseurs s’engagent à ce que votre consommation soit compensée par l’injection d’énergie d’origine renouvelable à volume identique. Faut-il se jeter sur ses offres ? Pas obligatoirement : on pourrait imaginer qu’en achetant son électricité à A, ce fournisseur de part ses engagements se force à verdir son réseau. Et bien non. En fait A, il va acheter des Garanties d’Origine (GO) à B. Le GO correspond à un MWh d’électricité d’origine renouvelable produit mensuellement dans la centrale d’électricité de B. Donc si B injecte 10MWh d’énergie renouvelable dans son réseau électrique, il peut vendre 10 GO au fournisseur A qui lui est installé ailleurs.
En conclusion
La plupart des acteurs énergétiques sont sur les rangs pour capter des nouveaux client, et l’été est particulièrement propice aux changements de fournisseurs. Engie, Total, EDF, mais aussi Casino tous alignés pour la course à la signature de contrats. Avec comme arguments le coût, les services ou encore une offre « verte ». Vous avez maintenant quelques cartes en main pour choisir le prestataire qui correspondra le plus à vos attentes.
ACTUALITE
Le Vatican en route vers le tout électrique
Dans leur résidence d’été, les papes Benoît XVI et son successeur François Ier, se déplacent aussi en papamobile. Il ne s’agit cependant pas du même modèle qui leur permet de traverser la foule lors des grands évènements publics, celui qui, depuis l’attentat dont Jean-Paul II a été la cible en 1981, est équipé d’une verrière pare-balle. Nous parlons là d’un exemplaire plus classique, où le souverain pontife peut s’installer dans de confortables sièges en cuir. Et bien devinez quoi : en 2012, c’est une voiture électrique française, la Renault Kangoo ZE, spécialement modifiée et aménagée dans des ateliers de la Mayenne, qui a été offerte au Pape par Carlos Ghosn.
Depuis l’annonce hautement symbolique de la conversion à la mobilité électrique du chef de l’Eglise catholique, le Vatican a persisté dans la voie des énergies propres : des panneaux solaires sur les toits du micro-Etat, dont l’installation a débuté en 2008 et s’est poursuivie ensuite, fournissent aujourd’hui 20% de l’électricité consommée là-bas, ce qui en fait le pays qui produit le plus d’énergie renouvelable au monde par habitant. Vous penserez peut-être qu’il est plus facile d’atteindre de tels sommets lorsque le pays en question ne détend que sur un demi-kilomètre carré et qu’il ne recense que 804 habitants (ce qui en fait évidemment le plus petit de la planète), mais tout de même.
Le Vatican ne semble pas vouloir s’arrêter en si bonne voie puisqu’il vient de signer un contrat avec le fournisseur d’électricité italien Enel X pour l’installation d’une vingtaine de bornes de recharges pour véhicules électriques. Vingt bornes de recharges sur un espace de 0,44 kilomètres carré qui propulseront immédiatement le Vatican en tête des pays les mieux équipés pour la mobilité électrique. D’ailleurs, le gouvernement vient aussi d’annoncer la conversion de la flotte de véhicules des Postes Vaticanes à l’hybride et à l’électrique.
A ce rythme là, et même si rien n’a été annoncé, la prochaine étape se dessine : appliquer à tout le territoire national les règles en vigueur dans certains centre villes qui ont instauré le péage urbain pour restreindre leur accès aux véhicules polluants. Après tout, depuis 6 mois, la ville de Madrid vient de prendre une telle décision, pour une zone de 5 kilomètres carré. 10 fois plus grande que tout le Vatican.
Sachant cela, pour imaginer le micro-Etat comme devenant le premier au monde à devenir 100% mobilité électrique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.
Photo : GaryCampbellHall/Flickr/CC