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Le corbeau freux
Le corbeau freux
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Le chant du corbeau
Comme la plupart des autres oiseaux, le corbeau freux possède un organe qui lui permet d’émettre des sons : la syrinx. Cet organe se situant à la jonction des bronches et de la trachée, la contraction des muscles du thorax et de l’abdomen provoque un flux d’air qui fait vibrer les membranes de la syrinx.
Ses croassements sont suffisamment caractéristiques pour être facilement reconnaissables. Ils sont plus nasillards et moins rauques que ceux de la corneille noire, et moins caverneux et graves que ceux de son cousin : le grand corbeau.
En outre, notons que plusieurs verbes désignent son chant, on considère ainsi qu’il raille, croaille, croasse ou graille.
La vie de groupe
Le corbeau freux est un oiseau grégaire qui ne vit qu’au sein d’une communauté, appelée corbeautière, plus ou moins importante selon les saisons. Ces communautés varient d’une dizaine d’individus à plusieurs milliers pour les plus importantes, ce qui n’est pas sans poser de problème lorsqu’elles vivent à proximité d’habitations.
Tout ce « petit monde » prend place sur la cime de grands arbres, de préférence des peupliers, en pleine vallée ou au centre des villes, en tout cas à proximité d’un garde-manger. Ces colonies de corbeaux freux se regroupent chaque nuit dans leur dortoir, au grand dam des riverains, leurs croassements pouvant devenir assourdissants. De plus, étant un oiseau très joueur, les soirées aux abords du dortoir se transforment vite en cour de récréation très bruyante. Ces dortoirs se densifient plus encore l’hiver car, si en France les corbeaux freux sont sédentaires, il n’en va pas de même pour les populations de l’Europe de l’Est. A la recherche d’un peu de chaleur, elles migrent et fin octobre une partie d’entre elles vient partager la vie de groupe de nos corvidés nationaux.
Le corbeau freux vit en groupe, mais loin de lui le concept de la polygamie. Il vit exclusivement en couple et c’est à l’âge de 2 ans que sieur corbeau courtise sa belle en émettant ses croassements les plus doux. Pour faire savoir qu’elle est tombée sous le charme, madame accepte la becquée de son mâle : au choix, une belle larve en bouillie ou les entrailles d’un petit mammifère trouvé mort. Les amoureux ainsi unis resteront ensemble jusqu’à la mort. La période de nidification se situe entre mars et juillet. Le nid est une structure massive faite de branches, renforcée avec de la terre, tapissée de brindilles et de paille, installée en haut des arbres dans les dortoirs. Le corbeau freux réemploie souvent d’anciens nids qu’il consolide chaque année. La femelle y pond 3 à 6 œufs, d’un vert bleuté, taché de sépia ou de gris, qu’elle couve 17 à 20 jours. Durant ce laps de temps, son compagnon la nourrit grâce à la poche jugulaire située à la base du bec qui sert à transporter les aliments.
Une fois éclos, les jeunes, appelés corbillats, se font nourrir par leurs parents, avant d’effectuer leurs premiers vols une trentaine de jours après l’éclosion. L’émancipation intervient au bout d’une soixantaine de jours.
Pour les corbillats, la voltige aérienne est une occupation privilégiée. Ils peuvent ainsi grimper haut dans le ciel pour se laisser tomber comme une pierre, et enchaîner pirouettes, passage sur le dos et autres figures étonnantes. Contrairement à leurs parents, les becs des corbillats sont noirs, et c’est entre dix et quinze mois seulement que la région nasale se dénude pour laisser apparaître la peau blanchâtre caractéristique.
Un intellectuel
Proportionnellement à sa taille, le corbeau freux possède un gros cerveau, et de nombreuses observations, tant en milieu naturel qu’en laboratoire, ont permis de démontrer son aptitude à se servir d’outil ou à profiter de situations données pour parvenir à ses fins (corbeaux utilisant le passage de voitures pour briser les noix dont ils se régalent, etc.).
A table !
Le premier repas a lieu dès l’aube, les corbeaux quittent alors le dortoir à la recherche de leur pitance. Ils n’hésitent pas à faire jusqu’à une dizaine de kilomètres. L’un des principaux atouts du corbeau freux tient à opportunisme alimentaire. Omnivore, son alimentation varie selon les saisons et les régions. Ainsi, durant la période d’élevage des corbillats, insectes et vers de terre sont associés à une alimentation végétale dont la proportion augmente avec l’âge des jeunes. En dehors de cette période, le régime est surtout végétarien : grains de céréales en germination (essentiellement du maïs) et fruits divers.
Sa prédilection pour les graines perdues, après la moisson ou en germination d’automne, fait que les agriculteurs le qualifient volontiers de nuisible, même si le corbeau freux n’hésite pas à ajouter à ce menu quelques petits rongeurs préjudiciables aux récoltes et, même, parfois des charognes.
Par ailleurs, son opportunisme alimentaire fait qu’il n’hésite pas à fréquenter les décharges ou à faire les poubelles…
Le corbeau freux : classé nuisible
Le corbeau freux figure sur la liste nationale des animaux dits « nuisibles »depuis 1988. Si les tirs dans les dortoirs sont interdits, il peut être tiré comme n’importe quel gibier durant la période de chasse légale et, sur décision du préfet, au cours d’une période complémentaire. Par ailleurs, comme tout « nuisible », le corbeau freux a le triste privilège de pouvoir être piégé tout au long de l’année.
Corbeau et légendes
Terminons ce dossier en rendant à César ce qui est à César ou, plus précisément, ce qui est au corbeau au corbeau. Tout et son contraire a été dit à son sujet. Nous vous proposons un petit tour des innombrables légendes, à travers les Ages et les civilisations, qui le concerne.
Dans la chrétienté
Le corbeau apparaît à plusieurs endroits dans la Bible et partage la vie de nombreux Saints. Ainsi, dans la Genèse, en allant vérifier si la terre réapparaît après le déluge, il devient un symbole de perspicacité.
Il apporte du pain dans le désert au prophète Isaïe, ainsi qu’aux ermites Antoine et Paul. Certains saints chrétiens sont même accompagnés de corbeaux : Benoît, Boniface, Oswalde et Meinrad, tandis qu’il défend Saint Vincent de l’attaque de carnassiers.
Dans la mythologie grecque
Le Corbeau est consacré à Apollon, mais, bien qu’il soit son compagnon préféré, le Dieu grec n’est pas toujours tendre. La légende veut que le plumage, originellement blanc, du corbeau devînt noir suite à une malédiction lancée par Apollon, pour le punir de ses indiscrétions.
Dans les mythologies germanique et nordique
Le Dieu Odin est toujours accompagné de Hugin (Esprit) et Munin (Mémoire), ses deux corbeaux messagers. Ils survolent la terre du milieu chaque jour et, chaque soir, ils rapportent à Odin ce qu’ils ont vu et entendu.
Dans les traditions celtiques
Le corbeau est à la fois un oiseau céleste et solaire, ainsi qu’un oiseau des ténèbres et de la partie sombre de nous-même. L’expression Irlandaise » posséder la sagesse du corbeau » signifie avoir la connaissance suprême.
En Ukraine
Le corbeau, au paradis, possédait un plumage multicolore, mais après la chute d’Adam et Eve, il s’est mis à manger des charognes, et ses plumes sont devenues noires. Cette légende dit aussi que le corbeau retrouvera sa beauté et un chant harmonieux à la fin des temps, dans un paradis nouveau.
En Chine et au Japon
Le corbeau est considéré au Japon comme un symbole d’amour familial. Il est également considéré comme un oiseau de bonne augure, qui annonce la victoire aux guerriers et symbolise leur vertu.
En Chine, il est considéré comme un oiseau solaire. Ce sont en effet 10 corbeaux qui se sont envolés du mûrier du levant pour apporter la lumière au monde. Depuis, cet oiseau est l’emblème des empereurs chinois. Pour l’occasion, il a 3 pattes, symbolisant le déroulement du cycle solaire sur une journée : lever, zénith et crépuscule.
Dans la tradition Maya
Le corbeau est le messager du Dieu du Tonnerre et de la Foudre.
En latin
Le corbeau est un symbole de l’espoir, son croassement répétitif voulant dire « demain, demain ».
En Afrique Noire.
Le corbeau possède un rôle de guide et d’esprit protecteur, puisqu’il prévient les hommes des dangers qui les menacent.
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Un son, non des sons, la nature est pleine de chants et cris
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Les sons de la nature
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Dans la nature, le chant des oiseaux laissent place à de nombreux sons et cris d’ animaux lorsque la nuit arrive. Dans l’obscurité notre aptitude à capter des sons est étonnante, celui qui a passé une nuit en forêt le sait bien.
Si l’observation d’animaux sauvages est un privilège rare, notre oreille capte leur présence.
Dans cette page, Univers-nature et les éditions Chiff-Chaff vous propose de fermer les yeux et au calme, d'écouter... le son des insectes, des mammifères, des oiseaux, des batraciens... classé par milieu naturel.
dans le ciel
dans la forêt
dans la campagne
– la tempête
– l’alouette
– l’hirondelle de fenêtre
– la chouette hulotte
– le pic vert
– le roitelet huppé
– la tourterelle des bois
– le verdier d’Europe
– une branche qui grince
– le blaireau
– le brame du cerf
– le chevreuil
– le grillon des bois
– le lynx
– le renard
– le sanglier
– le termite
– le criquet des clairières
– la grande sauterelle verte
– la grande cigale commune
– le grillon provençal
à la montagne
à la mer
dans les zones humides
– le bouquetin
– le chamois
– le loup
– la marmotte
– la mer calme
– la baleine grise
– la baleine boréale
– le cachalot
– groupe de cachalots
– le dauphin
– le globicephale noir
– le macareux moine
– le marsouin
– le narval
– l’orque
– le phoque gris
– le pingouin
– le rorqual
– le crapaud calamite
– la grenouille verte
– le flamand rose
– la loutre
– le ragondin
– la rainette verte
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"Nature"
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Dossier sur la salamandre, un amphibien urodèle
La salamandre tachetée
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Salamandra salamandra
Fiche d’identité
– classification : amphibien
– famille : urodèle
– alimentation : vers, mollusques, insectes, etc…
– habitat : proximité des ruisseaux, sources, lacs…
– moeurs : crépusculaire et nocturne
– reproduction : ovovivipare (l’incubation des oeufs se fait dans les voies génitales de la femelle)
– longueur : 20 cm en moyenne, plus rarement 25
– longévité : 25 ans maximum
– maturité sexuelle : environ 4 ans
– prédateurs : hérisson, couleuvre à collier…
– distribution : Europe centrale et méridionale
Comment la reconnaître
Ce petit animal facilement reconnaissable pourrait par sa forme, être confondu avec un lézard, mais la salamandre est dodue, brillante, et de couleur noir tachetée de jaune. Les dessins qu’elle porte sur son dos sont en quelque sorte sa carte d’identité, en effet chaque salamandre possède un dessin différent, celui-ci ne variant pas dans le temps.
Sa morphologie
Sa peau fine, est constituée de plusieurs couches. La couche superficielle tombe environ tous les mois ( c’est une mue), elle commence à se détacher près de la bouche, et glisse ensuite le long du corps.
Sa peau très vascularisée contient de nombreuses glandes, dont certaines lui permettent de maintenir l’humidité corporelle qui lui est nécessaire. Une autre glande produit un venin laiteux irritant, qu’elle rejette lorsque un danger se présente (glande parotoïde, qui se trouve entre ses yeux).
Ses pattes au nombre de quatre sont pourvues de doigts (4 sur les mains et 5 sur les pieds).
A l’âge adulte, elle a des poumons, et son odorat est très développé, lui permet de dénicher une proie hors de son champ de vision, située à quelques mètres d’elle (surtout les lombrics dont elle raffole) qu’elle peut ainsi « croquer » à belles dents (dentition sur les 2 mâchoires).
Sa reproduction
Vers la fin de l’été ou au début du printemps, le mâle va venir à la rencontre de la femelle et se placer sous elle (elle se retrouve sur son dos) il n’y a pas de pénétration, juste un frottement. Le mâle, va émettre des spermatozoïdes regroupés en spermatophore que la femelle va absorber avec son cloaque. L’accouplement dure entre 15 et 30 minutes et la fécondation est interne.
La gestation, mal définie, est assez longue (plusieurs mois).
La naissance a lieu parfois en octobre, mais plus fréquemment après l’hibernation en mars. La femelle libère dans l’eau, par son cloaque, des larves bien développées (entre 10 et 35, parfois beaucoup plus) de 3 cm de long. Exceptionnellement, il arrive que la femelle expulse les larves encore dans leur oeuf, l’éclosion ayant alors lieu dans les secondes qui suivent.
Les larves naissent dans un milieu aquatique où l’eau est peu profonde. Elles ressemblent à des petits tritons avec 4 membres, et possèdent au départ de leur vie une respiration branchiale, ainsi qu’une nageoire caudale. Elles sont facilement reconnaissables grâce à leur couleur jaune au niveau des pattes.
La salamandre qui possède des poumons après sa transformation, ne peut aller dans l'eau qu'à une seule condition : il faut qu'elle ait pied, pour ne pas se noyer !
Petit à petit la métamorphose va se faire, les pattes et les poumons vont se développer, et les larves vont se préparer pour sortir de l’eau et avoir une vie terrestre. La métamorphose dure de 2 à 6 mois, selon les régions et parfois plus en montagne. Une fois sortie de l’eau, notre salamandre n’y retournera que pour donner naissance à ses petits.
Moeurs
Elle aime surtout sortir la nuit, et après les pluies orageuses. Elle passe la majeure partie de sa journée cachée dans des endroits frais et humides, (sous une vielle souche d’arbre, pierre, caverne, etc…), elle y passe aussi l’hiver d’octobre à mars, où elle hiberne.
On peut la rencontrer quelquefois le jour, lorsque pour mettre au monde ses petits, elle cherche un point d’eau.
Son prèsent
Bien que protégée, elle est comme beaucoup d’animaux, en voie de disparition, le déboisement, la pollution des eaux, sont en partie responsables, mais les voitures ont aussi leur part de responsabilité.
Dans certaines régions des initiatives sont prises. Las de retrouver les salamandres, grenouilles et autres amphibiens écrasés sur les routes, l’O.N.F et diverses associations ont aménagé les bas-côtés en barrages munies de seaux. Lorsque les amphibiens veulent traverser, ils longent la paroi, tombent dans un des seaux, et se trouvent piégés. Le matin il suffit de récupérer le seau avec tous ses occupants, et de traverser la route pour les y déposer de l’autre coté.
Grâce au système des barrages sur le bas-coté, plusieurs milliers d'amphibiens échappent à la mort chaque année.
Croyance
Auparavant, on pensait que les salamandres étaient incombustibles et vivaient dans le feu.
Faune
De qui, la chauve-souris ou la poule, faut-il s’occuper ?
Environnement
L’une est menacée de disparition, l’autre se retrouve entassée avec 100 000 autres congénères dans un hangar. Face à la multitude des urgences, faut-il placer des priorités dans nos réflexions, à savoir : est-il plus important de préserver les espèces au nom de la biodiversité, ou de mettre fin aux souffrances animales causées par l’Homme ?
L’un n’empêche pas l’autre, me direz-vous, alors pourquoi sentons-nous une certaine division entre les naturalistes d’un côté, et les protecteurs des animaux de l’autre ?
Révolte et passion pour le monde animal
De très nombreuses associations de protection animale sont spécialisées pour une cause très précise et correspondant à une vision très imagée de la souffrance animale : pour l’une, ce sera le combat pour l’abolition du foie gras ou de la corrida (sadisme, agonie…), pour l’autre, celui pour promouvoir des cirques sans animaux (enfermement, esclavage…) ou encore pour l’interdiction de l’expérimentation animale (stress, torture…).
D’autres associations de terrain s’attachent plus particulièrement à soigner les animaux blessés ou à accueillir dans les refuges des animaux abandonnés ou maltraités.
Il en va, pour toutes ces associations, de la protection de l’animal en tant qu’individu, avec une motivation généralement basée sur la révolte face à une souffrance considérée comme injuste.
Parallèlement à ces combats, d’autres auront une conception plus naturaliste et se mobiliseront pour pérenniser des espèces protégées dans un souci de biodiversité. Là encore, c’est l’imaginaire qui va souvent orienter l’engouement pour tel ou tel animal : ainsi les baleines, les dauphins, ou encore de nombreux oiseaux, vont-ils bénéficier d’une bonne image et provoquer l’empathie. Parallèlement, le thon rouge, aussi protégé soit-il en tant qu’espèce, est avant tout considéré en tant que « stock » de nourriture, et la souffrance du poisson que l’on pêche ne mobilise guère les foules.
Ces amoureux de la nature sont, pour la plupart, animés par une passion et une fascination pour ces espèces, et c’est tout naturellement qu’ils souhaitent protéger ces êtres qu’ils admirent.
Une même solidarité ?
Protecteurs des animaux et défenseurs de « la faune » ne doivent pas se sentir opposés. Il n’y a pas les bons protecteurs d’un côté et les mauvais de l’autre, il n’y a pas les « radicaux » d’un côté et les « modérés » de l’autre. Il y a des personnes qui, en fonction de leur sensibilité, de leur expérience, s’orienteront vers tel ou tel aspect de la cause animale, vers telle spécialisation ou vers telle généralité. Tous sont les composantes d’une même solidarité pour le monde animal, les premiers s’attachant à défendre l’animal exploité par l’homme, les seconds tentant de préserver les animaux libres de l’expansion humaine.
Une Terre
pour
tous
Enfin, faut-il toujours garder à l’esprit qu’un troisième aspect du monde animal nécessite d’être défendu avec autant d’énergie, c’est la notion de « lieux de vie », ou habitats, afin que ces animaux que nous défendons puissent trouver refuge dans un espace qui corresponde à leurs besoins.
Chaque année l’urbanisation, l’industrialisation et l’infrastructure des transports suppriment et fragmentent des millions d’hectares de terres cultivables et d’espaces naturels aux dépens des lieux de vie des espèces animales.
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