INTERVIEW
Interview du ROC, défense des non-chasseurs et de la nature
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Univers-nature – Faites-vous une distinction entre les différentes pratiques de chasse, entre le chasseur posé dans son siège qui attend les animaux qu’on lui rabat, et le chasseur seul avec son chien ?
Nelly Boutinot - C’est une image d’Epinal, le chasseur qui part dans la nature, seul avec son chien. Je suppose bien qu’au début du siècle, les agriculteurs qui n’avaient pas de loisir et peu de moyen, prenaient leur chien, pour aller dans leur propre champ tuer le lièvre ou le lapin, si cela s’était perpétué, il n’y aurait jamais eu le ROC. Je vous ai dit que le ROC était né de ces dérives multiples que connaît le monde de la chasse, et par conséquent, oui nous faisons des différences, même si tous ont le fusil et tuent des animaux.
Il y a des degrés, on ne peut pas réduire le chasseur à sa caricature, ni à l’exemple passéiste du paysan dans son champ tirant le lapin du dimanche. Entre les deux, il y a des portraits de chasseurs vraiment tous très différents.
Déjà, ceux qui respectent la biologie des espèces, qui sont prêts à ne plus chasser en période de retour des oiseaux migrateurs ou en période estivale (la nature est une vaste maternité en été) sont de notre point de vue, plus respectables que ceux qui veulent à tout prix faire des cartons sur des oiseaux qui ont encore éventuellement des petits cachés dans la végétation, ou qui veulent tirer la tourterelle à tout prix lorsqu’elle remonte au mois de mai.
Univers-nature – Que pensez-vous de l’argument « sans les chasseurs le gibier pullulerait » ?
Nelly Boutinot - Vous parlez des chasseurs qui disent que sans eux le gibier, terme cynégétique que je n’aime pas, pullulerait, mais il y a aussi les chasseurs qui disent « sans nous il n’y aurait plus de gibier », donc quel est celui qui a raison?
Très souvent c’est ni l’un ni l’autre.
De toute façon, les chasseurs n’ont comme justification que le plaisir, d’ailleurs certains le reconnaissent. En plus n’ayant pas la connaissance de toutes les espèces, surtout lorsqu’elles sont migratrices, ils tirent dans le tas, c’est la manne venue du ciel.
Personne ne peut dire avec précision, qu’il n’y a pas un risque à chasser telle ou telle espèce. Prenons l’exemple du pigeon migrateur américain, il existait par milliards d’individus, on le chassait parfois au canon, il y en avait tellement que l’on se disait : bah on peut y aller ! – résultat, il n’y en a plus un au monde, donc, même lorsqu’une espèce est en très forte densité, elle peut disparaître très vite.
Bien entendu, d’autres conditions que la chasse s’ajoutent, et sont souvent négatives, comme la pollution ou le problème climatique. On ne peut rien face aux problèmes climatiques, ou tout au moins on ne pourra agir que dans le futur, car l’homme n’est pas forcément innocent des problèmes climatiques, même chose pour la pollution, on ne la réglera pas en soufflant dessus; donc que s’y ajoute la chasse, pour nous le slogan est facile » la chasse en plus, c’est la chasse en trop ».
Univers-nature – Votre activité est-elle uniquement nationale ou avez-vous également des engagements sur le plan international ?
Nelly Boutinot - Vous savez il faut toujours balayer devant sa porte avant de vouloir donner des leçons aux autres. La chasse en France est un problème important et complexe, qui nécessite beaucoup de temps et d’investissement, donc notre association a pour ambition première de révéler, et d’essayer d’améliorer la situation en France. Toutefois, cela ne nous empêche pas de prendre position sur des sujets extérieurs à l’hexagone, mais le moins possible, et lorsque l’on ne peut pas faire autrement.
Les oiseaux migrateurs appartiennent à l’Europe et non pas aux seuls chasseurs français, les oiseaux passent de pays en pays sans connaître les frontières et leur dimension internationale est à prendre en compte. Donc nous avons des interventions au niveau européen, devant la commission de Bruxelles par exemple, mais aussi auprès des associations, d’ailleurs il existe une fédération européenne des mouvements d’opposition à la chasse. Pour conclure, le ROC est surtout français, mais il est ouvert sur le reste du monde.
Univers-nature – La législation sur la chasse en France est en pleine évolution, principalement suite aux dernières décisions du Conseil d’Etat et de la cour européenne, qui rendent illégales la loi Verdeille et la chasse de nuit. Avec le sénat qui essaye dans l’urgence de faire adopter une loi, qui entre autres, veut légaliser la chasse de nuit dans 42 départements, et un député chasseur, chargé par le 1er ministre d’établir un nouveau projet de loi pour l’an 2000, peut-on être optimiste?
Nelly Boutinot - Il est vrai qu’en France on évolue très lentement et l’on revient souvent en arrière. Au niveau de la chasse, les associations de protection de la nature dénoncent depuis longtemps toutes ces dérives, ainsi que tout ce qui est écologiquement insupportable.
Je pense que l’opinion publique est du côté des défenseurs de la nature, de la vie. Bien sûr elle est souvent silencieuse, et elle ne descend pas dans la rue parce qu’elle ne défend pas ses propres intérêts comme le font les chasseurs quand ils viennent à Paris. Mais elle a une haute idée de la nature, de plus en plus de personnes pensent que la défense de la nature est importante, évidemment il y a des priorités sociales qui font que cela reste souvent au second plan, mais je pense que si le gouvernement néglige les aspirations contemporaines de plus de respect de la nature, de plus de place pour les non-chasseurs avec toutes les activités économiques que cela peut générer et qui sont brimées par l’existence de la chasse telle qu’elle se pratique, le gouvernement sera à côté de la plaque et cela ne sera qu’un feu de paille pour les chasseurs. Mais bon, rien n’est encore fait, et il appartient aussi aux non-chasseurs de se révéler, les associations sont là pour dire les choses, mais il faut qu’elles soient davantage soutenues par un mouvement d’opinion, ça compte, et puis il faudrait aussi puisque les élections sont des périodes importantes, que l’abstentionnisme diminue, parce qu’il fait le jeu de minorités corporatistes et cela déforme le paysage politique; ce n’est de mon point de vue, pas sain pour la démocratie.
Donc, optimiste ou pessimiste ? – Non, réaliste !!
Univers-nature – Au regard d’autres grosses associations, votre présence médiatique apparaît faible, est-ce un choix ou y a t-il une autre raison ?
Nelly Boutinot - Le ROC a beaucoup de difficulté à se faire entendre, et nos messages ne sont pas souvent repris. Nous essayons de les faire passer, mais vous savez, quand il y a des chasseurs à des postes clés, la porte est fermée pour ceux qui ne sont pas de leur côté. Je ne vois pas d’autre explication car notre combat est mené loyalement, de façon légaliste et sans violence, avec détermination certes, mais dans le refus du mépris d’autrui.
Il est regrettable que quand il y a des actes de violences cela fasse parler de soi, et il faut parfois beaucoup de détermination pour s’empêcher d’y recourir, mais ça c’est exclu chez nous, donc actif mais sans violence.
Univers-nature – Concernant vos actions, quel est le niveau le plus important pour vous, national, local ?
Nelly Boutinot - L’association est nationale, donc elle essaie de faire changer les législations et réglementations. Pour cela, elle a diverses stratégies dont certaines ne peuvent pas être exposées. Celle qui est connue de tous, et du monde des chasseurs, qui s’étonnent toujours qu’on ait pu leur tenir tête avec des avocats importants devant les cours, y compris la cour européenne du Luxembourg, c’est une action juridique importante, qui a débouché sur des arrêts en notre faveur, lesquels ne sont pas respectés par les gouvernements, comme je l’ai déjà précisé.
Donc au final, ce sont les politiques qui l’emportent toujours, et les chasseurs sont entrés en politique pour cela. Nous, nous n’entrerons pas en politique, parce que nous pensons que la politique ne doit pas se restreindre à défendre un intérêt corporatiste ou un loisir, même s’il est ancien, et donc nous resterons des associatifs essayant d’influencer les divers partis politiques.
Ceux-ci devraient d’ailleurs avoir une plus haute idée de la politique, bien supérieure à l’image qu’ils en ont donnée dans les décennies précédentes.
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Echo Nature
Energie
Interview : le concept Ecowatt pour lisser les pics de consommation
ÉcoWatt Bretagne est une démarche éco-citoyenne et gratuite qui a pour objectif d’inciter les bretons à modérer leur consommation d’électricité, en particulier en hiver, le matin et entre 18h et 20h. Sandrine Morassi, responsable de la communication répond aux questions d’Univers Nature.
1/ Pouvez-vous nous présenter le concept d’Ecowatt ?
Le dispositif ÉcoWatt déclenche des alertes lors des périodes à risques, dans l’esprit des journées vertes, orange ou rouges de Bison futé, afin d’inviter tous les bretons à pratiquer les bons gestes énergie.
Pour recevoir gratuitement ces alertes (par mail, sms, appli mobiles…) et ainsi procéder aux Eco’gestes, il suffit de s’inscrire depuis le site internet dédié : www.ecowatt-bretagne.fr
Aujourd’hui, la démarche compte plus de 50 000 inscrits.
2/ Comment a t-il vu le jour ? Ce dispositif peut-il être étendu aux autres régions françaises ?
La démarche ÉcoWatt Bretagne a été initiée en novembre 2008 par RTE (Réseau de Transport d’Electricité), et ses partenaires (la Préfecture de Région Bretagne, le Conseil régional de Bretagne, ERDF et l’ADEME), pour répondre aux risques de coupures d’électricité en Bretagne, lors des pics de consommation.
Ce dispositif a été mis en place en raison de la fragilité électrique que connaît la Bretagne. En effet, avec une croissance de la consommation électrique supérieure à la moyenne nationale, la Bretagne est dans une situation fragile : véritable péninsule électrique, la région est située en « bout de réseau », l’électricité devant être acheminée sur de longues distances depuis les centrales principalement situées dans la vallée de la Loire. La production est par ailleurs loin de couvrir tous les besoins, la région ne produisant que 11% de l’électricité qu’elle consomme. Dans ce contexte, les risques de coupures peuvent survenir, lors des pointes de consommation en hiver, notamment en cas d’incident sur un moyen de production ou sur le réseau électrique.
Aujourd’hui, il existe en Bretagne et en région PACA (www.ecowatt-paca.fr), les deux seules régions en France qui connaissent une situation de péninsule électrique.
3/ Le but est de lisser les pics de consommation ? Comment cela fonctionne ?
Les risques de coupure interviennent lors des pics de consommation en hiver, qui ont lieu en Bretagne le matin et le soir (entre 18h et 20h). L’enjeu est donc d’inviter les bretons à procéder aux bons gestes sur ces instants, afin de contribuer à baisser ces pointes et donc à lisser la courbe de consommation sur la journée.
4/ Quels sont les résultats dont vous disposez sur les précédentes éditions ?
A titre d’exemple, nous avons pu évaluer que, lors de la vague de froid de février 2012, les effets des gestes des inscrits durant les 7 jours de froid, se sont traduits par une réduction de la consommation qui a pu atteindre jusqu’à 2 à 3% aux heures les plus chargées, l’équivalent de la consommation cumulée des villes de Quimper, Saint-Malo et Vannes.
5/ Quelles sont les principales actions que les particuliers peuvent mettre en place pour réduire leur consommation électrique ?
Pour réduire la consommation lors des pics, il existe des gestes simples à mettre en place à la maison ou sur le lieu de travail : il s’agit par exemple d’éviter pendant le temps de l’alerte d’utiliser la machine à laver, le lave-vaisselle ou le four ; pour le chauffage électrique, de baisser le thermostat…
6/ Quel rôle peuvent jouer les énergies renouvelables dans ce système ? Quelle part représentent les énergies renouvelables au niveau régional ?
Le déclenchement d’une alerte EcoWatt dépend des prévisions de consommation réalisées par RTE, à partir de plusieurs paramètres : consommation, production, disponibilité du réseau, météo. La production émise par les énergies renouvelables est donc prise en compte. Toutefois, du fait de son intermittence, cette production est plus difficilement prévisible qu’une production classique. Aujourd’hui, RTE dispose d’un outil IPES (Insertion de la Production Eolienne et photovoltaïque sur le Système). Installé dans les dispatchings (les « tours de contrôle de l’électricité »), cet outil permet de disposer d’une prévision de production éolienne et photovoltaïque heure par heure pour la journée en cours et le lendemain, en fonction des prévisions de vent et d’ensoleillement.
La production des énergies renouvelables en Bretagne en 2012 représentait 89% de la production totale d’électricité en Bretagne.
Habitat
Interview avec Vidal Benchimol, auteur de « Vers un nouveau mode de ville»
En 2007, dans un contexte de crise écologique et économique, Vidal Benchimol conçoit les « Écofaubourgs », un concept d’habitat collectif écologique. Il vient de publier l’ouvrage « Vers un nouveau mode de ville », aux Éditions Alternatives, co-écrit avec Stéphanie Lemoine qui souhaite dresser un état des lieux des tendances et un inventaire des pratiques contemporaines de la fabrique de la ville.
Votre livre s’appelle vers un nouveau mode de ville, quel est selon vous le visage de la ville contemporaine ?
En Europe, la ville contemporaine est en pleine transformation. Les élus et les urbanistes voient bien que les modèles d’aménagement fondés sur la séparation des fonctions urbaines (on mange d’un côté, on travaille ailleurs, etc.), et qui ont prévalu ces cinquante dernières années, ne marchent pas. Il faut inventer autre chose ! C’est ce à quoi s’emploie l’urbanisme durable, qui cherche à rendre la ville plus compacte, plus économe en ressources et plus solidaire…
Quelles sont les principales mutations (habitat, mobilité, mode de consommation) qu’opère la ville depuis quelques décennies ? En quoi la ville évolue à l’aune des problématiques environnementales ?
Les transformations les plus visibles ces dernières années sont liées à la nécessité de maîtriser l’énergie. Dans le bâtiment, cela se traduit par l’adoption de réglementations thermiques plus contraignantes. Depuis l’an dernier, la RT 2012 oblige ainsi les maîtres d’ouvrage à concevoir des bâtiments 4 fois plus performants qu’un immeuble haussmannien. De la même manière, les métropoles cherchent de plus en plus à encourager les alternatives à la voiture, que ce soit via l’offre de transports en commun et de vélos en libre service ou l’aménagement de zones 30. L’objectif est de grignoter petit à petit l’espace dévolu à la voiture, en vue d’un meilleur partage modal.
Quels sont les principaux défis qui attendent la ville actuelle pour devenir « durable » ?
L’adaptation au changement climatique, avec ce qu’elle implique d’incertitude, est l’un des premiers défis auxquels doit s’affronter la ville contemporaine. Pour y faire face, les villes ont tout intérêt à devenir résilientes : elles doivent diversifier leurs modes de production, leur approvisionnement, et apprendre à compter sur les ressources locales. D’où les projets d’agriculture urbaine qui fleurissent un peu partout, mais aussi l’essor des circuits courts et de la consommation collaborative…
Selon vous, quelles sont les initiatives actuelles les plus pertinentes pour la fabrique de l’espace urbain ?
Toutes celles qui s’opposent à l’aménagement « autoritaire » de la ville, et conçoivent l’écologie urbaine en relation étroite avec la démocratie locale. Si la fabrique de l’espace urbain n’est pas le fruit d’une négociation, et même pourquoi pas d’un conflit fécond entre décideurs et citoyens, elle a peu de chance de déboucher sur un cadre de vie vraiment durable. A cet égard, l’exemple des écoquartiers nord-européens est édifiant : ceux qui parviennent le mieux à concilier qualité de vie et économie de ressources sont nés d’une implication forte de leurs habitants, et parfois d’un bras de fer corsé avec la municipalité…
Quels sont les freins actuels au développement de la ville durable ?
Ils sont nombreux ! La crise économique, qui a partiellement détourné les citoyens des enjeux écologiques, en est un. Certains voient pourtant dans cette crise une conséquence de nos choix énergétiques. La ville contemporaine est aussi de plus en plus clivée socialement. Dans ces conditions, la mixité sociale, même avec ce qu’elle a de compliqué à mettre en œuvre, devient un véritable enjeu…
Habitat
« On ne peut plus construire aujourd’hui comme il y a quelques années ou décennies »
Olivier Silder et Philippe Bovet, deux spécialistes de l’énergie et de l’habitat viennent de publier l’ouvrage « Bâtiments performants. Des constructeurs relèvent le défi du réchauffement climatique » aux éditions Terre Vivante. Philippe Bovet a répondu aux questions d’Univers Nature sur l’enjeu que représente l’habitat dans la transition énergétique.
1/ Qu’est ce qui vous a motivé à écrire cet ouvrage ?
D’abord la rencontre avec Olivier Sidler, un des énergéticiens les plus compétents d’Europe et un excellent pédagogue pour toutes ces questions énergétiques. Ensuite connaître ces décideurs qui ont compris que la donne énergétique avait changé et qu’on ne peut plus construire aujourd’hui comme il y a quelques années ou décennies.
2/ Sur quels critères avez-vous sélectionné les bâtiments ?
Des critères essentiellement géographiques, afin que nous n’ayons Olivier et moi-même peu à nous déplacer. Tous les entretiens ont eu lieu dans un triangle Paris-Valence-Mulhouse. Olivier habite dans la Drome et moi à Bâle. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’exemples intéressants en Bretagne ou à Toulouse, mais pour nous cela évitait des déplacements inutiles et nous permettaient aussi d’être cohérents en matière d’énergie et de transports.
3/Quels sont les freins actuels à lever pour favoriser la transition énergétique dans ce secteur ?
Comme je l’explique dans l’introduction, la forte inertie des mentalités entraine une certaine difficulté pour mettre en place le changement. Aussi, on relève des freins réglementaires comme la garantie décennale (qui protège pendant 10 ans après la livraison l’acquéreur contre tout vice de construction) qui opère comme un frein à l’innovation, des freins liés à à la formation et au manque de compétences de certains corps de métiers ainsi que des difficultés de financement.
4/ Quel projet a particulièrement retenu votre attention ? Pourquoi ?
Tous sont intéressants car différents. De la maison individuelle rénovée à l’immeuble neuf de bureaux à énergie positive de la ZAC de Bonne. Cette diversité montre qu’un changement est possible dans tous les secteurs du bâti et rapidement si on le veut et si on s’en donne la peine.
5/ En moyenne, quel est le surcoût pour construire des bâtiments basse consommation ?
On doit ne pas parler de surcoût, mais de surinvestissement, mais avoir ensuite des factures énergétiques plus faibles. Il y a de multiples surcoûts acceptés et jamais remis en cause, comme les places de parkings en grande partie inutile dans les centres urbains bien desservis par les transports en commun. Ou encore une entrée d’immeuble en marbre, alors que d’autres matériaux peuvent être choisis. Et au delà, le dérèglement climatique nous oblige à agir. Quand quelqu’un se noie et qu’on doit lui jeter une bouée, on ne discute pas du prix de celle-ci.
6/ C’est quoi pour vous un bâtiment intelligent ?
C’est avant tout un bâtiment low-tech (et non high-tech) performant. Il ne faut empiler les systèmes énergétiques et avoir des bâtiments complexes.
7/ La prochaine RT 2020 qui généralisera le Bepos est-elle une réponse suffisante pour atteindre les objectifs de réduction de CO2 fixés par la France ?
Absolument pas puisque nous émettons du CO2 selon 4 axes: l’habitat, les transports, les achats et les déchets. Le bâtiment n’est donc qu’un des 3 secteurs. De plus le bâtiment neuf ne représente qu’1% du parc annuel de logement mis en chantier, il faut absolument s’attaquer à la rénovation du parc existant.