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Pollution - Déchêts

La Guadeloupe encombrée par ses déchets

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Plus encore qu’en métropole, la gestion des déchets dans les îles et les archipels soulève de multiples difficultés. Les réseaux routiers sont souvent inadaptés à une circulation intense des camions et les volumes des déchets produits par les résidents, les touristes, les activités agricoles, industrielles et commerciales ne sont pas toujours suffisants pour légitimer l’implantation de filières de traitement locales.

En Guadeloupe, la situation s’est récemment améliorée. On observe, en effet, un recul de « la gestion dans la ravine », à savoir le déversement dans la rivière, et de l’incinération « maison » au fond du jardin. Malgré ces progrès, de nombreux dysfonctionnements subsistent comme en témoigne l’enquête de terrain menée par l’association Robin des Bois en février 2011.

Outre une activité agricole en recul, la Guadeloupe se caractérise par une humidité ambiante entraînant une dégradation plus rapide des matières organiques et le vieillissement accéléré de certains équipements. Selon le Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés, le gisement d’Ordures Ménagères serait compris entre 158 850 et 181 200 tonnes/an et le gisement de Déchets Industriels Banals oscillerait entre 236 700 et 306 000 tonnes/an.

La Guadeloupe pâtit actuellement d’un déficit de collecte sélective, s’expliquant par la mise en place récente des équipements. On ne compte aujourd’hui que six déchetteries en fonctionnement. L’insularité et l’absence de filière industrielle de valorisation (pas de papeterie, de fonderie, de plasturgiste…) compliquent le recyclage et rend la valorisation encore plus tributaire du cours des matières premières que dans l’hexagone. Les déchets non dangereux, tels que le carton et le plastique, sont dirigés vers des sociétés locales telles qu’Ecodec. Les lots éventuellement regroupés sont ensuite envoyés en France métropolitaine, d’où ils peuvent reprendre la mer pour recyclage final, notamment à destination de la Chine.

Avant 2008, trois décharges étaient autorisées en Guadeloupe : La Gabarre, Baillif et Saint-François. Mais, au moins 14 autres décharges sauvages fonctionnaient sans autorisation et deux quais de transfert autorisés furent « spontanément » reconvertis en décharges. Selon les inventaires non exhaustifs du BRGM (1), 14 décharges anciennes sur l’archipel totaliseraient 3,5 millions de m3 de déchets (hors Gabarre).

A l’heure actuelle, les sites de stockage en fonctionnement officiel incluent la décharge de la Gabarre, autorisée par arrêté du 2 août 1973, et le site de Sainte-Rose, ouvert en 1988. Contrairement à Sainte-Rose, la Gabarre présente une gestion aléatoire, les volumes et la nature des déchets étant flous et les conditions de sécurité et d’hygiène précaires. Selon Robin des Bois : « Au regard de la fréquence des incendies sur la Gabarre, on peut considérer qu’un incinérateur sauvage à ciel ouvert est en activité en Guadeloupe depuis 30 ans ». Un projet d’incinérateur d’Ordures Ménagères sur la Gabarre avec récupération d’énergie est en cours d’avancement, bien que sa mise en route ne soit pas attendue avant la mi-2013.

Si la tendance est à l’amélioration, la carence d’infrastructures adéquates de tri et de collecte maintient la Guadeloupe dans sa dépendance à la métropole pour la prise en charge de ses déchets, laquelle génère des coûts importants. Or, « le déchet empruntant préférentiellement le chemin où il y a le moins de contraintes administratives et de frais », les décharges anciennes et les dépôts sauvages n’ont pas déserté le paysage guadeloupéen.

Cécile Cassier
1- Bureau de Recherches Géologiques et Minières.
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

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La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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