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Pollution - Déchêts

Fortes pollutions minières dans la Cordillère des Andes

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Prisée pour sa richesse minérale, la Cordillère des Andes est aujourd’hui encore intensivement exploitée pour ses réserves en or, en argent, en étain, en zinc, ou encore en arsenic et en cuivre. Autour de ces mines, d’importantes cités se sont construites, à l’instar de la ville d’Oruro, située à  3 700 m d’altitude et devenue l’un des principaux centres miniers de Bolivie. Bien que d’un grand intérêt commercial, l’industrie extractive n’en est pas moins l’une des activités humaines les plus polluantes, susceptible de disperser dans l’environnement de grandes quantités de métaux lourds toxiques.

Ainsi, les quelque 220 000 habitants de la ville d’Oruro sont exposés aux contaminations polymétalliques, générées par les activités minières et métallurgiques actuelles et passées. Celles-ci ont généré au moins deux millions de tonnes de déchets miniers en cinq siècles, lesquels sont stockés en terrils (1) à l’air libre au pied des collines d’Oruro.

Toutefois, en raison de la richesse naturelle en métaux des sols de la région et de la multiplicité des sources de contamination (mines, fonderies, terrils, etc.), l’ampleur de l’impact sanitaire et environnemental reste difficile à évaluer précisément. Aussi, depuis 2006, une équipe multidisciplinaire de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et ses partenaires travaille à déterminer l’origine, les mécanismes de dispersion et l’impact des pollutions sur l’environnement et la santé à Oruro.

Une de ces sources de pollution, le réseau hydrologique, est affecté par les « eaux jaune-verdâtres acides » qui, rejetées lors du pompage des galeries de mine afin d’éviter toute inondation ou issues de l’érosion des terrils en saison des pluies, traversent la ville et se déversent dans les lacs Uru-Uru et Poopó. Ont ainsi été mis en évidence, dans les eaux des lacs, des concentrations en métaux lourds nettement supérieures aux normes de potabilité, incluant notamment du cadmium, du plomb, du mercure, de l’antimoine, du nickel, du cobalt, du chrome, du zinc, du cuivre et de l’arsenic. Sans surprise, les poissons présentent également des taux de contamination élevés, notamment au cadmium et parfois au plomb dans le lac Poopó. Un processus d’accumulation du mercure a également été constaté dans les réseaux trophiques aquatiques du lac Uru-Uru, l’une des principales zones de pêche du département.

Du point de vue de la qualité de l’air, l’impact est tout aussi réel. L’érosion des terrils par les vents et le déplacement des minerais, effectué par camions ou trains non bâchés, entraînent une dispersion dans l’atmosphère de particules souvent très fines, considérées comme les plus toxiques, sur des distances relativement importantes.

Face à cette pollution continue, les enfants sont particulièrement vulnérables. Des mesures des métaux lourds contenus dans l’air et l’eau du robinet des lieux d’habitation et de cinq écoles dans différents quartiers d’Oruro montrent une très grande hétérogénéité d’exposition entre les enfants des quartiers de mineurs davantage atteints que ceux des quartiers socialement plus favorisés.

A l’heure actuelle, les risques sanitaires des activités minières restent largement sous-estimés par les différents acteurs du secteur, ainsi que par les autorités. Cela tient en partie à l’identité forte qui s’est construite autour de la mine pour ces populations, laquelle représente tout à la fois un moyen de subsistance et un mode de vie.

Cécile Cassier
1- Accumulations de sous-produits de l’exploitation minière.
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

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La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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