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Pollution - Déchêts

Alerte à la pollution pour le Doubs

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Depuis plusieurs semaines, des centaines de poissons périssent mystérieusement dans cette rivière franco-suisse que certains estiment à l’agonie.

De nombreux poissons morts présentant des taches blanches ont été découverts ces dernières semaines par des pêcheurs du Doubs. Cette mort mystérieuse affecterait ‘des centaines de poissons’, estime François Boinay, animateur de la plateforme Doubs, au Centre nature Les Cerlatez, aux Franches-Montagnes (dans le canton suisse du Jura).

L’Office jurassien de l’environnement a confié des analyses au Nafus, laboratoire spécialisé dans le diagnostic des maladies des poissons, à Berne. ‘Les poissons sont victimes d’un champignon, le Saprolegnia parasitica, qui infecte les poissons affaiblis ou blessés’, explique Christophe Noël, responsable jurassien de la pêche. ‘Ce qui est étonnant ici, c’est l’ampleur de la prolifération.’ L’inquiétude des pêcheurs du Doubs est aggravée par un phénomène similaire, quoique de plus grande ampleur, dans la Loue, autre rivière mythique qui, comme le Doubs, constitue un haut lieu de la pêche fluviale. ‘Là-bas, c’est la catastrophe’, commente Patrice Malavaux, garde-pêche de la société franco-suisse qui gère une partie du Doubs. ’80 % des poissons de la Loue ont été atteints.’ La préfecture du Doubs prend l’affaire au sérieux. Elle a interdit la pêche, l’abreuvement du bétail, mais la baignade et les activités nautiques restent autorisées. ‘La rivière est dans un état pitoyable, tonne Patrice Malavaux, son lit est étouffé par les algues. Les sédiments sont largement pollués. On ne voit qu’à un mètre de profondeur, alors qu’il y a des fosses de cinq à six mètres.’ François Boinay raconte ce qu’ont trouvé des plongeurs au fond de la rivière : ‘C’est bouillant, comme dans un compost. Il n’y a plus d’oxygène. On a atteint la saturation maximale.’L’hécatombeactuelle n’est qu’un indice de plus de la dégradation du Doubs, dénoncée depuis des années par ceux qui la vivent.

La rivière est bien malade. Mais malade de quoi? Les causes sont multiples. C’est, pêle-mêle, la faute des exploitations agricoles qui assolent les terres, utilisent des engrais et des pesticides ; des bûcherons et de leurs produits chimiques de traitement du bois ; des particuliers et de leurs désherbants ; des industries alentour, présentes et passées. C’est également la faute des stations d’épuration ou, plus grave encore, de leur absence, comme dans le village de Goumois.

Jacques Vidal, chef de la station de La Chaux-de-Fonds et lui-même pêcheur, explique que les stations d’épuration éliminent 80 à 90 % des polluants, ce qui est un bon taux. Mais il y a les 10 à 20 % restants, notamment des micropolluants, qui retournent dans les rivières, ‘par exemple, des antibiotiques, des résidus de médicaments contenus dans les urines, des hormones contraceptives’, précise-t-il.

Concernant les exploitations agricoles, Patrice Malavaux s’insurge contre l’épandage de lisiers et l’industrie porcine, en France. Selon le garde-pêche, celle-ci privilégierait les caillebottis au détriment des litières de paille qui absorbent mieux les excréments. Les Français seraient-ils donc moins regardants que les Suisses ? Avis unanime : ‘Les uns ne sont pas meilleurs que les autres.’

Autres sources de déséquilibre : les obstacles artificiels dans la rivière, comme les seuils, les microcentrales et les barrages hydroélectriques. Le Doubs franco-suisse en compte trois. Lorsque leurs turbines fonctionnent, les centrales font passer le débit de la rivière de 4 à 5 mètres cubes par seconde à 50 mètres cubes. Le niveau de l’eau monte et descend de 60 à 80 centimètres et la température peut passer de plus de 20 °C à 7 °C et vice versa.

Les amoureux de la rivière, réunis au sein de la plate-forme Doubs, font un constat alarmiste, ‘qui dérange’, note François Boinay, récemment interpellé par les Renseignements généraux français, ‘ce qui est bien la preuve que la vérité n’est pas toujours bonne à dire’. L’inaction des autorités est largement critiquée. Laurent Schaffter, ministre de l’Environnement du canton du Jura, a répondu à

la polémique en préparant un plan sectoriel pour le Doubs, avec un programme de mesures à réaliser en coordination avec la France et le canton voisin de Neuchâtel.

Mais cela risque de ne pas suffire. François Boinay prône l’éducation du grand public pour que les particuliers polluent moins. Patrice Malavaux suggère quant à lui de regarder vers l’Allemagne et l’Autriche et leurs lits de rivières propres. ‘Là-bas, les méthodes agricoles sont différentes, les comportements humains aussi’, observe-t-il.

Serge Jubin
Article publié avec l’aimable autorisation de Courrier international
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

pesticides warning

La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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