Energie
Une maison à basse consommation sans surcoût important
On a beau en entendre parler un peu partout, les maisons à basse consommation sont encore rarissimes en France. Aussi, lorsque qu’un constructeur comme Mikit, positionné sur la construction traditionnelle économique, annonce sa première construction à la norme BBC-Effinergie (Bâtiment Basse Consommation), une visite s’impose.
La remise des clés a eu lieu ce jour, près d’Evreux. En arrivant sur place, premier constat, rien ne distingue cette construction d’un pavillon traditionnel. D’une surface habitable de 96 m2, le pavillon est de plain-pied, doté d’un garage, avec un chauffage au sol alimenté par une pompe à chaleur aérothermique de 5 kWh.
Pour accéder à la norme BBC-Effinergie, globalement la maison doit répondre à quatre principes essentiels :
– une isolation thermique optimale des baies vitrées, murs, sol et plafonds;
– une enveloppe étanche à lair (la perméabilité de la maison doit être inférieure à 0,6 m3/h.m2);
– une ventilation mécanique contrôlée optimisée;
– des équipements de chauffage performants, intégrant des énergies renouvelables.
Pour le premier de ces principes, Mikit à retenu une solution à brique creuse de 20 cm d’épaisseur, avec un doublage intérieur de 12 cm de laine minérale, haute densité. Les combles non-habitables, bénéficient d’une couche isolante identique, mais d’une épaisseur de 42 cm, tandis qu’au sol la dalle flottante isolée, repose sur un vide sanitaire également en partie isolé. Le traitement des ponts thermiques fait évidemment l’objet de tous les soins, que cela soit pour les menuiseries (portes et autres fenêtres) ou les liaisons dalles/murs bénéficiant systématiquement de rupteurs de pont thermique. En la matière, le souci du détail se loge jusqu’à la liaison entre les briques et les rails de support des plaques de plâtre, avec un rupteur thermique en matériau composite en lieu et place du traditionnel dispositif d’accrochage en acier.
Au niveau étanchéité, pour Floréal Ordonez, représentant du constructeur au niveau local, le souci du détail doit être permanent tout au long de la construction, de la conception aux finitions, en passant par le gros uvre. Ici encore, pas de solution révolutionnaire, mais la recherche du détail, avec par exemple un joint silicone au niveau de la liaison sur le pourtour de l’huisserie de porte intérieure du garage, des interrupteurs ‘étanches’ à l’air pour éviter toute intrusion par les gaines électriques, etc.
Pour la ventilation, la solution ventilation simple flux a été retenue, notamment pour des raisons de coût. Néanmoins son fonctionnement a été optimisé via des capteurs hydro-sensibles, dans la cuisine et la salle de bains.
Pour le chauffage, même si les besoins seront très faibles, le choix d’une unique pompe à chaleur aérothermique étonne, le fonctionnement de ce type de dispositif devenant moins intéressant dès que la température est inférieure à -5°. A l’inverse, pour la production d’eau chaude, la solution retenue, un ballon d’eau chaude thermodynamique alimenté par une pompe à chaleur dédiée, est novateur.
Au final, comme on le voit, cette maison basse consommation n’est pas un assemblage de solutions high-tech qui aurait entraîné un surcoût incompatible avec un budget raisonné, sa réussite repose plutôt sur une optimisation de chaque composant mis en uvre. Au final, tout compris, la construction et son terrain reviennent à environ 170 000 , soit moins de 90 000 pour le seul bâtiment. Autrement dit, même en intégrant le temps de réalisation des finitions, à la charge des propriétaires (1), ce tarif apparaît assez exceptionnel au regard de la prestation, certifiée BBC-Effinergie de surcroit.
Cette première, pour le constructeur, ne restera pas longtemps unique. En effet, Mikit propose dorénavant une option ‘Basse Consommation’ pour chacune de ses constructions et, selon Alexandre Macieira-Coelho, son PDG, ne devrait plus livrer que des maisons de ce type à compter de 2011.
1- Ce constructeur, numéro un des maisons individuelles en ‘prêt à finir’ (2000 réalisation par an) ne réalise que le gros uvre. A charge des acquéreurs deffectuer les travaux à lintérieur (cloisons, escaliers, menuiserie, chauffage, plomberie et installation électrique). Pour cela, l’ensemble des matériaux et des équipement nécessaires sont livrés sous forme de kits sur mesure, le tout accompagné d’une notice de montage détaillée. En outre, une assistance contractuelle, technique et gratuite permet de rassurer les moins bricoleurs (selon le constructeur, ses clients y recourent en moyenne à seulement 3h30).
ACTUALITE
Les territoires sont les acteurs clés de la production locale d’énergie
L’avenir de la production d’énergie en France trouvera tout son potentiel dans les territoires qui la composent.
La production locale d’énergie répond à une volonté sociétale souhaitant renforcer la responsabilité des acteurs locaux. Ces derniers développent d’ores et déjà les expertises qui accompagneront la transition énergétique. Solaire, éolien ou encore biomasse sont des technologies qui ont été impulsées par les tissus territoriaux des régions et des intercommunalités.
La diversification nécessaire des sources d’énergie place les territoires au premier plan dans la maîtrise énergétique nationale. Les chiffres viennent confirmer cette tendance : les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 23% de l’énergie finale en France, l’objectif est de les porter à 32% en 2030.
Une expertise garantie par les territoires afin d’assurer la transition énergétique
En matière d’énergie, les ressources locales sont les plus adaptées pour répondre aux besoins d’un quartier, d’une ville et de communes satellites. Le secteur de la construction offre des exemples très concrets comme les bâtiments à énergie positive.
Dans ce sens, régions et intercommunalités construisent des partenariats avec des acteurs privés. Ces réseaux constituent les intelligences collectives qui travaillent à partir des spécificités de chaque territoire. La production locale d’énergie d’EDF participe pleinement à cette évolution. L’opérateur historique s’est placé au côté des régions depuis le début de cette prise de conscience écologique, proposant aux acteurs locaux une pluralité d’expertises afin de les accompagner dans la transition énergétique.
Les acteurs locaux répondront aux enjeux de demain
Les territoires suivent une tendance éco-citoyenne oú le consommateur adopte une démarche responsable et informée. Dans cette perspective, les collectivités territoriales occupent une position stratégique, nourrissant le lien entre état et éco-citoyenneté. Elles sont essentielles pour mettre en avant une dynamique où l’économie respecte l’écologie. Les valeurs sous-jacentes à la production locale d’énergie sont ancrées dans les mots responsabilité, solidarité, confiance et partage. Les territoires s’inscrivent dans ces aspirations sociétales, ils transmettent l’image la plus proche et la plus forte d’un état définissant les possibilités énergétiques du futur. A la fois exemples et forces de proposition, les collectivités se présentent comme les acteurs clés de la production locale d’énergie. Leurs potentiels uniques permettra de maîtriser la stratégie et l’autonomie énergétique propres aux ressources de chaque territoire.
ACTUALITE
L’électricité, le sujet d’actu en été ?
Le premier juin 2019, avec une hausse du tarif réglementé proche de 6 %, EDF tremblait-elle pour ses 25,3 millions de clients (à fin 2018) encore abonnés au tarif bleu ? La saison étant particulièrement propice au changement et le marché remplis de compétiteurs, ces 23,5 millions d’abonnés au bleu allaient-ils tous basculer sur les nouveaux entrants ? Chaque consommateur allait-il changer et choisir son fournisseur d’énergie ?
À la fin mai, donc quasiment au même moment, était publié un sondage (réalisé en mars) par l’institut CSA pour le comparateur d’offres LeLynx.fr qui annonçait que 56 % des personnes interrogées ne savaient pas que leur facture allait augmenter. Entre temps, les médias communiquèrent largement sur l’augmentation du prix de l’électricité à grands coups de baisse du pouvoir d’achat. Cependant, l’étude révélait aussi que nombreux seraient le consommateurs qui profiteraient de l’augmentation pour changer de fournisseurs.
Les paradoxes de l’électricité d’été
Premier paradoxe, ce n’est pas l’augmentation des tarifs qui favorise les résiliations d’abonnements par milliers, mais… les congés scolaires. En effet, l’été est le moment le plus intense de l’année pour… les déménageurs. Qui dit nouveau nid douillet, dit… nouveaux contrats (et résiliation des précédents).
Le second paradoxe. Toujours en juin 2019, les médias nous rappelèrent que la chaleur estivale engendre des records de production énergétique. Par exemple, le jeudi 27 juin à 12H40 avec une consommation de 59.460 mégawatts, nous égalions presque le précédent « record » saisonnier du 22 juin 2017 (59.500 MW), chiffre RTE. La faute à qui ? Aux ventilateurs et autres climatiseurs. Plus il fait chaud, plus on refroidit notre intérieur en réchauffant l’extérieur…
Elle est verte mon électricité…
… et souvent moins chère ! Oui certains fournisseurs s’engagent à ce que votre consommation soit compensée par l’injection d’énergie d’origine renouvelable à volume identique. Faut-il se jeter sur ses offres ? Pas obligatoirement : on pourrait imaginer qu’en achetant son électricité à A, ce fournisseur de part ses engagements se force à verdir son réseau. Et bien non. En fait A, il va acheter des Garanties d’Origine (GO) à B. Le GO correspond à un MWh d’électricité d’origine renouvelable produit mensuellement dans la centrale d’électricité de B. Donc si B injecte 10MWh d’énergie renouvelable dans son réseau électrique, il peut vendre 10 GO au fournisseur A qui lui est installé ailleurs.
En conclusion
La plupart des acteurs énergétiques sont sur les rangs pour capter des nouveaux client, et l’été est particulièrement propice aux changements de fournisseurs. Engie, Total, EDF, mais aussi Casino tous alignés pour la course à la signature de contrats. Avec comme arguments le coût, les services ou encore une offre « verte ». Vous avez maintenant quelques cartes en main pour choisir le prestataire qui correspondra le plus à vos attentes.
ACTUALITE
Le Vatican en route vers le tout électrique
Dans leur résidence d’été, les papes Benoît XVI et son successeur François Ier, se déplacent aussi en papamobile. Il ne s’agit cependant pas du même modèle qui leur permet de traverser la foule lors des grands évènements publics, celui qui, depuis l’attentat dont Jean-Paul II a été la cible en 1981, est équipé d’une verrière pare-balle. Nous parlons là d’un exemplaire plus classique, où le souverain pontife peut s’installer dans de confortables sièges en cuir. Et bien devinez quoi : en 2012, c’est une voiture électrique française, la Renault Kangoo ZE, spécialement modifiée et aménagée dans des ateliers de la Mayenne, qui a été offerte au Pape par Carlos Ghosn.
Depuis l’annonce hautement symbolique de la conversion à la mobilité électrique du chef de l’Eglise catholique, le Vatican a persisté dans la voie des énergies propres : des panneaux solaires sur les toits du micro-Etat, dont l’installation a débuté en 2008 et s’est poursuivie ensuite, fournissent aujourd’hui 20% de l’électricité consommée là-bas, ce qui en fait le pays qui produit le plus d’énergie renouvelable au monde par habitant. Vous penserez peut-être qu’il est plus facile d’atteindre de tels sommets lorsque le pays en question ne détend que sur un demi-kilomètre carré et qu’il ne recense que 804 habitants (ce qui en fait évidemment le plus petit de la planète), mais tout de même.
Le Vatican ne semble pas vouloir s’arrêter en si bonne voie puisqu’il vient de signer un contrat avec le fournisseur d’électricité italien Enel X pour l’installation d’une vingtaine de bornes de recharges pour véhicules électriques. Vingt bornes de recharges sur un espace de 0,44 kilomètres carré qui propulseront immédiatement le Vatican en tête des pays les mieux équipés pour la mobilité électrique. D’ailleurs, le gouvernement vient aussi d’annoncer la conversion de la flotte de véhicules des Postes Vaticanes à l’hybride et à l’électrique.
A ce rythme là, et même si rien n’a été annoncé, la prochaine étape se dessine : appliquer à tout le territoire national les règles en vigueur dans certains centre villes qui ont instauré le péage urbain pour restreindre leur accès aux véhicules polluants. Après tout, depuis 6 mois, la ville de Madrid vient de prendre une telle décision, pour une zone de 5 kilomètres carré. 10 fois plus grande que tout le Vatican.
Sachant cela, pour imaginer le micro-Etat comme devenant le premier au monde à devenir 100% mobilité électrique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.
Photo : GaryCampbellHall/Flickr/CC