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Nature

La biodiversité se mesure-t-elle en euros ?

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Vivons-nous vraiment dans une société où ce qui n’a pas de prix n’a pas d’existence ? Il semblerait, du moins dans les hautes sphères. Hier soir, Le ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo a présenté lors d’une réunion de travail les résultats d’un rapport dirigé par Bernard Chevassus-au-Louis, ancien directeur du Muséum d’Histoire Naturelle, sur « l’approche économique de la biodiversité et des services liés aux écosystèmes ».

Pour le ministre, la biodiversité est très certainement « la plus essentielle mais aussi la moins aboutie de nos préoccupations » et, absente des débats, loin derrière le changement climatique, elle fait figure de parent pauvre dans les discussions internationales. Pourtant, le ministre se dit « plus inquiet sur la biodiversité que sur le climat ». D’après Jean-Louis Borloo, nous n’avons pas encore « intégré le coût de l’inaction », et à l’instar de la prise de conscience qui s’est faite pour le changement climatique, c’est l’établissement d’une valeur économique qui pourrait permettre de clarifier les enjeux de la biodiversité et de les populariser. Pour Sébastien Genest, président de FNE qui, comme d’autres représentants des associations de protection de la nature, participait à la réunion, « si nous ne donnons pas un prix à la biodiversité, nous n’avancerons pas », et dans le contexte actuel de double crise, économique et écologique, « les solutions d’avenir passeront par la valeur du vivant ». Les protecteurs et gestionnaires de la nature en sont eux-mêmes venus à accepter que « la cité marchande est la cité dominante » nous dira Raphaël Larrère, directeur de recherche à l’Inra. Il semblerait que les environnementalistes ont dans l’idée que tant qu’ils ne justifieront pas la protection de la biodiversité dans le langage de l’économie, rien ne sera fait. Voilà donc la démarche engagée. Le rapport présenté hier représente le point de départ à l’établissement de références économiques pour les milieux naturels.

Quelles références et à quoi ?

La biodiversité est un objet complexe et multidimensionnel. Sous un même vocable se voient signifier à la fois la multitude des êtres vivants, la diversité des espèces, la diversité génétique et la diversité des écosystèmes, sans oublier la diversité fonctionnelle, c’est-à-dire, la variété et la variabilité des processus naturels. A la différence du problème climatique, pour lequel il est possible de disposer d’un médiateur simple entre activités humaines et impact environnemental, par la mesure des émissions de gaz à effet de serre, les liens entre sociétés humaines et biodiversité se tissent par une série de facteurs beaucoup plus difficiles à cerner, reconnaît Bernard Chevassus-au-Louis. Entre destruction des habitats, pollutions, introductions d’espèces, etc., nos impacts sur la biodiversité sont multiples et parfois diffus, et il n’existe pas « d’étalon » pour les mesurer. La biodiversité, elle-même, reste un concept. Si dans les termes, elle fait de l’idée de nature une notion manipulable par la technocratie, tous les indicateurs de biodiversité sont encore aujourd’hui des objets de recherche. Mais qu’importent, apparemment, les questions théoriques, voir éthiques, le vivant doit être chiffré d’une manière ou d’une autre pour qu’il trouve son inscription sociétale. La commission scientifique en charge du rapport a ouvert la porte pour que la nature ait une valeur économique.

Pour ce faire, deux sous-ensembles ont été déterminés, une biodiversité dite « remarquable », celle des espèces patrimoniales ou des habitats rares, et une biodiversité « ordinaire ». La biodiversité ordinaire est évaluée en fonction de valeurs d’usage, d’après les prix observés sur les marchés (s’ils existent), et les prix révélés par les services rendus par les écosystèmes. En effet, il est possible de les chiffrer. Ainsi, par exemple, une forêt tempérée cumule en termes de services : une valeur en production de bois, une valeur en fixation et en stockage du carbone, une valeur dans sa contribution à la qualité de l’eau, une valeur pour la chasse (dépenses des chasseurs pour mener leur activité) et une valeur récréative. Au total, une forêt « vaut » entre 500 et 2 000 € par hectare et par an. Pour le cas des prairies utilisées de manières extensives, le rapport cite une valeur minimale de l’ordre de 600 € par hectare et par an. Mais certains services n’ont pas pu être comptabilisés, ainsi aucune donnée n’est encore disponible pour valoriser les fonctions de la forêt dans la régulation des rivières ou encore pour estimer le bénéfice des écosystèmes sur la santé. Alors, Bernard Chevassus-au-Louis qui dirigea l’étude, s’excuse presque du « caractère effroyablement réducteur » de ce travail qui pour « passer de la biodiversité, au sens le plus large du terme, aux services monétarisables » a dû s’appuyer sur toute une série d’hypothèses. Mais l’ancien président du Muséum semble s’en satisfaire, « nous savons que ça vaut au moins ça ! » conclut-il.

La nature substituable ?

Pour certains spécialistes des relations nature-société, comme Raphaël Larrère, cette question de la valeur monétaire de la biodiversité aurait pourtant dû être dépassée et nombre d’économistes ne croient plus à cette évaluation contingente, qui est loin d’être nouvelle. Déjà à Rio, en 1992, lors de la conférence sur la diversité biologique, le problème de la juste répartition des bénéfices économiques de la biodiversité avait été porté au débat, et depuis cette question n’a soulevé qu’incertitudes. Car, pour Raphaël Larrère, « penser que la diversité biologique a une valeur économique revient à considérer que la disparition d’éléments de nature en un lieu donné peut être substituable en un autre lieu ». En basculant sur des valeurs instrumentales comme la monnaie, la valeur intrinsèque du vivant, sa valeur en soi, s’évanouit. Mais la disparition d’une population, animale ou végétale, sur un territoire donné est purement et simplement irréversible, pourrait-elle être remplacée et par quoi ?

Si les auteurs du rapport restent éminemment prudents, notamment en précisant que fixer une valeur monétaire à la biodiversité ne conduit pas forcément vers la marchandisation mais plutôt vers une internalisation des coûts, il n’en reste pas moins que ce travail établit clairement l’orientation de nos rapports actuels et à venir avec la nature. Avec ce document, le ‘centre d’analyse stratégique’ du gouvernement espère répondre aux enjeux contemporains de la biodiversité, le premier étant « un changement de notre perception ». « Il est crucial de resituer la biodiversité sous l’angle de son omniprésence comme fondement de la vie et de ses multiples interactions avec les sociétés humaines » lira-t-on dans ce document. Pour ce faire, on privilégie l’argument monétaire, est-ce aller au plus simple et vers le plus effectif, ou définitivement désenchanter le monde et nier pour la société toute capacité d’éthique ou de morale ?

Elisabeth Leciak

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2- Télécharger un résumé du rapport.
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Huiles essentielles : découvrez le ravintsara et ses bienfaits

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De plus en plus de français vantent les vertus des huiles essentielles pour un usage quotidien. En diffusion, inhalation, massages ou parfois même en ingestion, certaines essences, comme la lavande ou l’eucalyptus, sont plébiscitées. A Albi, une boutique aide même des patients atteints de Covid-19 à retrouver l’odorat grâce à l’aromathérapie ! Huile essentielle phare des connaisseurs, le ravintsara reste relativement méconnu du grand public. Zoom sur cette plante complète et familiale. 

Mais d’où viennent les huiles essentielles de Ravintsara ?

Importé de Chine, le ravintsara est un arbre qui pousse aujourd’hui principalement sur l’île de Madagascar. Bien que faisant partie de la famille des camphriers, vous ne trouverez pas de camphre dans l’huile essentielle de ravintsara ! Attention également à ne pas le confondre avec le ravensare aromatique, lui aussi présent sur les terres malgaches. Ce dernier fait partie de la famille des lauracées et ses indications sont très différentes.

Obtenue par distillation des feuilles fraîches à la vapeur, la teneur en eucalyptol est élevée avec l’huile essentielle de ravintsara. Ceci lui confère donc une odeur agréable, fraîche et légèrement épicée.

Ravintsara indication : dans quelles circonstances utiliser cette huile essentielle ?

Comme pour beaucoup d’huiles essentielles, l’essence de ravintsara possède de nombreux atouts et peut être utilisée pour vous aider dans différents domaines.

L’huile essentielle de ravintsara et les affections respiratoires

Le ravintsara est reconnu pour ses qualités anti-infectieuses, antivirales et tonifiantes. L’huile essentielle de ravintsara est ainsi le plus souvent indiquée pour aider à soulager les affections respiratoires telles que la grippe, la bronchite ou les rhinopharyngites. Considéré comme un antibiotique naturel, le ravintsara possède des propriétés fluidifiantes et expectorantes, particulièrement conseillée dans les toux sèches. Il est également préconisé pour stimuler les défenses immunitaires et renforcer l’organisme contre les maux de l’hiver.

Les autres indications du ravintsara

Également antispasmodique, l’huile essentielle de ravintsara peut aider à soulager certaines douleurs intestinales et favorise la décontraction musculaire. Toutefois, c’est aussi pour ses bienfaits sur le tonus et l’équilibre nerveux que cette plante est souvent conseillée. Soutien contre la fatigue et les moments de déprime, le ravintsara peut aider à l’endormissement grâce à ses vertus anti-stress, et devenir un ami précieux dans l’insomnie et les troubles du sommeil.

Utilisations et précautions d’emploi de l’huile essentielle de ravintsara

Si elles sont réputées pour leur efficacité, certaines huiles essentielles sont à manier avec précaution. Des articles de presse viennent régulièrement mettre en garde contre des effets indésirables, ou même des dangers avec les sprays et les diffuseurs par exemple. Alors, qu’en est-il de l’huile essentielle de ravintsara ?

Ravintsara et grossesse : évidemment déconseillé

L’usage de l’huile essentielle de ravintsara est familial. Cela veut dire qu’il peut être utilisé pour tous à partir de 3 ans. Deux contre-indications de taille sont à noter toutefois : le ravintsara est interdit pour les personnes sous traitement immunosuppresseur, et il est également proscrit pour les femmes enceintes. Après la grossesse, il est aussi conseillé aux femmes allaitantes de demander un avis à leur médecin avant d’utiliser cette huile essentielle.

Comment utiliser les huiles essentielles de ravintsara ?

Selon le but recherché, il est possible d’utiliser les huiles essentielles en diffusion, en inhalation, par voie cutanée ou par voie interne. Certaines essences peuvent être dangereuses lorsqu’elles sont ingérées. Ce n’est pas le cas du ravintsara. Avec cette plante, tous les modes d’utilisation sont possibles sans danger, dès lors que les restrictions évoquées précédemment sont respectées. 

Une ou deux gouttes sous la langue, massage ou diffusion en synergie, inhalation par vapeur ou sur un mouchoir : tout est possible avec l’huile essentielle de ravintsara. N’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un spécialiste en aromathérapie pour déterminer les usages les plus efficaces par rapport à votre problématique.

Devenez imbattable sur toutes les huiles essentielles après le ravintsara

Vous avez découvert l’huile essentielle de ravintsara et ses multiples avantages. Découvrez l’aromathérapie dans son ensemble et déclinez les huiles essentielles en des synergies qui vous ressemblent. Cela pourrait bien changer votre vie.

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En Suède, un McDrive pour sauver les abeilles

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Au dernier pointage qui date de la fin de l’année 2018, McDonald’s comptait 37 855 restaurants sur le globe, soit le deuxième contingent mondial derrière Subway et ses 42 431 points de vente. Depuis, ce nombre déjà impressionnant a encore augmenté, mais il est à parier que les statisticiens en charge de ce comptage auront oublié un McDonald’s ouvert tout récemment en Suède. Et pour cause, puisque le fast-food en question est le plus petit de tous les restaurants de l’enseigne au M, spécialement conçu pour… les abeilles !

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Entendons-nous bien, il n’est pas question ici de nourrir les insectes pollinisateurs de frites, nuggets, Big Mac ou autre Filet-O-Fish : cette version miniature des McDrive que nous connaissons tous est en fait une ruche améliorée. Imaginée par une agence de publicité scandinave et réalisée par un menuisier local, cet hôtel à abeilles est un hommage aux restaurants suédois du groupe qui ont installé des ruches sur leurs toits, participant ainsi à la sauvegarde des insectes.

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Car nous ne le répéterons jamais assez, les abeilles sont en danger d’extinction : en cause, les flots de pesticides et d’engrais déversés sur les terres agricoles, qui finissent par avoir raison de tous les pollinisateurs. Le taux de mortalité des abeilles est aujourd’hui supérieur à 35% et, d’après Olivier Fernandez, un apiculteur qui a récemment envoyé des enveloppes remplies d’abeilles mortes au président de la République pour alerter sur sa situation, 67 millions d’individus disparaîtraient chaque jour !

Et si chacun des restaurants de Ronald McDonald accueillait une ou plusieurs ruches sur son toit, combien d’abeilles pourrait-on sauver ? Vous avez 4h, et le droit à une calculatrice ainsi qu’aux outils de géométrie classique (règle, compas, équerre et rapporteur).

Photo : Capture d’écran YouTube

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BeeBar : un bar à abeille sur mon balcon

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Après les bars à ongles, les bars à sourire et les bars à sieste, voici que débarque le bar à abeilles. Ce BeeBar est le résultat de la rencontre d’une Bretonne, d’un Provençal et d’un Corse, attristés par le sort réservé aux ouvrières jaunes et noires.

Victimes d’une inquiétante raréfaction, ces insectes pollinisateurs indispensables au maintien de la biodiversité végétale succombent aux innombrables engrais et pesticides déversés sur les terres de notre pays. En 2017 par exemple, plus de 72 000 tonnes de pesticides ont été vendues dans l’Hexagone, puis répandues, faisant de la France le second consommateur européen de ces substances toxiques. Les villes, où de plus en plus de politiques « zéro phytosanitaire » sont adoptées, deviennent alors des refuges pour les ouvrières et leurs reines, mais des refuges où il peut être difficile de se nourrir. C’est là que le BeeBar apparaît comme la solution à ce problème majeur.

Dans ce bar à abeilles, vous trouverez une jardinière souple fabriquée en bouteilles en plastique recyclées (avec le système de fixation adapté), du terreau bio, et des graines mellifères, celles dont le nectar est utilisé par les abeilles pour produire le miel. Ne reste plus alors qu’à laisser agir votre main verte : la terre va dans la jardinière, les graines vont dans la terre et sont arrosés généreusement. Placez l’ensemble dans une zone ensoleillée (ou à demi-ensoleillée, mais évitez la cave ou le meuble sous votre évier…) et, quelques jours/semaines plus tard, une bouquet de fleurs colorées décore votre balcon et devrait, normalement, attirer les abeilles alentour.

Selon votre budget et l’espace que vous avez à disposition, quatre tailles de bar à abeilles sont à votre disposition, en photo ci-dessous : deux modèles suspendus et deux modèles à poser, dont un de 19L . Vendus de 22 à 49€, ils feront de vous un acteur à part entière de l’enrayement du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

BeeBar-Gamme

Initialement proposé au financement participatif des internautes sur Ulule, le projet est officiellement une réussite depuis la semaine dernière : l’objectif a été explosé, et le BeeBar financé à 534% !

Photo : PressKit fourni par BeeBarConcept

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