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Pollution - Déchêts

Le dilemme écologique entre sapin artificiel et sapin naturel

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Certes emblématique, la traditionnelle acquisition de sapins pour décorer son salon à l’approche de Noël n’est pas sans incidence sur l’environnement. En 2007, 22 % des ménages français achetaient un sapin de Noël à la période des fêtes. Sur ce pourcentage, 80 % ont opté pour un sapin naturel, représentant 4,8 millions d’arbres achetés, contre 20 % pour un spécimen artificiel.

Véritable marché saisonnier, la production des sapins naturels monopoliserait plus de 5 000 hectares de surface, selon l’Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN). Illustratif de l’ampleur du phénomène, les 1 000 professionnels permanents du secteur doivent faire appel à 5 000 travailleurs saisonniers en moyenne pour assurer la coupe, la mise sous filet, la palettisation, le transport et la vente finale. En amont, si l’AFSNN décrit une « production agricole raisonnée », cela ne signifie pas pour autant que l’utilisation de pesticides est proscrite. En effet, pour garantir des produits résistants et de qualité, nombreux sont ceux à se prémunir des ravageurs susceptibles de s’attaquer aux diverses espèces de sapin commercialisées (Epicéa, Nordmann…). De plus, certains producteurs peuvent recourir à des régulateurs de croissance chimiques, consistant en des molécules inhibant la synthèse d’hormones végétales.

Néanmoins, à l’instar de l’agriculture traditionnelle, des initiatives voient le jour dans certaines régions de France. C’est le cas du Parc naturel régional du Morvan, lequel a expérimenté un système de capteurs de température visant à prévenir l’arrivée des insectes nuisibles. Utilisant la température extérieure comme indice du développement des ravageurs, ce procédé permet de limiter l’utilisation de pesticides et de ne pas les appliquer aveuglément en continu.

Bien que le sapin naturel soit encore, à l’heure actuelle, le roi incontesté des salons, il semble connaître un fléchissement au profit d’alternatives jugées moins gaspilleuses. C’est du moins ce qui ressort d’une étude réalisée par TNS Sofres. Parmi les solutions envisagées, le sapin artificiel a su trouver sa place en parallèle de son homologue naturel. Plébiscités pour leur impact modéré sur l’environnement, les spécimens artificiels sont réutilisés d’une année sur l’autre, générant tout à la fois des gains de temps, d’argent et de déplacements. Au regard de la hausse du prix du sapin naturel, passant de 20,90 € à 22,40 €, les prix respectifs à l’achat d’un arbre naturel et de son équivalent artificiel sont quasiment identiques. En effet, actuellement, le prix moyen d’achat d’un sapin artificiel est de 22,80 €.

Pourtant, une étude indépendante d’analyse du cycle de vie (ACV), conduite par une firme québécoise d’experts-conseils en développement durable, Ellipsos Inc., est venue ternir l’image du sapin artificiel. Incluant l’ensemble des étapes, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à l’arrivée en fin de vie du produit final, celle-ci aurait en effet révélé que les émissions de CO2 correspondant au cycle de vie/consommation complet seraient de 3,1 kg pour l’arbre naturel et de 48,3 kg pour l’artificiel. En conséquence, il faudrait conserver son arbre artificiel durant près de 20 ans pour concurrencer le choix d’un sapin naturel. Or, à l’heure actuelle, les foyers ne le gardent en moyenne que 6 ans.

La solution miracle n’existant pas, libre à chacun de peser le pour et le contre. Restent les petites idées créatives, consistant à confectionner soi-même son arbre de Noël à partir de matériaux de récupération. Avis aux artistes.

Cécile Cassier
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Les emballages plastique de retour chez Tropicana

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Le 16 juin dernier, les pays du G20 ont conclu, après deux jours de réunion au Japon, un accord sur la réduction des déchets plastique. Rien de contraignant pour l’instant, mais un premier pas vers une réglementation future plus stricte qui empêchera notre planète d’étouffer sous la pollution plastique. Faut-il le rappeler, sur les quasi 500 millions de tonnes de plastique produites chaque année, huit millions sont déversées chaque année dans les océans, et environ un tiers finit dans la nature. Une ballade en forêt ou un regard attentif posé sur les abords des autoroutes françaises achèveront de vous convaincre de la réalité et de l’urgence de cette situation.

Au moment-même où tous ces pays annonçaient un accord, une entreprise prenait la direction opposée, puisque Tropicana annonçait fièrement renoncer aux briques en carton pour ses jus de fruits, pour les remplacer par des bouteilles en plastique. Evidemment, la réaction des consommateurs ne s’est pas faite attendre bien longtemps : de nombreux appels au boycott de la marque ont vu le jour, et la marque, propriété de la multinationale PepsiCo, se fait étriller sur les réseaux sociaux.

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Mais qu’est-il passé dans la tête des décideurs de Tropicana pour prendre une telle décision en 2019 et en faire la publicité comme s’il s’agissait d’annoncer la mise en rayons de nouvelles recettes de jus de fruits ? A priori, « les consommateurs veulent de la transparence. Ils veulent voir le produit et la couleur est un critère important de choix et d’attractivité », d’après un cadre de PepsiCo. Sauf qu’on l’a vu, les consommateurs s’expriment en masse contre les nouvelles bouteilles en plastique.

Au moins la marque aurait-elle pu avancer la relative complexité à recycler les emballages en carton alimentaire : composés aux 3/4 de carton, à 5% d’aluminium et à 20% de polyéthylène (pour assurer l’étanchéité des packagings), ils nécessitent un procédé de recyclage aussi efficace que complexe. Le recyclage du plastique PET dont sont faites les bouteilles étant, lui, bien plus répandu. Malgré cela pourtant, quand 26% des briques alimentaires sont recyclées à l’échelle de la planète, 9% du plastique seulement connaît le même sort.

Ultime scandale : l’ONG FoodWatch a observé les nouveaux packagings et a constaté non seulement une baisse de la contenance (désormais 900 mL contre 1L auparavant), mais aussi une hausse de 38% du prix du produit ! Les innombrables réactions au choix de Tropicana n’ont pour l’instant provoqué aucune réponse de la marque, qui devrait donc logiquement poursuivre son objectif de convertir, d’ici à quelques mois, ses emballages carton en bouteilles plastique.

A moins qu’une mobilisation d’envergure…

Photo : MartinBrigden/Flickr/CC

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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C’est la semaine des alternatives aux pesticides

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A chaque jour sa journée mondiale de quelque chose, et à chaque semaine, sa semaine de quelque chose. Le 13 janvier par exemple, nous célébrons la journée sans pantalon. Le 6 mai prochain, c’est le coloriage qui sera à l’honneur. Parfois, l’environnement peut être mis en avant. Ainsi, lundi 18 mars dernier, c’était la journée mondiale du recyclage. Et mercredi 20, la journée internationale sans viande. Hier marquait aussi le lancement de la semaine pour les alternatives aux pesticides, qui a cette année la biodiversité pour thème.

Et c’est peu dire qu’en France, cette semaine est plus que nécessaire. Car selon les chiffres officiels, notre pays consommerait pour son usage agricole plus de 72 000 tonnes de produits phytosanitaires par an, soit 3,7 kilos par hectare cultivé, ce qui nous place au deuxième rang européen. Champagne ? Pas vraiment non, car ces usages massifs d’engrais et de pesticides ont des conséquences dramatiques. Non seulement ils pénètrent les sols et empoisonnent les nappes phréatiques, mais ils contribuent largement à l’éradication de nombreuses espèces végétales et animales, au premier rang desquelles les abeilles.

Pourtant, des alternatives à ces produits issus de la chimie agricole existent. Certaines espèces végétales peuvent vivre en symbiose : planter de l’arachide et du maïs sur une même parcelle éloignera par exemple les parasites de la céréale ; un lâcher de coccinelles viendra efficacement à bout d’une invasion de pucerons dont elles raffolent, etc…

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La fin de la dépendance à ces substances qui rendent richissimes les actionnaires de Bayer-Monsanto s’annonce cependant : la demande en produits bio ne cesse de croître en France, notre pays a enregistré en 2018 un record de conversions d’agriculteurs du conventionnel en biologique, et d’ici 2022 les surfaces agricoles traitées en bio devraient avoir doublées dans l’Hexagone.

D’ici là, et jusqu’au 30 mars (oui, nous sommes au courant, cette « semaine » dure 10 jours), vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous sur les multiples alternatives qu’il existe dès aujourd’hui aux pesticides : des centaines d’événements (de la balade à la conférence, en passant par des expositions ou des projections de films) sont déjà répertoriés partout sur le territoire, vous en trouverez forcément un près de chez vous en suivant ce lien

Photo : CGPGrey/Flickr/CC

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