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Nature

Le vautour, un éboueur émérite

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Doté d’une mauvaise réputation, le vautour pâtit de la croyance populaire, laquelle l’a érigé en charognard de basse besogne. Une image bien éloignée de la réalité au regard des nombreux services que ce rapace rend non seulement à l’environnement mais également aux éleveurs. Appliquant le précepte de l’échange de bons procédés, vautours et éleveurs s’aident mutuellement. Chaque année, ces oiseaux « recyclent » en s’alimentant de carcasses de vaches, moutons, chevaux, porcs et animaux sauvages. Or, en éliminant les déchets organiques générés par les activités du pastoralisme, le vautour réduit considérablement les coûts nécessités par les filières industrielles de l’équarrissage (1) industriel. On les évalue à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Même si leur capacité d’action est certes limitée en comparaison des 3,5 millions de tonnes de carcasses traitées industriellement chaque année en France, elle reste non négligeable pour de petits éleveurs indépendants. A l’origine de ces tarifs élevés, la difficulté d’accéder aux éléments à éliminer complexifie l’intervention. En hiver, les conditions climatiques freinent, voire stoppent, l’avancée des équarrisseurs. En été, les délais de récupération peuvent s’étendre sur 4 ou 5 jours, enfreignant les 48 heures légales d’enlèvement.

Pourtant, malgré ce rôle écologique incontestable, le vautour peine à se maintenir en France, notamment face à l’utilisation massive de pesticides. Actuellement, on recense quatre espèces de vautours nécrophages présents sur le territoire français : le vautour fauve, le vautour moine, le percnoptère et le gypaète barbu.

Totalement disparu de l’hexagone au début du XXe siècle sous l’effet cumulé de la restriction de son habitat et de la chasse, le vautour moine bénéficie, depuis 1992, de programmes de réintroduction. Concentrées dans la région montagneuse des Grands Causses, ces opérations se poursuivent encore aujourd’hui. En témoigne la réintroduction dans la nature prévue aujourd’hui même d’un jeune vautour moine (Aegypius monachus) né le 7 avril dernier au Zoo de Doué-la-Fontaine (49). Quatrième du genre, elle se déroulera dans les Baronnies, situées dans la Drôme du Sud, et devrait permettre de renforcer les effectifs du rapace dont on estime la population française à 20 couples.

En raison d’un amalgame malheureux, le vautour moine a souffert de la polémique entretenue autour des populations pyrénéennes de vautours fauves. En effet, ces derniers ont été accusés de développer des comportements anormaux, s’attaquant à du bétail affaibli ou blessé mais bien vivant. Bien qu’amplifiées, ces rumeurs sont symptomatiques d’un dérèglement comportemental, à attribuer non pas à une évolution intrinsèque à l’espèce mais à une crise de grande ampleur qui prend ancrage en Espagne.

En France, le modèle de nourrissage des vautours se veut une alternance d’équarrissage naturel et de « placettes de nourrissage » mises en place par les éleveurs. Pour son plus grand mal, l’Espagne n’a pas appliqué cette méthode. Dès 1989, jugeant ses effectifs de vautours satisfaisants, elle mit en place d’importants charniers (2) alimentés par des structures d’élevage intensif. Conséquence directe, les populations de vautours fauves explosèrent, passant de 7529 couples en 1989 à 20 000 en 1999.

Si ces chiffres étaient déjà préoccupants en soi, l’apparition de la vache folle en 2000 va mettre le feu aux poudres. Confrontées à des restrictions sanitaires, l’Aragon, la Castille-Leon et la Navarre ferment systématiquement leurs charniers à ciel ouvert entre 2003 et 2006. Pour ces trois communautés autonomes qui accueillent respectivement la première, la seconde et la quatrième population de vautours fauves d’Espagne, les conséquences ne se font pas attendre et se soldent par l’entrée dans une ère de disette. Selon la LPO, plus de 1300 vautours fauves seraient morts de faim en l’espace de 5 ans.

Désertant le sol espagnol, les rapaces s’expatrient en France dans l’espoir de trouver de quoi s’alimenter, répétant le même schéma que dans leur pays d’origine.

Face à la pénurie de nourriture, les vautours fauves ont désormais tendance à se tourner vers le bétail, plus vulnérable pendant les épisodes de mise bas. En s’en prenant au placenta à peine expulsé ou aux morts-nés, ils provoquent des vagues de panique au sein des troupeaux.

Mais, à l’heure actuelle, aucune mort avérée n’a pu être prouvée comme étant le fait d’un vautour. Des enquêtes vétérinaires, reposant sur l’autopsie des cas suspectés, sont actuellement en cours. Leurs résultats seront communiqués dans le courant de l’année.

Mais, alors que nous sommes de plus en plus conscients de la nécessité de préserver la biodiversité pour maintenir un équilibre naturel déjà précaire bien que vital, il serait absurde de renier l’allié de poids qu’incarne le vautour sous prétexte qu’il est une victime supplémentaire des dérives de l’activité humaine.

Cécile Cassier

Illustration Vautour moine : Zoo de Doué-la-Fontaine

1- L’équarrissage désigne les processus de transformation industrielle des déchets animaux impropres à la consommation humaine.

2- Le charnier se définit comme une tombe composée de plusieurs corps.

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Huiles essentielles : découvrez le ravintsara et ses bienfaits

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De plus en plus de français vantent les vertus des huiles essentielles pour un usage quotidien. En diffusion, inhalation, massages ou parfois même en ingestion, certaines essences, comme la lavande ou l’eucalyptus, sont plébiscitées. A Albi, une boutique aide même des patients atteints de Covid-19 à retrouver l’odorat grâce à l’aromathérapie ! Huile essentielle phare des connaisseurs, le ravintsara reste relativement méconnu du grand public. Zoom sur cette plante complète et familiale. 

Mais d’où viennent les huiles essentielles de Ravintsara ?

Importé de Chine, le ravintsara est un arbre qui pousse aujourd’hui principalement sur l’île de Madagascar. Bien que faisant partie de la famille des camphriers, vous ne trouverez pas de camphre dans l’huile essentielle de ravintsara ! Attention également à ne pas le confondre avec le ravensare aromatique, lui aussi présent sur les terres malgaches. Ce dernier fait partie de la famille des lauracées et ses indications sont très différentes.

Obtenue par distillation des feuilles fraîches à la vapeur, la teneur en eucalyptol est élevée avec l’huile essentielle de ravintsara. Ceci lui confère donc une odeur agréable, fraîche et légèrement épicée.

Ravintsara indication : dans quelles circonstances utiliser cette huile essentielle ?

Comme pour beaucoup d’huiles essentielles, l’essence de ravintsara possède de nombreux atouts et peut être utilisée pour vous aider dans différents domaines.

L’huile essentielle de ravintsara et les affections respiratoires

Le ravintsara est reconnu pour ses qualités anti-infectieuses, antivirales et tonifiantes. L’huile essentielle de ravintsara est ainsi le plus souvent indiquée pour aider à soulager les affections respiratoires telles que la grippe, la bronchite ou les rhinopharyngites. Considéré comme un antibiotique naturel, le ravintsara possède des propriétés fluidifiantes et expectorantes, particulièrement conseillée dans les toux sèches. Il est également préconisé pour stimuler les défenses immunitaires et renforcer l’organisme contre les maux de l’hiver.

Les autres indications du ravintsara

Également antispasmodique, l’huile essentielle de ravintsara peut aider à soulager certaines douleurs intestinales et favorise la décontraction musculaire. Toutefois, c’est aussi pour ses bienfaits sur le tonus et l’équilibre nerveux que cette plante est souvent conseillée. Soutien contre la fatigue et les moments de déprime, le ravintsara peut aider à l’endormissement grâce à ses vertus anti-stress, et devenir un ami précieux dans l’insomnie et les troubles du sommeil.

Utilisations et précautions d’emploi de l’huile essentielle de ravintsara

Si elles sont réputées pour leur efficacité, certaines huiles essentielles sont à manier avec précaution. Des articles de presse viennent régulièrement mettre en garde contre des effets indésirables, ou même des dangers avec les sprays et les diffuseurs par exemple. Alors, qu’en est-il de l’huile essentielle de ravintsara ?

Ravintsara et grossesse : évidemment déconseillé

L’usage de l’huile essentielle de ravintsara est familial. Cela veut dire qu’il peut être utilisé pour tous à partir de 3 ans. Deux contre-indications de taille sont à noter toutefois : le ravintsara est interdit pour les personnes sous traitement immunosuppresseur, et il est également proscrit pour les femmes enceintes. Après la grossesse, il est aussi conseillé aux femmes allaitantes de demander un avis à leur médecin avant d’utiliser cette huile essentielle.

Comment utiliser les huiles essentielles de ravintsara ?

Selon le but recherché, il est possible d’utiliser les huiles essentielles en diffusion, en inhalation, par voie cutanée ou par voie interne. Certaines essences peuvent être dangereuses lorsqu’elles sont ingérées. Ce n’est pas le cas du ravintsara. Avec cette plante, tous les modes d’utilisation sont possibles sans danger, dès lors que les restrictions évoquées précédemment sont respectées. 

Une ou deux gouttes sous la langue, massage ou diffusion en synergie, inhalation par vapeur ou sur un mouchoir : tout est possible avec l’huile essentielle de ravintsara. N’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un spécialiste en aromathérapie pour déterminer les usages les plus efficaces par rapport à votre problématique.

Devenez imbattable sur toutes les huiles essentielles après le ravintsara

Vous avez découvert l’huile essentielle de ravintsara et ses multiples avantages. Découvrez l’aromathérapie dans son ensemble et déclinez les huiles essentielles en des synergies qui vous ressemblent. Cela pourrait bien changer votre vie.

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En Suède, un McDrive pour sauver les abeilles

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Au dernier pointage qui date de la fin de l’année 2018, McDonald’s comptait 37 855 restaurants sur le globe, soit le deuxième contingent mondial derrière Subway et ses 42 431 points de vente. Depuis, ce nombre déjà impressionnant a encore augmenté, mais il est à parier que les statisticiens en charge de ce comptage auront oublié un McDonald’s ouvert tout récemment en Suède. Et pour cause, puisque le fast-food en question est le plus petit de tous les restaurants de l’enseigne au M, spécialement conçu pour… les abeilles !

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Entendons-nous bien, il n’est pas question ici de nourrir les insectes pollinisateurs de frites, nuggets, Big Mac ou autre Filet-O-Fish : cette version miniature des McDrive que nous connaissons tous est en fait une ruche améliorée. Imaginée par une agence de publicité scandinave et réalisée par un menuisier local, cet hôtel à abeilles est un hommage aux restaurants suédois du groupe qui ont installé des ruches sur leurs toits, participant ainsi à la sauvegarde des insectes.

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Car nous ne le répéterons jamais assez, les abeilles sont en danger d’extinction : en cause, les flots de pesticides et d’engrais déversés sur les terres agricoles, qui finissent par avoir raison de tous les pollinisateurs. Le taux de mortalité des abeilles est aujourd’hui supérieur à 35% et, d’après Olivier Fernandez, un apiculteur qui a récemment envoyé des enveloppes remplies d’abeilles mortes au président de la République pour alerter sur sa situation, 67 millions d’individus disparaîtraient chaque jour !

Et si chacun des restaurants de Ronald McDonald accueillait une ou plusieurs ruches sur son toit, combien d’abeilles pourrait-on sauver ? Vous avez 4h, et le droit à une calculatrice ainsi qu’aux outils de géométrie classique (règle, compas, équerre et rapporteur).

Photo : Capture d’écran YouTube

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BeeBar : un bar à abeille sur mon balcon

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Après les bars à ongles, les bars à sourire et les bars à sieste, voici que débarque le bar à abeilles. Ce BeeBar est le résultat de la rencontre d’une Bretonne, d’un Provençal et d’un Corse, attristés par le sort réservé aux ouvrières jaunes et noires.

Victimes d’une inquiétante raréfaction, ces insectes pollinisateurs indispensables au maintien de la biodiversité végétale succombent aux innombrables engrais et pesticides déversés sur les terres de notre pays. En 2017 par exemple, plus de 72 000 tonnes de pesticides ont été vendues dans l’Hexagone, puis répandues, faisant de la France le second consommateur européen de ces substances toxiques. Les villes, où de plus en plus de politiques « zéro phytosanitaire » sont adoptées, deviennent alors des refuges pour les ouvrières et leurs reines, mais des refuges où il peut être difficile de se nourrir. C’est là que le BeeBar apparaît comme la solution à ce problème majeur.

Dans ce bar à abeilles, vous trouverez une jardinière souple fabriquée en bouteilles en plastique recyclées (avec le système de fixation adapté), du terreau bio, et des graines mellifères, celles dont le nectar est utilisé par les abeilles pour produire le miel. Ne reste plus alors qu’à laisser agir votre main verte : la terre va dans la jardinière, les graines vont dans la terre et sont arrosés généreusement. Placez l’ensemble dans une zone ensoleillée (ou à demi-ensoleillée, mais évitez la cave ou le meuble sous votre évier…) et, quelques jours/semaines plus tard, une bouquet de fleurs colorées décore votre balcon et devrait, normalement, attirer les abeilles alentour.

Selon votre budget et l’espace que vous avez à disposition, quatre tailles de bar à abeilles sont à votre disposition, en photo ci-dessous : deux modèles suspendus et deux modèles à poser, dont un de 19L . Vendus de 22 à 49€, ils feront de vous un acteur à part entière de l’enrayement du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

BeeBar-Gamme

Initialement proposé au financement participatif des internautes sur Ulule, le projet est officiellement une réussite depuis la semaine dernière : l’objectif a été explosé, et le BeeBar financé à 534% !

Photo : PressKit fourni par BeeBarConcept

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