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Climat

Réduire les gaz à effet de serre générés par le secteur des déchets

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Ce n’est pas un fait nouveau, l’Europe voit son volume de déchets municipaux croître d’année en année. Selon un rapport de l’AEE (Agence Européenne pour l’Environnement) datant de janvier dernier, un citoyen européen produisait en moyenne 460 kg de déchets municipaux par an en 1995. En 2004, ce chiffre s’élevait à 520 kg. Et, si la tendance actuelle se maintient, il devrait atteindre les 680 kg en 2020, enregistrant une augmentation de près de 50 % en l’espace de 25 ans.

Si les déchets municipaux pèsent aussi lourds dans la balance, c’est qu’ils recouvrent l’intégralité des déchets dont l’élimination est légalement placée sous la responsabilité des communes. Ils incluent dès lors les ordures ménagères, souvent riches en emballage, les encombrants issus des ménages (appareils ménagers…), les déchets collectifs des communes (nettoiement des marchés, boues des stations d’épuration, espaces verts…) ainsi que les rejets industriels des artisans, commerçants et établissements divers.

Selon le mode d’élimination choisi, ils sont redirigés soit vers des centres de tri, de réemploi ou d’incinération, soit vers des décharges classiques. Bien qu’en diminution ces dernières années, ces dernières continuent à s’implanter comme en témoigne le projet de décharge d’Hirschland en Alsace soumis à polémique. Cette dernière option ne constitue pourtant pas une solution viable sur le long terme. D’une part, elle représente une menace constante de pollution pour le milieu environnant, notamment via la contamination des nappes phréatiques par le lixiviat (1) issu de la fermentation naturelle des déchets organiques. Mais le frein le plus évident à apposer à la généralisation de la décharge est bien entendu la problématique de l’espace disponible. L’AEE a ainsi calculé que si on étalait l’ensemble des déchets municipaux attendus en 2020 dans l’Union européenne, ils couvriraient une surface équivalente à celle du Luxembourg et ce, sur 30 cm d’épaisseur.

Si cette progression à la hausse est inquiétante en soi, elle l’est d’autant plus par la pression qu’elle exerce sur le réchauffement climatique. De par la diversité de ses activités (collecte, tri, revalorisation, stockage…), le secteur des déchets est en effet un fort émetteur de gaz à effet de serre, et tout particulièrement de méthane. On estime qu’à la fin des années 1980, les activités nécessitées par la gestion des déchets municipaux représentaient à l’échelle européenne environ 55 millions de tonnes d’équivalents de CO2/an.

Bien que confirmant la hausse future de la production des déchets municipaux, l’AEE se montre néanmoins optimiste. Selon elle, les émissions de gaz à effet de serre liées à la gestion de ces déchets devraient passer à 10 millions de tonnes d’équivalents de CO2/an d’ici 2020. Pour justifier cette alliance paradoxale entre intensification de la production d’un côté et diminution des émissions de gaz à effet de serre de l’autre, l’Agence s’en remet à une optimisation de la gestion des déchets.

Plébiscitant une « société axée sur le recyclage », la stratégie préconisée a en outre pour lignes directrices la restriction du volume des déchets biodégradables (épluchures de fruits et légumes…) mis en décharge au profit du compostage et de la revalorisation de la biomasse, la mise en valeur des déchets d’emballage et la récupération du méthane. Les opérations de recyclage et de valorisation devraient ainsi représenter 42 % de la gestion globale des déchets municipaux à l’horizon 2020, contre 36 % actuellement.

Mais alors que les centres de revalorisation des déchets sont de plus en plus mécanisés, il faudra également tenir compte du surplus de consommation énergétique induite notamment par l’incinération et le recyclage des déchets.

Si l’AEE a foi en l’optimisation de la gestion des déchets, elle admet cependant que les prévisions avancées au cours de cette étude reposent sur le présupposé que les investissements seront suffisants pour adapter la capacité de gestion à l’augmentation de la demande. Par ailleurs, il est évident que, sur le long terme, une gestion efficace ne saurait être suffisante pour compenser une production de déchets irraisonnée. Aussi, il revient à tout un chacun de modifier ses habitudes de consommation, en privilégiant par exemple les fruits en vrac ou des produits finaux économes en emballage.

Cécile Cassier
1- Le lixiviat est un mélange constitué des composés organiques, minéraux et chimiques issus des détritus entreposés sur le site de stockage. Sous la pression de l’eau de pluie, il pénètre le sol et contamine les nappes phréatiques et les rivières et cours d’eau avoisinants.
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Le drapeau du réchauffement climatique

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A chaque vague de froid hivernal, les climatosceptiques sont de sortie : le pare-brise de leur voiture est recouvert de givre, ce qui serait donc la preuve irréfutable que le réchauffement climatique est une invention destinée à servir les intérêts d’on ne sait quelle organisation mondiale secrète. Bref, « on » nous ment.

Evidemment, ces personnes font en réalité une confusion entre la météo et le climat. La météo s’apprécie à un instant t, dans un endroit donné. Il y a tout juste un mois par exemple, la Corse connaissait un épisode neigeux surprenant. Un phénomène étonnant, certes, mais qui ne traduit pas pour autant un refroidissement de la planète. Ici, nous parlons de météo. En revanche, lorsque durant tout le XXe siècle, les relevés de température partout sur la planète augmentent de 0,6°C, on peut parler d’une tendance au réchauffement climatique global, malgré des épisodes ponctuels météorologiques comme celui vécu par les Corses il y a quelques semaines.

Comment illustrer ce phénomène simplement, le plus simplement possible, pour pouvoir facilement l’expliquer aux plus sceptiques d’entre nous ? Ed Hawkins, climatologue et professeur de science du climat à l’Université de Reading au Royaume-Uni, a imaginé une méthode de modélisation ludique du changement global : la création, pour chaque pays, d’un drapeau de son réchauffement.

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 Le réchauffement mondial illustré

Le chercheur s’est appuyé sur une base de données mondiale qui compile tous les relevés de température effectués partout sur la Terre depuis 1901. Lors du XXe siècle, il a calculé la moyenne des températures pour chaque région du globe puis, pour chaque année (et en fonction de la moyenne précédemment établie), il a attribué une couleur : du bleu très clair (conforme à la moyenne du XXe siècle) au rouge très foncé (qui traduit une hausse marquée par rapport à cette même moyenne). Chaque année est alors représentée par une bande, bandes qui sont accolées les unes aux autres pour créer le « drapeau du réchauffement » de chaque zone du globe, qui sont tous consultables sur https://showyourstripes.info/

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Le drapeau du réchauffement en France

Le résultat est accablant. Quel que soit le pays ou la région du monde que l’on sélectionne, le résultat est similaire : bleuté à gauche et rouge vif à droite, traduisant une sévère agitation de tous les thermomètres du monde, et prouvant par-là même le réchauffement climatique.

Plus simple, c’est impossible : Donald T., si tu nous lis…

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Le taux de CO2 intègre la météo britannique

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Cela n’a l’air de rien, quelques centimètres carré de rien du tout dans un journal qui compte des dizaines de pages, mais cela s’apparente pourtant à une révolution : depuis une dizaine de jours, le Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, propose à ses lecteurs la concentration en CO2 dans notre atmosphère au sein de son encart « météo ». Mais pas la concentration du Grand Londres non, la concentration mondiale telle qu’elle est mesurée quotidiennement à Hawaii, à l’observatoire de Mauna Loa. Là-bas, au coeur du Pacifique, le taux de CO2 y est mesuré depuis 1958. A l’époque, il s’établissait à 315 parties par million (ppm), encore loin du seuil considéré comme « gérable à long terme » de 350 ppm.

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Seulement voilà, depuis, l’activité humaine n’a cessé de croître, de même que notre recours aux énergies fossiles, avec un résultat largement prévisible : le taux de CO2 atmosphérique est désormais de 412 ppm, largement au-dessus des 350 ppm « gérables », supérieur à 2013 (400 ppm), et à mille lieues des 280 ppm estimées à l’ère pré-industrielle. Dans des paroles rapportées par Le Monde, la rédactrice en chef du Guardian justifie ce choix éditorial inédit :

« Les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté de façon si spectaculaire. Inclure une mesure de cette augmentation dans notre bulletin météorologique quotidien montre ce que l’activité humaine fait à notre climat. Il faut rappeler aux gens que la crise climatique n’est plus un problème d’avenir. Nous devons nous y attaquer maintenant, et chaque jour compte. »

En présentant chaque jour à ses millions de lecteurs une donnée scientifique incontestablement liée au changement climatique, The Gardian entend ne pas perdre de vue l’ambitieux objectif mondial de réduction de moitié des émissions de CO2 d’ici 2030, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Ne soyons pas pessimistes bien sûr, mais il faut bien reconnaître que cela semble bien mal parti.

Au fait, à quand un journal français qui reprendrait la démarche du Guardian ?

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Game of Thrones : Réchauffement climatique is coming

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Cette nuit, Game of Thrones, la série phénomène, a repris après deux ans d’absence pour présenter son ultime saison. Sept épisodes que plus d’un milliard de personnes (si l’on en croit les chiffres qui concernent les visionnaires illégaux sur internet à chaque épisode) vont s’empresser de dévorer et de commenter pour enfin obtenir une réponse à cette question qui les taraude depuis 2011 et la diffusion du premier épisode de la série : Qui finira donc par prendre place sur le Trône de fer pour gouverner les Sept royaumes ?

Sans attendre la diffusion, des dizaines de théories ont été développées par des fans plus ou moins sérieux et, parmi celles-ci, une semble avoir retenu l’attention du Gouvernement. Cette théorie voudrait que la série soit en fait une métaphore de notre réalité et de notre attitude vis à vis des dangers environnementaux qui pèsent sur nous, au premier rang desquels le réchauffement climatique. « Winter is coming » (ou « l’Hiver arrive »), la plus célèbre réplique de la série, qui annonce l’arrivée imminente d’une intense période glaciaire accompagnée d’innombrables malheurs pour nos personnages préférés, préviendrait en fait contre le réchauffement climatique. Et la lutte de pouvoir des maisons Stark, Targaryen, Lannister pour accéder au mythique Trône de fer plutôt que de se préoccuper de la menace approchant, les Marcheurs Blancs, serait une parabole de la propension de nos dirigeants à ne pas voir plus loin que le bout de leur nez et à favoriser des intérêts particuliers paraissant bien ridicules face aux enjeux globaux qui s’annoncent.

Brune Poirson, ministre de la Transition écologique et solidaire, et ses équipes semblent avoir bien intégré cette théorie, au point que la ministre propose depuis hier, veille de reprise de la série, et alors que l’excitation médiatique est au summum, une vidéo inspirée de Game of Thrones, et mettant en garde contre le réchauffement climatique. Sur des images de la série, la responsable politique pose sa voix : « Une grande menace pèse sur l’humanité. Certains en doutent, on peut le regretter. Même si les hivers peuvent paraître un peu plus rigoureux, un peu plus froids à certains endroits, il y en a d’autres où ce n’est pas le cas. Nous devons nous battre, nous battre pour endiguer cette menace qui monte et nous unir tous pour lutter contre le vrai mal, le seul qui doit unir l’humanité : le réchauffement climatique ». Et en guise de conclusion, l’accroche « Le réchauffement climatique is coming », écrit dans la police propre au show américain.

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 Succès garanti sur les réseaux sociaux. Et dans les comportements quotidiens futurs ?

Photo : Compte Twitter de Brune Poirson

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